Semaine du 23 au 29 mai

Certaines mesures portées par le gouvernement dans le cadre de son projet de loi d’urgence, adopté ce dimanche 22 mars par le Parlement peuvent aggraver un climat social déjà extrêmement tendu dans notre pays.
Génération.s appelle le gouvernement à tout mettre en œuvre pour apaiser ces tensions et retrouver une forme d’unité nationale face à la crise sanitaire actuelle.
Pour y parvenir, nous devons préserver nos garde-fous démocratiques, remédier aux inégalités sociales et territoriales exacerbées par les mesures d’urgence et focaliser nos efforts de “guerre” sur la première des priorités, à savoir le sauvetage de vies.
Malgré un système hospitalier délabré par le sous-investissement et des pénuries (en matériel médical, médicaments, masques, gel hydroalcoolique…) qui présentent un danger grave pour l’ensemble de la population, les professionnels de santé sont mobilisés sans relâche contre l’épidémie.
Le meilleur moyen de soutenir leurs efforts, au-delà de l’allocation de ressources supplémentaires, est le renforcement des mesures de protection de la population, en privilégiant en toute circonstance l’impératif sanitaire aux intérêts économiques et financiers.
Les textes d’urgence adoptés par le Parlement, même si beaucoup de mesures qu’ils comportent vont dans le bons sens, présentent un risque démocratique.
La création d’une forme inédite d’état d’urgence, aux pouvoirs étendus, soumis à un contrôle parlementaire limité et dont le gouvernement peut décider unilatéralement de sa prolongation d’un mois, risque en effet d’affaiblir durablement les garde-fous institutionnels prévus en cas de crise majeure dans notre pays.
Ils risquent également d’accentuer le sentiment d’injustice ressenti par un grand nombre de nos concitoyennes et concitoyens.
Certains font en effet le constat d’une différence de traitement entre la “France de l’extérieur”, celles et ceux (notamment les personnels soignants, les livreurs, les forces de l’ordre, les caissières de supermarché, les travailleurs du BTP…) qui se rendent au quotidien sur leur lieu de travail, exposés plus que jamais au virus, et la “France de l’intérieur”, celle des Français restés chez eux ou partis rejoindre leur lieu de villégiature.
C’est bien la France de l’extérieur qui subira de plein fouet les mesures du gouvernement destinées à déroger, pour les travailleurs des secteurs dits “essentiels”, aux règles de durée de travail hebdomadaire et au repos hebdomadaire et dominical, avec tous les risques d’abus que comporte ce type de régime dérogatoire décidé unilatéralement par l’employeur.
Mais les textes votés prévoient d’aller plus loin encore, en permettant à tout employeur, tous secteurs confondus, de modifier unilatéralement les règles applicables aux RTT et aux jours de repos pendant la période de crise sanitaire.
Même à titre dérogatoire et au nom d’une urgence sanitaire, cette mesure constitue incontestablement une atteinte au droit social de notre pays.
En cette période d’“état d’urgence sanitaire”, nous faisons le triste constat que les inégalités de notre société sont exacerbées en matière de logement, de sexe, d’âge, de handicap, d’accès au numérique…
Le virus peut certes toucher toute la population, mais si nous ne parvenons pas, collectivement, à corriger le tir, ce seront une fois de plus les plus fragiles qui en paieront les frais.
A moyen et long terme, nous devrons construire un véritable projet de société post-crise, permettant d’offrir, au niveau français, européen et international, une alternative écologique et solidaire au modèle productiviste ayant conduit à la crise actuelle.
Mais dans l’immédiat, Génération.s propose 10 mesures pour répondre à l’urgence sanitaire et sociale :
1. Remboursement intégral et sans avance de frais pour l’ensemble des soins ;
2. Majoration salariale pour les métiers à risque face à l’épidémie de Covid-19 ;
3. Renforcement des sanctions pour les entreprises ne respectant pas les règles de sécurité sanitaire ;
4. Réquisition des biens immobiliers vides pour héberger les personnes sans-abri ;
5. Dégel du point d’indice pour les fonctionnaires ;
6. Aide au loyer pour l’ensemble des bénéficiaires des minima sociaux ;
7. Prise en charge supplémentaire des soins thérapeutiques liés au handicap ;
8. Fermeture de la Bourse de Paris ;
9. Nationalisation de tout organisme de recherche présentant un intérêt stratégique dans le cadre de la lutte contre l’épidémie Covid-19 ;
10. Rétablissement de l’ISF.
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