Semaine du 23 au 29 mai
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J’étais l’invité cette semaine de Sport 7, sur TL7, pour revenir sur le confinement mis en place depuis mardi, et notamment son impact sur le sport et le monde sportif.
Il y a aujourd’hui un black-out sur le sport, au niveau mondial. Beaucoup de compétitions sont suspendues, ainsi que les entraînements. Les complexes sportifs et stades sont fermés, il n’y a plus de lieu pour s’entraîner. Tout l’écosystème de sport français est touché, du club amateur au club professionnel et grands événements internationaux.
Aujourd’hui il y a de vraies difficultés dans ces conditions pour les clubs. Il faut un accompagnement économique pour les 350 000 clubs, les 3 millions de bénévoles et les 16 millions de licenciés.
Il reste un grand point d’interrogation quant aux délais de reprise d’une activité normale, alors que pour les grands événements il y a nécessité de faire des prévisions rapidement. L’Euro de football pourrait être reporté. Les JO de Tokyo seront impactés également et un report semble inéluctable.
Le détail de notre entretien :
Ça y est, nous sommes confinés, pouvez-vous nous expliquer ce que ça veut dire un confinement ?
C’est une restriction très importante de la vie sociale c’est-à-dire qu’on va demander aux Français de rester chez eux le plus possible, de limiter leurs contacts avec d’autres membres de leur famille à 5 personnes alors que jusqu’à maintenant, avec des rassemblements de moins de 100 personnes. Il y a une restriction encore plus importante de la vie sociale. Ce qui n’empêchera pas d’aller faire les courses et de se ravitailler. Mais par contre les déplacements qui ne sont pas essentiels, qui n’ont pas de justification, notamment sur le plan du travail seront proscrits. Beaucoup de nos compatriotes vont se retrouver pendant un certain nombre de semaines chez eux.
Est-ce qu’on peut faire du sport ?
Vous savez qu’il y a un black out total aujourd’hui sur le sport, au niveau mondial. Les compétitions ont été suspendues, et les entrainements aussi. On voit bien que c’est tout l’écosystème du sport Français, du club amateur à la base jusqu’aux clubs professionnels et les grands événements sportifs internationaux qui sont impactés. Le pole France de gymnastique vient de fermer. C’est un établissement scolaire du Ministère des Sports, comme l’INSEP. Il y a des conséquences à la chaine. On sait aussi que les clubs professionnels sont pénalisés, financièrement aussi, même s’il y a des dispositifs économiques pour les accompagner.
Les petits clubs vivent sur les licences, les manifestations, comment vont-ils se relever ?
Les complexes sportifs stéphanois seront fermés, il n’y a plus de possibilité d’entrainement, sauf en petit groupe. Il y a donc pour ces clubs, qui ne vivent pas qu’avec les licences et les compétitions, compétitions qui sont d’ailleurs menacées, les interclubs étant au mois de mai, vivent aussi d’un certain nombre de ressources financières notamment par l’organisation de séances dans le cadre du sport santé par exemple pour des gens qui viennent faire de l’activité physique adaptée. Ces séances là ont lieu toutes les semaines. Il y a donc de vraies difficultés amenées par cette suspension.
C’est compliqué économiquement, comment peut-on faire ?
Le problème, c’est que sur les clubs qui ont de gros budgets, comme l’ASF, chaque match qui n’est pas organisé est un manque à gagner. Ça peut aller jusqu’à plusieurs dizaines de milliers d’euros pour des clubs de national par exemple, pour des clubs de rugby en première division. C’est entre 200 000 et 1 million d’euros par match. Il faut qu’il y ait un accompagnement des pouvoirs publics. Je sais qu’un certain nombre de fédérations réfléchissent à mettre en place un fond de solidarité, notamment pour les clubs amateurs. La frontière entre amateur et professionnel est mince, quand on parle de clubs dans les championnats nationaux. J’espère qu’il y aura des dispositifs pour accompagner ces clubs. Le sport en France c’est 350 000 clubs, 3 millions de bénévoles et 16 millions de licenciés. C’est une économie globale qui comprend aussi les entreprises dans le secteur du sport de 40 millions d’euros. Quand cet écosystème du sport est fragilisé par la crise sanitaire sans précédent du coronavirus, il va y avoir des conséquences très importantes.
Que va-t-il advenir de l’Euro et des Jeux Olympiques de cet été ?
Il y a un très gros point d’interrogation sur quand pourront reprendre les championnats. On ne sait pas encore quand aura lieu le pic de l’épidémie. Les plus optimistes disent mi-avril mais ça peut être dans les semaines après. Ce qui veut dire que ce sera très compliqué de boucler les championnats. Toutes les hypothèses doivent être discutées, y compris de suspendre les résultats sportifs. L’équité sportive veut qu’il y ait des montées et des relégations pour chaque championnat. Ça va être une première difficulté. Pour les grands événements sportifs internationaux, comme l’Euro de football, il faut pouvoir quand même prévoir à l’avance si on doit tout arrêter, et ça ne se fait pas quelques jours avant le début de l’événement. Cette semaine, nous aurons sans doute une décision qui sera prise par les instances européennes de repousser d’un an l’Euro de football. Pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Tokyo c’est un petit peu différent. C’est-à-dire qu’aujourd’hui le CIO et les organisateurs japonais nous disent qu’ils n’envisagent pas ni de reporter ni d’annuler les Jeux. Il y a déjà 11 milliards qui ont été investis. Par contre ils sont en train de réfléchir des scenarii pour adapter et moduler les épreuves sur place en fonction de l’épidémie. Par exemple, est-ce qu’on peut envisager des épreuves à huis clos ?
Confinement : qu’est ce que ça veut dire ? Pouvons nous continuer à faire du sport ? Que vont devenir… Lire la suite
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