Fin juin, le Service national universel, dispositif coûteux et inopérant, sera expérimenté par 2.000 jeunes volontaires de plus de 16 ans dans treize départements pilotes. La première phase de quinze jours dans des centres dédiés est censée constituer « un rite de passage à la citoyenneté », selon les mots du secrétaire d’Etat à la jeunesse, Gabriel Attal.
Le SNU, un engagement du candidat Emmanuel Macron, part d’une intention louable, mais sera dans la pratique très difficile à généraliser à l’ensemble d’une classe d’âge, avec un coût financier exorbitant : 2 milliards d’euros, qui seraient mieux utilisés pour l’accueil et la réussite des 30 000 étudiants de plus attendus chaque année dans les cinq ans qui viennent…
Au lieu de créer une nouvelle obligation « fourre-tout » (Code de la route, mémoire, course d’orientation, cours de self-défense…), pourquoi ne pas s’appuyer sur l’existant autour de l’étape clef du service civique et conforter le parcours de citoyenneté instauré par la loi Egalité Citoyenneté votée en 2017 ? Celle-ci prévoit la remise d’un livret civique aux collégiens, en même temps que le diplôme national du brevet, qui permet de récapituler les engagements, notamment associatifs, des jeunes. Mais le ministre Jean-Michel Blanquer n’a pas souhaité le mettre en œuvre pour le moment.
Le SNU favoriserait un brassage social ? Mais n’est-ce pas le rôle de l’Education nationale que d’assurer la mixité sociale scolaire, qui devrait être aussi une obligation de l’enseignement privé ?
Le SNU permettrait de lutter contre le décrochage scolaire ? Les missions dédiées mènent déjà un travail de prévention efficace : le nombre de décrocheurs scolaires est passé de 130.000 à 90.000 en cinq ans grâce à une détection précoce.
Les bilans de santé, envisagés dans le cadre du SNU, sont déjà obligatoires dans le cadre de la médecine scolaire en 6ème puis en 3ème. Quant aux gestes de premiers secours, leur apprentissage est inscrit noir sur blanc dans le Code de l’Education nationale. Les activités sportives, enfin, sont déjà pratiquées dans le cadre de l’EPS et du sport scolaire.
On le constate, le SNU est redondant avec de nombreux dispositifs existants. Inutile d’inventer une nouvelle usine à gaz. Là comme dans tant de domaines, le président confond action et communication.
Pour Régis Juanico, député de la Loire et membre du mouvement Génération.s de Benoît Hamon, le Service national universel sera à la fois inefficace et extrêmement coûteux. Voir la suite
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En tant que grand mère, je suis tout à fait contre ce service. Dès qu’il a été annoncé une grande inquiétude m’a envahie.
Merci à Régis de s’y opposer;