La DARES (Direction de l’animation, de la recherche et des études scientifiques du Ministère) publie un cinglant démenti à ces affirmations qui ont justifié la suppression de 80% des contrats aidés en trois ans : le taux d’insertion professionnel au bout de six mois en 2017 est de 50%, dans le secteur non marchand, pas de 27%, et de 72% pour le secteur marchand !
Un dispositif efficace de réinsertion professionnelle supprimé par le Gouvernement. Plus qu’une erreur, une faute !
L’étude de la DARES, avril 2019
Le devenir des personnes sorties de contrat aidé : une forte augmentation du taux de retour à l’emploi en 20172017 : 72 % des personnes ayant réalisé un contrat unique d’insertion dans le secteur marchand (CUI-CIE) et 49 % des personnes ayant effectué ce même contrat dans le secteur non marchand (CUI-CAE) déclarent être en emploi six mois après. 67 % pour les personnes sortant d’un emploi d’avenir marchand et de 58 % de celles sortant d’un emploi d’avenir non marchand.
Près de 80 % des personnes ayant bénéficié d’un contrat aidé déclarent y avoir développé ou acquis des compétences, et près de 75 % estiment que ce type de contrat leur a permis de se sentir utile et de reprendre confiance.
Ces points sont particulièrement mis en avant par les personnes ayant bénéficié d’un contrat aidé dans le secteur non marchand. Elles ont globalement une opinion plus positive sur leur passage en contrat aidé que les sortants ayant été en contrat aidé dans le secteur marchand.
En 2017, le taux d’emploi des personnes sorties de contrat aidé augmente de 5 points par rapport à 2016 (secteur marchand et non marchand). Comme les années précédentes, l’insertion dans l’emploi six mois après la sortie d’un contrat aidé est plus fréquente après un contrat aidé du secteur marchand que du secteur non marchand.
L’accès à l’emploi durable est également plus fréquent en 2017 qu’en 2016, 61 % pour les sortants de CUI-CIE (+6 points) et 36 % pour les sortants de CUI-CAE (+9 points).
Sortants d’emploi d’avenir : 56 % des sortants d’emploi d’avenir marchand (+23 points) et 44 % des sortants d’emploi d’avenir non marchand (+11 points) sont en emploi durable six mois après la fin de leur contrat aidé.
Dans le secteur non marchand, la transformation de contrats aidés de l’Éducation nationale en postes d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) a permis à des sortants de contrat aidé d’être embauchés sur des postes pérennes. Ainsi, la hausse du taux d’insertion dans l’emploi n’est que de 4 points pour les contrats aidés signés par un autre employeur, contre 7 points lorsque l’on prend en compte ceux de l’Éducation nationale.
Depuis le lancement des emplois d’avenir fin 2012, la majorité des contrats signés dans le cadre de ce dispositif étaient des CDD conclus pour une durée de 24 à 36 mois.
L’interrogation étant réalisée six mois après la sortie du contrat, les sortants enquêtés en 2016 étaient nombreux à ne pas avoir été jusqu’au bout de l’engagement. Ainsi, la part des personnes arrivées au terme de leur contrat est plus élevée de 18 points en 2017 qu’en 2016 (67 % après 49 %).
Or le taux d’emploi est en moyenne plus élevé de 9 points pour les personnes qui arrivent au terme du contrat. Pour ces mêmes raisons, le taux d’insertion dans l’emploi durable s’améliore également, quel que soit le secteur.
Lorsqu’ils ne sont pas en emploi six mois après la fin de leur contrat, les sortants de contrat aidé sont le plus souvent au chômage : 25 % de l’ensemble des sortants de CUI-CIE et de 43 % des sortants de CUI-CAE. 28 % pour les sortants d’emploi d’avenir dans le secteur marchand et à 34 % dans le secteur non marchand. La part de ceux qui s’orientent vers une formation ou sortent vers l’inactivité est inférieure à 5 %.
Une insertion favorisée par les caractéristiques du contrat aidé dans le secteur marchand.Dans le secteur marchand, 64 % des salariés en CUI-CIE et 72 % des salariés en emploi d’avenir interrogés en 2017 avaient été initialement embauchés en CDI ; la fin de l’aide de l’État ne signifie donc pas la fin de leur contrat.
Ainsi, à la fin du dispositif aidé et lorsque le salarié a initialement été employé en CDI, 78 % des sortants de CUI-CIE et 70 % des sortants d’emploi d’avenir sont en emploi. En revanche, le taux d’insertion dans l’emploi de ceux passés par un CDD lors de leur contrat aidé représente 62 % des sortants de CUI-CIE et 59 % des sortants d’emploi d’avenir marchand (respectivement 50 % et 28 % chez le même employeur).
L’emploi occupé six mois après la fin de l’aide versée par l’État est un CDI, dans 78 % des cas pour les sortants de CUI-CIE et dans 74 % des cas pour les sortants d’emploi d’avenir marchand, dans une entreprise privée (respectivement 87 % et 84 % des cas).En outre, les sortants travaillent très majoritairement à temps complet.
Dans le secteur non marchand, les sortants de CUI-CAE dont le contrat a été rompu ont un taux d’insertion dans l’emploi plus élevé que les bénéficiaires ayant été au terme du contrat. 23 % des sortants de CUI-CAE interrogés en 2017 n’ont pas été au terme de leur contrat, et 55 % d’entre eux sont en emploi six mois après (contre 47 % pour ceux ayant terminé leur contrat). De plus, parmi ceux dont le contrat a été rompu, 64 % l’ont fait à leur propre initiative (ou en accord avec l’employeur), le plus souvent parce qu’ils ont trouvé une meilleure opportunité d’emploi.
60 % des personnes ayant rompu leur contrat à leur propre initiative (ou en accord avec l’employeur) sont en emploi six mois plus tard. Parmi les salariés arrivés au terme de leur contrat, 25 % sont employés par l’organisme qui les avait embauchés en CUI-CAE six mois après la fin de celui-ci, 22 % ont trouvé un emploi chez un autre employeur ou sont en emploi non salarié, et 53 % se retrouvent sans emploi.
27 % des sortants d’emploi d’avenir n’ont pas été au terme de leur contrat, et 55 % d’entre eux sont en emploi six mois après (contre 59 % pour ceux ayant terminé leur contrat). 61 % des bénéficiaires dont le contrat a été rompu y ont mis fin à leur propre initiative (ou en accord avec l’employeur). Parmi ces derniers, 56 % sont en emploi six mois après. Parmi les salariés arrivés au terme de leur contrat, 38 % sont employés par l’organisme dans lequel ils ont effectué leur emploi d’avenir six mois après la fin de celui-ci, 19 % ont trouvé un emploi chez un autre employeur ou sont en emploi non salarié, et 43 % se retrouvent sans emploi.
La majorité des anciens bénéficiaires de contrat aidé du secteur non marchand continuent à travailler dans ce secteur
19 % des sortants de CUI-CAE en emploi et 24 % des sortants d’emploi d’avenir en emploi ont été embauchés dans une entreprise privée après leur contrat aidé. Respectivement 35 % et 48 % d’entre eux ont un emploi en CDI.Les personnes ayant effectué leur CUI-CAE dans une collectivité territoriale ont un peu plus de chances de rester dans leur structure à l’issue de leur contrat (25 %) que celles qui travaillaient dans l’Éducation nationale (22 %) ou dans une association (21 %) (tableau 4).
Les personnes ayant effectué leur emploi d’avenir dans une association ont moins de chances de rester dans leur structure à l’issue de leur contrat (25 %) que celles qui travaillaient dans une collectivité territoriale (36 %).
Un retour à l’emploi plus difficile pour les personnes les plus éloignées de l’emploi
En 2017, 41 % des personnes sorties d’un CUI-CAE sont, au moment de leur embauche, demandeurs d’emplois et 33 % sont bénéficiaires d’un minimum social (contre respectivement 36 % et 21 % pour les personnes sorties de CUI-CIE). Les sortants d’emploi d’avenir – plus jeunes que les bénéficiaires de CUI – ne sont pas, pour la plupart d’entre eux, éligibles au RSA (4 % dans le secteur non marchand et 2 % dans le secteur marchand).
Ils sont peu fréquemment inscrits à Pôle emploi au moment de l’embauche (11 % des sortants d’emploi d’avenir du secteur non marchand et 8 % des sortants d’emploi d’avenir du secteur marchand).
Le taux d’emploi croît avec le niveau de diplôme, particulièrement dans le secteur non marchand où le taux d’insertion des sortants ayant un diplôme supérieur au baccalauréat est en moyenne plus élevé de 26 points que celui des sortants qui ont un niveau inférieur au CAP.
Les sortants de CUI-CAE âgés de moins de 26 ans sont plus souvent en emploi six mois après leur sortie de contrat aidé que leurs aînés. Ils sont en moyenne plus diplômés et inscrits depuis moins longtemps à Pôle emploi que ces derniers.Cependant, toutes choses égales par ailleurs, les jeunes s’insèrent moins bien que les bénéficiaires d’âge médian (26 à 49 ans) après un CUI-CAE. C’est également le cas des bénéficiaires âgés de 50 ans ou plus. Sur la population des jeunes de moins de 26 ans qui pouvaient bénéficier des deux dispositifs, les jeunes sortant d’un emploi d’avenir non marchand connaissent, en 2017, une meilleure insertion que les jeunes sortant d’un CUI-CAE. Dans le secteur marchand, les taux d’emploi sont comparables.
Un retour à l’emploi corrélé au métier exercé pendant le contrat aidé
Plus de la moitié des sortants ayant travaillé dans le domaine de support à l’entreprise déclarent être en emploi six mois après la fin de l’aide versée par l’État. A contrario, le taux d’insertion dans l’emploi après un contrat aidé dans l’hôtellerie et la restauration (production culinaire, service) est plus faible que le taux d’insertion moyen.
Contrairement aux métiers de secrétariat et de gestion, à caractéristiques sociodémographiques comparables et pour un même type de contrat aidé, la probabilité de retrouver un emploi après un CUI dans le domaine de la production culinaire est plus faible que dans le domaine du secrétariat.
Les anciens salariés du secteur non marchand ont une opinion plus favorable de leur passage en contrat aidé que ceux du secteur marchand.En 2017, 45 % des anciens bénéficiaires de CUI et 54 % des anciens bénéficiaires d’emploi d’avenir interrogés considèrent que leur situation professionnelle est meilleure après leur passage en contrat aidé La majorité des personnes en emploi considèrent que leur situation professionnelle s’est améliorée ; lorsqu’elles sont au chômage, 18 % des personnes sorties d’un CUI partagent cet avis, ainsi que 25 % des personnes sorties d’un emploi d’avenir. À l’inverse, 14 % des sortants de CUI et 12 % des sortants d’emploi d’avenir considèrent que leur situation professionnelle s’est détériorée : c’est le cas en particulier des personnes au chômage ou inactives. Parmi elles, respectivement 83 % et 90 % émettent cependant une opinion favorable sur au moins un aspect de leur passage en contrat aidé.
75 % des sortants d’emploi d’avenir non marchand et autour de 65 % des sortants des autres dispositifs ; et plus de 50% déclarent y voir désormais plus clair quant à leur avenir professionnel (57 % des sortants de CUI, 69 % des sortants d’emploi d’avenir). Le passage en contrat aidé a permis à une partie des sortants de se faire des relations utiles pour trouver un emploi, notamment dans le secteur non marchand (49 % des sortants d’emploi d’avenir non marchand, 42 % des sortants de CUI-CAE et de 35 % à 37 % dans le secteur marchand).
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oui, c’est bien un “bobard”!
Malgré un discours qui depuis des années remet en cause les emplois aidés, on le sait, ils jouent leur rôle et ce depuis longtemps. Un rôle important d’intégration sociale par le travail et la formation (car contrairement à ce qui est souvent dit, les emplois aidés sont accompagnés d’une formation) pour beaucoup de jeunes qui ont, part ce biais trouvé un emploi soit par prolongation du contrat soit grâce au “carnet d’adresse créé”.
Ils jouent aussi un rôle important pour le mouvement associatif qui en a bénéficié et surtout les a portés au profit de leur activité bien sûr mais au profit des jeuens et de la vie sociale des quartiers ou de certaines communes.
Cela a été le cas des contrats jeunes volontaires en 19982, puis des CES, des contrats emplois jeunes (sans doute le meilleur programme puisqu’il permettait la mise en place de contrats sur plusieurs années), des CAE et autres CUI…
Beaucoup de jeunes ont ainsi découvert les métiers de l’animation socio culturelle ou sportive et y ont trouvé leur place.
Supprimer les emplois aidés, c’est stopper net l’insertion sociale par le travail pour bon nombre de jeunes, c’est diminuer l’activité associative si importante pour la cohésion sociale de notre pays.