Semaine du 23 au 29 mai

À la suite de ma réélection en juin 2017, j’ai été nommé aux bureaux de la commission des Affaires Culturelles et de l’Education et du Comité d’Evaluation et de Contrôle des Politiques Publiques de l’Assemblée Nationale en tant que secrétaire.
J’ai rendu au titre du CEC, avec ma collègue Marie Tamarelle-Verhaeghe, un premier rapport en septembre 2018 sur l’organisation la fonction d’évaluation dans le système éducatif intitulé « Évaluer l’école pour la réussite de tous » dont les principales préconisations ont connu une première concrétisation dans le cadre du projet de loi école de la confiance.
J’ai également été désigné, avec ma collègue Nathalie Sarles, co-rapporteur d’une évaluation sur « Parcoursup et les inégalités d’accès à l’enseignement supérieur » en lien avec la Cour des Comptes dont les travaux débuteront au premier trimestre 2020.
En 2019, j’ai été nommé membre de la commission d’enquête sur la lutte contre les groupuscules d’extrême-droite qui rendra ses conclusions au mois de juin.
La fin d’année 2018 aura été marquée par la parution de notre livre d’entretiens avec l’écrivain Stéphanois Christian Soleil « Engagements » dans lequel je défends, à partir de mon expérience d’élu, l’ancrage territorial du mandat de député, à l’opposé des « députés hors-sol » déconnectés des réalités de terrain.
Un député, c’est un élu qu’on doit pouvoir toucher, à portée d’engueulades. Le risque, si on diminue massivement le nombre de députés élus en passant de 120 000 à 250 000 habitants par circonscription, c’est tout simplement que nos concitoyens ne verront plus leurs députés sur le terrain et ne pourront plus les… « engueuler » ou tout simplement leur faire passer des messages.
Un Grand Débat National vient d’être lancer partout dans le pays. On aurait souhaité qu’il ait lieu depuis vingt mois. Nos concitoyens sont en effet en demande d’une démocratie à l’écoute, moins intermittente et plus continue, avec des consultations plus régulières sur les grands choix qui déterminent leur vie quotidienne. Rendre compte régulièrement de son mandat, comme je le fais chaque année depuis plus de dix ans, tout comme mon collègue sénateur Jean-Claude Tissot, devrait être obligatoire pour chaque élu.
Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.
La fonction de député est doublement exigeante, car on allie à la fois la fonction de législateur, à celle de représentant d’un territoire au niveau national.
De ce fait de député doit être ambivalent, ce que peu d’entre eux ont la capacité, à part toi, mais vous n’êtes pas nombreux.
Il est cependant vrai que les députés élus dans les grandes villes avec des arrondissements ont un rôle de représentation beaucoup plus marginal, car ils sont moins attendus des électeurs pour cette disponibilité locale.
De plus la complexité des dossiers législatifs ne faisant que croître, il me semble nécessaire que nous possédions des députés, qui soient en capacité technique de se confronter aux grands commis de l’Etat, mais aussi des lobbyistes des grandes entreprises.. On voit bien aujourd’hui qu’une cinquantaine de députés LRM sont en déphasage avec leur fonction, car non préparés à celle-ci!
De plus l’équité électoral n’est pas au rendez-vous de la représentation des habitants, lorsque l’on observe par exemple que Villeurbanne est représentée par un député et avec le même nombre d’habitants l’Ariège en a deux!!!
Fort de ce constat, ne devrait-on pas imaginer des députés techniciens élus au scrutin de liste intégrale (une centaine) et de le reste dans des circonscriptions certes plus vastes, mais aussi non contraintes par les frontières départementales, mais plutôt régionales?
Bonjour Jean,
Merci pour cette réaction.
En effet, cette articulation entre les aspects nationaux et territoriaux comporte des exigences fortes en termes de disponibilité et d’engagement dans ce mandat. Mais c’est aussi elle qui en fait toute la richesse. Sans les retours de terrain que nous recevons en sillonnant nos circonscriptions, nous risquerions vite d’être des parlementaires légiférant « hors sol ».
Avec une élection différenciée entre députés « nationaux » et « locaux », le risque serait d’avoir des
députés à deux vitesses, avec des légitimités démocratiques très différentes. Ceux qui seront élus dans des circonscriptions immenses pourront difficilement en faire le tour et auront trop peu de temps à consacrer au travail législatif, au contrôle du gouvernement et à l’évaluation des politiques publiques. Quant à l’élection sur une liste nationale, elle risque surtout de favoriser les comportements d’apparatchik au sein des partis qui composeront ces listes.
La technicité, nous pouvons l’acquérir au fil du mandat, en nous appuyant sur nos compétences personnelles ou professionnelles, mais aussi sur les administrateurs de l’Assemblée ou encore nos collaborateurs. En revanche, le contact avec nos concitoyens est plus difficilement remplaçable.
Bien cordialement,
Régis Juanico