La Revue parlementaire, magazine spécialisé qui rend compte des initiatives gouvernementales, des projets européens, des travaux des parlementaires et de la vie des collectivités locales, consacre un dossier complet au département de la Loire : “Un territoire pluriel et solidaire”.
Dans ce cadre, les parlementaires ligériens ont été sollicités pour s’exprimer sur les sujets d’actualité majeurs pour la Loire… Pour ma part, j’ai décidé d’axer ma contribution sur la question des mobilités entre Saint-Etienne et Lyon, dans un contexte d’abandon du projet d’autoroute A45 et de travail autour des alternatives.
Le texte de ma contribution :
Le 17 octobre dernier, la Ministre des Transports a annoncé l’abandon du très controversé projet d’autoroute A45 entre La Fouillouse (42) et Brignais (69), lequel aura nourri le débat entre Loire et Rhône pendant plusieurs décennies et a trop longtemps paralysé notre territoire de toute réflexion collective sur la connexion entre les deux premières villes de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, Saint-Etienne et Lyon.
La décision ministérielle, qui doit désormais être officialisée, est une décision de bon sens qui découle logiquement à la fois des préconisations du rapport Duron publié en janvier dernier, de la prise de conscience collective des enjeux environnementaux et climatiques et de la crédibilité grandissante des travaux sur les solutions alternatives.
Les projets qui ne parviennent pas à voir le jour pendant plus de 30 ans sont par définition de mauvais projets. Considérer que la solution d’avenir pour le développement et la facilitation des mobilités entre Saint-Etienne et Lyon ne pouvait que passer par une cinquantaine de kilomètres de bitume constituait à n’en pas douter une vision étriquée et passéiste de notre territoire.
Aujourd’hui, cette annonce doit engager tous les décideurs politiques, du monde économique et de la société civile. J’appelle ainsi de mes vœux l’organisation sans délai du grand débat multimodal préconisé par le rapport Duron, pour concevoir, de manière largement concertée entre Loire et Rhône, sans tabou ni dogmatisme, les modalités concrètes d’amélioration rapide et durable de la liaison Saint-Étienne / Lyon, dans un cadre de réflexion à la hauteur des enjeux de mobilité du 21ème siècle.
Parmi les pistes évoquées par de nombreux acteurs et reprises par le Ministère, celle d’un véritable « saut d’offre » sur la ligne TER Saint-Etienne / Lyon, déjà la plus empruntée de France hors région parisienne, avec un objectif ambitieux : passer de 20 000 à 40 000 passagers / jour.
A cet égard, j’ai récemment pu contribuer à la première phase de la saisine de la Commission Nationale du Débat Public concernant la résorption du Nœud Ferroviaire Lyonnais (NFL). La situation de congestion croissante du NFL se traduit par une forte irrégularité des trains (retards, annulations…) et une impossibilité d’augmenter les circulations ferroviaires aux heures de pointe, empêchant tout développement de nouvelle offre.
Aujourd’hui, le temps de parcours entre le Sud Loire et Lyon est directement dépendant des conditions d’accès à la gare de la Part-Dieu, principalement. Ainsi, le seul moyen de réduire, ou a minima de sécuriser le temps de parcours est de résoudre les contraintes d’exploitation en entrée de la Part-Dieu. Une solution pourrait consister en la dissociation des flux nationaux et internationaux des flux régionaux.
La réalisation du contournement ferroviaire de l’agglomération lyonnaise (CFAL) représente à cet égard une étape décisive pour détourner une partie du fret national qui aujourd’hui, faute d’alternative, passe sur le tronçon ferroviaire le plus chargé.
Avec la réalisation du CFAL, outre l’amélioration du temps de parcours entre Saint-Etienne et Lyon en libérant des sillons tant convoités pour les liaisons régionales, s’ouvrirait également la possibilité de créer une liaison directe entre le Sud Loire et l’aéroport de Saint-Exupéry. L’existence d’un tel raccordement avec un grand aéroport international finirait sans doute de convaincre les élus ligériens de la parfaite inutilité de l’aéroport de Saint-Etienne situé à Andrézieux-Bouthéon, maintenu sous perfusion d’argent public (plus de 1,5 million d’euros annuels de subvention d’équilibre, pour un trafic inférieur à 10 000 passagers / an !).
Plus largement, on peut considérer que le CFAL pourrait potentiellement permettre de faire de la gare de Saint-Exupéry, aujourd’hui largement sous-exploitée, la troisième grande gare lyonnaise (avec Perrache et Part-Dieu), désengorgeant par la même occasion les deux autres et le NFL. Le développement des trains Ouigo serait ainsi en capacité, à terme, de supporter des liaisons nationales de type Marseille / Paris sans passer par le centre de Lyon.
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L’ensemble du dossier Département de la Loire : « Un territoire pluriel et solidaire » :
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