J’ai signé la proposition de loi de la députée des Haut-de-Seine, Elsa FAUCILLON (PCF), pour qu’aucun euro épargné par les Français ne contribue à financer des projets climaticides.
Nous le savons, mettre en œuvre la transition énergétique impose de désinvestir les énergies fossiles au profit des énergies renouvelables. Pourtant, en 2016, les énergies renouvelables représentent seulement 14 % de la consommation totale d’énergie primaire dans le monde.
Pour limiter le réchauffement à 1,5°C, cette part devrait varier entre 49 et 67 % d’ici 2050 – date à laquelle nous devons nous atteler à atteindre la neutralité carbone. Les émissions de CO2 issues de la combustion des énergies fossiles sont reparties à la hausse à l’échelle mondiale, y compris en France. De nombreux rapports démontrent que les entreprises du secteur fossile exploitent actuellement ou s’apprêtent à exploiter des réserves de charbon, de gaz et de pétrole représentant 2,795 gigatonnes d’émissions potentielles de CO2, soit cinq fois ce que nous pouvons émettre si nous souhaitons pouvoir maintenir le réchauffement sous cette barre des 2°C.
L’article 2 de l’Accord de Paris, signé et ratifié par notre pays, fait explicitement référence au désinvestissement des énergies fossiles et appelle à « rendre les flux financiers compatibles avec un profil d’évolution vers un développement à faible émission de gaz à effet de serre et résilient aux changements climatiques ». Ces engagements ne demeureront que des incantations si les responsables politiques mais également l’ensemble des acteurs économiques et financiers, ne soient contraints à adopter de véritables mesures permettant de mettre fin aux investissements continus dans les énergies fossiles.
L’industrie du charbon, du pétrole et du gaz n’a depuis la COP21 pas réorientée son activité mais continue à investir massivement dans le développement de nouveaux gisements. L’Assemblée nationale a adopté, le 25 novembre 2015, une résolution pour une société bas carbone, dans laquelle elle « encourage les investisseurs institutionnels, les entreprises, notamment celles dont l’État est actionnaire, et les collectivités territoriales à cesser d’investir dans les énergies fossiles et notamment dans le charbon ».
En dépit de ces nombreux effets d’annonce, le désinvestissement des énergies fossiles demeure un vœu pieux. En effet, de nombreuses associations démontrent que, depuis la COP21, sur 10 euros de financements accordés par les banques aux énergies, 7 euros vont aux énergies fossiles, contre 2 euros seulement aux renouvelables et que les banques françaises ont augmenté de 52 % leurs soutiens aux entreprises qui prévoient la construction de nouvelles centrales à charbon. En effet, aujourd’hui, aucune mesure contraignante n’oblige les acteurs financiers à assécher les ressources de ce secteur ni même à réallouer des flux financiers des énergies fossiles vers les énergies renouvelables. Au-delà de toute entreprise d’écoblanchiment contreproductive et dangereuse pour la planète, les investisseurs privés et publics doivent urgemment mettre fin à leur soutien envers les énergies climaticides et investir dans les énergies renouvelables qui sont de plus en plus compétitives et parfois même plus rentables que les énergies fossiles. Le financement des énergies fossiles demeure d’autant plus inexcusable lorsqu’il est le fait de l’épargne populaire des Français qui soutiennent massivement l’action en faveur de la lutte contre le dérèglement climatique.
La campagne citoyenne relayée par Attac et 350.org démontre un manque de transparence totale sur l’utilisation du fonds d’épargne des Français notamment celui du Livret de développement durable et solidaire (LDDS). Les associations précitées dénoncent une publicité mensongère de la part des banques sur le terme « durable et solidaire » car seule une infime partie de l’argent du LDDS est réellement affectée au financement de la transition écologique et solidaire tandis que des investissements fossiles ont été identifiés. Nous considérons au même titre que de nombreux citoyens, qu’aucun euro épargné par les Français ne devrait contribuer à financer des projets climaticides. Tel est l’objet de cette proposition de loi.
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“L’enfer est pavé de bonnes intentions.” Cette proposition de loi en est l’illustration.
S’il est vivement et urgemment souhaitable de supprimer l’utilisation des combustibles producteurs de CO2 (charbon, pétrole et gaz) ce ne peut être avec les “énergie renouvelables” .
L’énergie hydraulique étant écartée pour cause de possibilité de développement faible, il resterait l’énergie éolienne et l’énergie photovoltaïque.
Or du fait de leur intermittence et de l’impossibilité de stocker l’électricité ces 2 énergies nécessitent l’appoint de centrales fonctionnant soit au charbon, soit au fuel, soit au gaz….ce qui est contraire à l’ambition affichée de la loi !