Dans une tribune au Parisien – Aujourd’hui en France, j’ai plaidé, avec de nombreux sportifs, ex-sportifs, élus, pour des Jeux olympiques qui prendront en compte les quartiers et apporteront une réponse aux problématiques sociales.
Le texte de la tribune :
Aujourd’hui, on n’est pas au rendez-vous de l’ambition que ce grand événement 2024 doit avoir pour les quartiers d’Ile-de-France qui sont les premiers concernés. Je ne suis pas content, avez-vous dit M. le président lors du débat avec des élus et associations à Évry-Courcouronnes (Essonne). Nous, élus des quartiers populaires, acteurs associatifs, pionniers de l’éducation et de l’insertion par le sport, ne le sommes pas davantage.
Monsieur le président, savez-vous que les équipes de France sont, pour beaucoup, composées de jeunes issus des quartiers français (50 % pour la dernière équipe de France championne du monde). C’est également le cas dans la boxe, le basket, le handball…
En termes de haut niveau, la France serait donc un petit pays sportifsans ses quartiers. Ils sont avant tout des lieux d’éducation, d’épanouissement et de découverte de soi. Les élus locaux reconnaissent la force de ces associations et encouragent leur dimension sociale. C’est le cas à Roubaix, avec la création d’un campus de l’insertion par le sport, à Grigny avec l’académie des sports, mais aussi à Calais, à Chanteloup-les-Vignes avec les coachs d’insertion par le sport, à Montceau-les-Mines avec la mise en place d’un programme spécifique d’insertion des jeunes par le sport… La région Île-de-France s’engage de son côté à multiplier les infrastructures pour en avoir au moins une dans chaque commune.
De même, de nombreuses associations nationales comme Fête le mur, soutenue par Yannick Noah ; Impulsion 75, autour de la boxe ; Rebonds avec l’implantation de la pratique du rugby dans les quartiers ; l’Addap 13 qui agit dans les quartiers Nord de Marseille ; l’espace Satori à Lorient autour de la pratique du karaté ou encore Parkour 59 à Roubaix et des centaines d’autres… Tous ces projets, qui « changent la vie des autres par le sport », ne sont pas soutenus à la hauteur des réponses qu’ils portent, et ce malgré un intérêt nouveau de l’État (ministère des Sports et ministère de la Ville). En effet, la réduction des emplois aidés a amoindri le rôle d’animation des clubs dans les territoires. Pourtant, les JO représentent une opportunité fantastique de promouvoir la performance sociale du sport. Une nouvelle vision du sport doit être pensée avec l’objectif de le placer au cœur des réponses aux problématiques sociales de nos quartiers populaires.
L’Agence du sport, récemment annoncée, acte la mise en place d’une nouvelle gouvernance ! Profitons de cette opportunité pour les territoires, afin que les acteurs de terrain prennent toute leur place dans le sport. Mais la crise sociale que traverse notre pays impose une nouvelle manière de construire des politiques publiques avec les experts du sujet. C’est l’un des objectifs du débat national : redonner la parole à ceux qui font ! L’équipe du Cojo (Comité d’organisation des Jeux olympiques) a brillamment remporté les Jeux. Nous proposons la mise en place d’un groupe d’acteurs restreint autour de la performance sociale du sport, afin de faire émerger des propositions autour de la dimension sociale des JO.
Enfin, M. le président, trop peu de champions engagés sur la dimension sociale du sport sont associés aux JO, alors qu’ils sont des références dans leur ville, avec une réelle capacité d’entraînement ! Des champions engagés comme Yannick Noah, Mahyar Monshipour, Marc Lièvremont… peuvent rendre de grands services pour la réussite des JO ! M. le président, pour que ce soit un événement qui renforce notre cohésion nationale, nous devons faire en sorte d’écouter les territoires comme vous le faites en ce moment et de faire évoluer nos politiques afin d’être au plus près des citoyens !
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