Semaine du 23 au 29 mai

Le fait d’évoquer les débats autour des ordonnances Pénicaud sur le Code de Travail met en évidence la très grande continuité des solutions libérales pour lutter contre le chômage de masse dans notre pays. Ce débat, nous l’avons déjà eu à plusieurs reprises sous le mandat de Nicolas Sarkozy avec les lois Bertrand et Darcos, puis hélas, sous le mandat de François Hollande, avec la loi El-Khomri.
Depuis 1986, 17 réformes du marché du travail ont visé à « assouplir » le contrat de travail ou à faciliter les licenciements : le résultat, c’est 30 ans d’échec des politiques de l’emploi. Avec 6,5 millions de chômeurs toutes catégories confondues, nous constatons aujourd’hui encore une montée de la précarité au travail, des petits boulots mal payés. La politique du gouvernement se traduit également par un affaiblissement du service public de l’emploi et de la qualité de l’accompagnement des demandeurs d’emploi par Pôle Emploi dont les effectifs sont réduits.
Les libéraux occupent les postes-clés sur le plan de la politique économique dans le gouvernement (Philippe, Darmanin, Le Maire) et appliquent leurs vieilles recettes de droite avec la remise en cause de droits des salariés comme le compte de prévention de la pénibilité au travail, une des grandes avancées sociales votées sous le précédent mandat, vidé de son sens aujourd’hui, ou des CHSCT, mis en place par Jean Auroux en 1982.
Cette politique libérale se traduit par un désengagement de l’Etat des actifs stratégiques de certaines entreprises publiques pour favoriser les actionnaires privés (aéroport de Paris, Française des Jeux, Engie…). Par contre, le sujet de la taxation des dividendes pour les plus grandes fortunes des entreprises du CAC40 dont les effectifs ont chuté de 20%, les bénéfices ont augmenté de 10% et les dividendes de 44% et leurs impôts payés, alors que leurs impôts ont baissé de 6% entre 2010 et 2017 n’est jamais à l’ordre du jour de l’agenda gouvernemental…
En 2019, dans la continuité des travaux engagés avec Benoit Hamon en 2014, nous aurons l’occasion de revenir sur la question de la reconnaissance du burn-out, syndrome d’épuisement professionnel et des conditions de travail difficiles, en particulier dans les forces de l’ordre, les hôpitaux, les EPHAD à travers une nouvelle proposition de loi.
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