M. le Ministre, ce que les enseignants attendent de vous, ce ne sont pas des proclamations, des mesures à portée symbolique, comme la présence de drapeaux dans les classes, ce sont des mesures sonnantes et trébuchantes de pouvoir d’achat pour améliorer leur quotidien.
J’ai interrogé, ce jour, le ministre de l’Education Nationale, Jean-Michel Blanquer, lors de la séance de Questions d’Actualité au Gouvernement, pour dénoncer le manque de reconnaissance de la communauté éducative dans le projet de loi « pour une école de la confiance ».
Dans le détail :
Monsieur le Ministre de l’Education Nationale,
La confiance à l’école ne se décrète pas, encore moins dans un projet de loi, qui se caractérise par sa verticalité Jupitérienne.
À l’instar du mouvement des « stylos rouges », de nombreux enseignants et personnels de l’Éducation Nationale attendaient, non pas une énième réforme de plus, mais une loi de reconnaissance, de programmation avec des moyens humains et du pouvoir d’achat supplémentaire, afin d’améliorer concrètement leurs conditions de travail et celles des élèves.
Une loi de reconnaissance pour leur investissement dans ce beau métier d’enseignant que certains se plaisent à caricaturer en évoquant entre 15 et 25 heures de travail par semaine et 16 semaines de vacances.
Votre réponse à ces demandes de considération : 3500 postes de moins dans le second degré, la suppression de nombreuses classes dans les territoires ruraux, déjà inquiets de vos projets de regroupement écoles-collège dans le cadre des établissements publics des savoirs fondamentaux et le gel des rémunérations des personnels.
Dans le 1er degré, les professeurs des écoles sont parmi les moins bien payés en Europe : à Bac +5, ces derniers gagnent 1436€ nets par mois en début de carrière et 1800€ au bout de 10 ans d’ancienneté.
L’article 1 de votre projet de loi, inutile, a été perçu comme une volonté de « mise au pas », de « reprise en main » par la communauté éducative dans sa capacité à exercer sa liberté d’expression : c’est « silence dans les rangs ».
De même, le Conseil National d’Evaluation du Système Scolaire (CNESCO) crée il y a cinq ans seulement dans la Loi de refondation de l’école est remplacé par le conseil d’évaluation de l’école (CEE), une instance ministérielle à votre main, sans les mêmes garanties d’indépendance et d’impartialité scientifique.
Alors Monsieur le Ministre, ce que les enseignants attendent de vous, ce ne sont pas des proclamations ou des mesures à portée symbolique, comme la présence de drapeaux dans les classes alors que celle-ci est déjà obligatoire au fronton de chaque école depuis la Loi de 2013, ce sont des mesures sonnantes et trébuchantes pour améliorer leur quotidien.
Monsieur le Ministre, allez-vous enfin agir dans ce sens ?
Assemblée nationale (@AssembleeNat) 12 février 2019
.@Juanico (SOC) dénonce “la verticalité des mesures annoncées dans le projet de loi pour une école de la confiance”, qui n’améliorera pas les demandes de considération des professeurs ni leur rémunération. #DirectAN #QAG pic.twitter.com/FtZfwDuD2B—
La non-réponse du Ministre :
Communiqué de presse – La c… by on Scribd
Hier, lundi 11 février, j’étais intervenu en séance publique à l’Assemblée nationale, lors de la discussion du projet de loi “pour une école de la confiance”.
Monsieur le Ministre,
La confiance à l’école ne se décrète pas, encore moins dans une Loi, caractérisée par sa verticalité…
À l’instar du mouvement des stylos rouges, de nombreux enseignants et personnels de l’Éducation Nationale attendaient, non pas une énième réforme à votre main, mais une loi de reconnaissance, une loi de programmation budgétaire avec des moyens humains et du pouvoir d’achat supplémentaire, afin d’améliorer concrètement leurs conditions de travail et celles des élèves.
Une loi de reconnaissance pour leur investissement dans ce beau métier d’enseignant que certains se plaisent à caricaturer en évoquant entre 15 et 25 heures de travail par semaine et 16 semaines de vacances.
Votre réponse à ces demandes de reconnaissance : la suppression de 3500 postes dans le second degré et le gel des rémunérations : dans le 1er degré, les professeurs des écoles sont parmi les moins bien payés en Europe : à Bac +5, 1800€ nets au bout de 10 ans d’ancienneté.
Monsieur le Ministre, notre collègue Patrick Hetzel a raison de plaider le renvoi en commission. Beaucoup de dispositions sont trop imprécises et d’autres, insuffisamment concertées ont été adoptés dans la précipitation.
L’article 1 a été perçu comme une marque de défiance par la communauté éducative dans sa capacité à exercer sa liberté d’expression : « silence dans les rangs ». Il doit être complètement réécrit.
L’article 4 mérite également d’être retravaillé : nous avons demandé en vain en commission une estimation précise du surcoût pour les finances de l’État et des collectivités territoriales s’agissant de la compensation du forfait maternelle à l’enseignement privé découlant de l’obligation d’instruction à trois ans.
De même, le CNESCO crée il y a cinq ans seulement dans la Loi de refondation de l’école est remplacé par le conseil d’évaluation de l’école (CEE), une instance ministérielle sans les mêmes garanties d’indépendance, et sans évaluation préalable approfondie. Le flou demeure quant au devenir du CNESCO.
Enfin, trop de dispositions ce projet de loi renvoie au gouvernement le soin d’écrire en lieu et place du Parlement la loi au moyen des ordonnances, comme par exemple sur la nouvelle organisation des académies ou des Conseils Départementaux de l’Education Nationale.
Pour toutes ces raisons, notre groupe Socialiste et Apparentés votera la motion de renvoi en commission.
AFP Loi Blanquer by on Scribd
Preuve de l’intérêt des députés pour ce projet de loi de 25 articles qui touche à la matière sensible qu’est l’Éducation nationale, premier employeur de France : plus d’un millier d’amendements sont au menu d’ici vendredi, avant un vote solennel mardi 19 février. Voir la suite
«Autoritarisme» ou «confiance» : l’Assemblée a donné hier le coup d’envoi des débats sur le projet de loi Blanquer, vanté comme porteur de «justice sociale» par le gouvernement, mais accueilli fraîchement par les oppositions, comme les syndicats d’enseignants. Lire la suite.
“Autoritarisme” ou “confiance”: l’Assemblée a donné lundi le coup d’envoi des débats sur le projet de loi Blanquer, vanté comme… Lire la suite
Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.
effectivement ce n’est pas avec les mesures énoncés que les problèmes vont disparaitre,il faudrait réévaluer les salaires, la FRANCE est un pays de l’union européenne ou les enseignants sont les plus mal payés , ce qui ne contribue pas à la reconnaissance de leur travail qu’ils effectuent chaque jour avec passion pour la plupart, et ce n’est pas le fait d’apprendre la marseillaise qui va faire changer la situation, actuellement les enfants ne partent plus avec mêmes chances, le mélange des classes sociales a disparu et ce dés la maternelle et surtout dans les villes.