Alors que pour la Ministre de l’Enseignement supérieur, Frédérique Vidal, tout va très bien avec Parcoursup, je suis revenu, mardi 10 juillet, sur cette usine à gaz anxiogène, créée dans la précipitation et sans étude d’impact.
J’ai ainsi dénoncé, en Commission des affaires culturelles, ce véritable fiasco qui effectue un tri social sélectif dans les filières en tension, dont le nombre augmente.
Après l’échec technique du système APB, Parcoursup est à la fois un échec politique mais surtout un vrai désastre humain. Les bacheliers 2018 continuent d’essuyer les plâtres : à moins de deux mois de la rentrée universitaire, 137 000 élèves restent sans affectation ou sur liste d’attente.72 000 candidats ont abandonné la procédure : où est le progrès ?
De nombreux bacheliers sont en attente, ne voulant pas prendre le risque de se retrouver sans affectation, se tournent déjà vers les écoles privées, qui se frottent les mains !
Alors que le Gouvernement s’étaient engagé à créer 22 000 places supplémentaires dans l’enseignement supérieur pour la rentrée prochaine, on sait aujourd’hui que seulement 10 0000 créations seront effectives, faute de moyens budgétaires suffisants.
Tandis qu’il faudrait dégager près d’un milliard d’euros supplémentaires par an pendant 5 ans, la situation risque hélas d’empirer, avec le coût annoncé du projet de Service National Universel (2 milliards / an), qu’il faudra bien prendre sur les budgets de l’Éducation nationale et/ou de l’Enseignement supérieur et/ou des Armées.
Sur le Journal Télévisé de 13h de France 2 du 18 juillet 2018 :
Communiqué de l’UNEF, l’UNL, du SAF, du SNESUP et la FCPE relatif à la conférence de presse intersyndicale sur la loi ORE et Parcoursup
La nouvelle plate-forme nationale d’inscription dans les filières de l’enseignement supérieur Parcoursup, dont les modalités de fonctionnement sont définies par la récente loi « Orientation et réussite des étudiants » (ORE), encadre désormais l’inscription dans une formation du premier cycle dispensée par un établissement public.
Malgré les engagements réitérés du Gouvernement pour assurer l’intelligibilité absolue de toutes les procédures liées à la mise en œuvre de la nouvelle plateforme, force est de constater que l’absence de transparence de la procédure entraîne une situation sans précédent pour les jeunes. En effet, le traitement de leur situation par des algorithmes supposées être des outils d’aides à la décision est source de nombreuse interrogation. D’autant qu’outre l’algorithme national de Parcoursup, les établissements se sont dotés dans le cadre de cette procédure national des logiciels, souvent appelés algorithmes locaux ou outils d’aides à la décision, afin d’organiser de façon déshumanisé un tri massif à l’entrée de l’enseignement supérieur.
Au travers de ces algorithmes locaux, ces établissements procèdent ainsi à l’analyse des candidatures et à une véritable sélection des jeunes sans que ceux-ci n’aient accès aux informations relatives au traitement de leurs donnés personnelles. En effet, le gouvernement a expressément inséré une exception à la transmission des informations dans la loi ORE au nom du secret des délibérations ( l’article L612-3 du code de l’éducation). Le traitement des données réalisées par l’administration doit en principe pouvoir être constaté par les administrés afin de garantir le bon respect de leurs droits. En l’espèce, en dépit du droit à l’information, les jeunes n’ont pas la possibilité de connaitre les critères de sélection qui leurs sont imposés.
Par ailleurs, selon les informations publiées par la presse ou transmises par des enseignants-chercheurs, il est admis que nombre de décisions ont été prises sans aucune analyse individuelle des dossiers personnels. Pire encore, l’existence de pratiques par les jurys d’examen, de pondération des notes de contrôle en classe de terminale en fonction du rang de classement des lycées a mis en lumière des situations particulièrement injuste. Ainsi, les élèves des lycées les « moins bien classés » ont vu leurs notes dégradées par rapport à celles données dans des lycées considérés comme d’un meilleur niveau.
Il est indéniable que les traitements réalisés dans le cadre de la mise en œuvre de cette plate-forme méconnaissent les droits des candidat.e.s à être pleinement informés des motivations des décisions qui leur sont opposées et font naître des discriminations pour l’accès à l’enseignement supérieur.
C’est dans ces conditions, que les organisations SAF, SNESUP, UNEF, FCPE et UNL entendent saisir le Défenseur des droits notamment pour assurer le respect des droits et libertés des lycéen.ne.s de leurs familles et lutter contre les discriminations, directes ou indirectes occasionnées par la mise en place de la loi ORE dans l’accès à l’enseignement supérieur.
Nous vous convions donc le mardi 17 juillet prochain à 10h, au Bureau national de l’UNEF, 127 rue de l’Ourcq, 75019 PARIS à une conférence de presse à l’occasion de laquelle la saisine sera transmise au Défenseur des droits.
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