Je suis intervenu, en tant que rapporteur, Mardi 20 février 2018, lors de l’audition de Didier Migaud, Premier président de la Cour des comptes, sur l’organisation de la fonction d’évaluation du système éducatif, organisée par le comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques (CEC).
J’ai interpelé le CEC sur le constat sévère, voir accablant de la Cour des comptes sur l’absence d’une culture de l’évaluation, pourtant primordiale, sur le système éducatif. La Cour décrit un ensemble désordonné, “désarticulé”, “les cadres d’évaluation du système éducatif sont instables, éclatés”. En termes de méthodologie, le rapport pointe la faiblesse des outils et des modalités d’évaluation, il note l’absence de protocole d’évaluation fondée sur l’expérimentation évaluée à grande échelle, sauf à l’initiative d’autres acteurs publics. Le rapport rend compte aussi de la dispersion des acteurs, de la profusion des intervenants, de l’instabilité des instances chargées de l’évaluation du système scolaire (trois changements en 15 ans de ces instances), l’absence de suivi. Ce qui est extrêmement grave pour le suivi continu et dans la durée des réformes qui sont conduites. Le rapport montre l’absence d’évaluation des programmes scolaires. Ce qui est assez incompréhensible. La confusion des missions est aussi mise en avant avec des acteurs qui sont à la fois prescripteurs et évaluateurs. Ils sont donc à la fois juge et partie.
La Cour pointe enfin la faiblesse des moyens budgétaires consacrés à l’évaluation (moins de 5 millions d’euros sur un budget de 70 milliards d’euros). Les évaluations aboutissant généralement à des recommandations éparpillées voire contradictoires (sur l’enseignement de la lecture, les classes de niveaux, ou le suivi individualisé des élèves).
Un constat très noir, réquisitoire, mais des points positifs ont également été soulignés : l’inflexion de 2015 et la généralisation d’un certain nombre de tests et d’évaluations de compétences pour 2017. La Cour reconnait que le ministère de l’Éducation nationale dispose d’un service statistiques de grande qualité et fiable.
Est-ce qu’on ne devrait pas rendre systématique une méthodologie qui rende obligatoire les évaluations avec des indicateurs, avec des financements au départ des dispositifs éducatifs. Sur le dispositif récent du redoublement, ou le dispositif devoirs faits, le recours au neurosciences ou les questions d’apprentissage de la lecture ou des mathématiques avez-vous constaté s’il y a eu des évaluations ou non et quelles ont été leurs conclusions ?
Rapport Cour des comptes Education Nationale by Régis Juanico on Scribd
Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.
Laisser un commentaire