Je me suis engagé, à l’occasion des élections législatives, devant les électeurs de la 1èrecirconscription, à rester une voix forte, libre et indépendante à l’Assemblée nationale. Dans la majorité, comme dans l’opposition, j’ai toujours été un défenseur des droits du Parlement qui ne doit pas être « une chambre d’enregistrement ».
J’ai annoncé hier, sur la Chaîne Parlementaire, mon intention de ne pas me rendre lundi prochain à Versailles où le Président de la République s’exprimera devant le Parlement réuni en Congrès.
Il ne s’agit bien entendu pas d’un acte de désinvolture vis-à-vis du Président de la République, mais d’un geste de protestation quant au manque réel de respect dû au Premier Ministre qui s’exprimera le lendemain devant la Représentation nationale à l’occasion de son discours de politique générale et à la suite duquel il engagera la responsabilité collective de son gouvernement.
La possibilité pour le Président de la République de s’exprimer devant le Congrès, rendue possible par la réforme constitutionnelle de 2008, doit rester exceptionnelle. Nicolas Sarkozy l’avait fait à une reprise, tout comme François Hollande en 2015, quelques jours après la vague d’attentats perpétrée à Paris. En aucun cas, réunir le Congrès, pour un coût de plusieurs centaines de milliers d’euros pour le contribuable, ne peut devenir une convenance personnelle.
La date choisie par le Président de la République sonne en outre comme une humiliation pour le Premier Ministre, Edouard Philippe, réduit au rôle de simple « répétiteur ».
Après avoir théorisé le dépassement des corps intermédiaires, après plusieurs tentatives très maladroites visant à faire pression sur les journalistes, après avoir choisi de contourner le Parlement avec les ordonnances sur la Loi travail qui seront écrites par le gouvernement pendant le mois d’août et, pour la première fois dans l’histoire de la Vème République, en remettant en cause les droits de l’opposition dans la répartition des principales responsabilités à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron, dans une tentation très « jupitérienne » du pouvoir, en vient à mettre sous tutelle son propre gouvernement.
Notre système institutionnel qui s’apparente à une « monarchie républicaine » a toujours favorisé un exercice très personnel du pouvoir de la part des Présidents de la République successifs qui sont tentés « de décider de tout ». Mais la tentation de verrouillage et de contrôle à tous les étages, la soumission et la vassalisation des principaux lieux de décision, auxquelles nous assistons aujourd’hui, doivent nous alerter sérieusement sur le nécessaire respect des équilibres entre les pouvoirs dans notre démocratie.
Régis Juanico
Député de la Loire
Le président de la République s’exprimera devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles lundi. Ce sera sans Régis Juanico. Le député socialiste de la Loire fait partie des parlementaires qui boycotteront ce rendez-vous.
Le président de la République va s’exprimer ce lundi devant le Congrès. Députés et Sénateurs réunis à Versailles. Emmanuel Macron prendra la parole à 15 heures. Le chef de l’Etat va fixer le cap de son quinquennat, grillant ainsi la politesse à son Premier ministre Edouard Philippe, qui tiendra mardi son discours de politique générale.
Un congrès boycotté par le député PS de Saint-Etienne, Régis Juanico. Il était notre invité dans le journal de 7h, ce lundi matin. Il ne s’agit pas d’un « acte de désinvolture, mais d’un acte de protestation », explique-t-il. Lire la suite…
L’initiative a du mal à passer. Le Congrès qu’Emmanuel Macron réunit ce lundi à Versailles subit un feu nourri de critiques, de droite comme de gauche ! La politesse grillée à son Premier ministre — qui, lui, ne fera sa déclaration de politique générale que demain à l’Assemblée nationale —, le coût jugé exorbitant de cette grand-messe républicaine (voir encadré ci-dessous)… « Nous nous rebellons », a tonné Jean-Luc Mélenchon, dénonçant un « franchissement de seuil dans la dimension pharaonique de la monarchie présidentielle ». Lire la suite…
Le Congrès (Assemblée nationale + Sénat) sera réuni ce lundi 3 juillet à 15 heures au Palais de Versailles (Yvelines) pour entendre le président de la République, Emmanuel Macron.
Des députés envisagent de boycotter le congrès de Macron
La “monarchie jupitérienne” à Versailles, très peu pour eux. Sitôt confirmée la convocation du Congrès le lundi 3 juillet par Emmanuel Macron, à la veille de la déclaration de politique générale du premier ministre Edouard Philippe, plusieurs députés de l’opposition ont laissé éclater leur mauvaise humeur, certains affirmant qu’ils bouderont ce rendez-vous institutionnel. Lire la suite…
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