J’assistai ce mardi 2 novembre à la réunion de la commission élargie pour l’examen des crédits “Enseignement scolaire” pour le budget 2017. J’ai ainsi pu interroger la ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, sur les suites qui pourraient être prochainement apportées à mon rapport sur la promotion de l’activité physique, à l’école et en dehors.
Madame la ministre, à l’occasion du sport scolaire le 14 septembre dernier, nous vous avons rendu un rapport avec mon collègue Pascal Deguilhem, intitulé “Promouvoir l’activité physique pour tous et tout au long de la vie, des enjeux partagés dans et hors l’école”. Dans ce rapport, nous faisons un constat qui rejoint une alerte forte de la Fédération française de cardiologie : aujourd’hui moins de 50% des enfants de 9 à 16 ans respectent les 60 minutes d’activités physiques et sportives quotidiennes, préconisées par les autorités sanitaires. Et, vous le savez, en 40 ans, nos collégiens ont perdu 25% de leurs capacités physiques, c’est-à-dire qu’ils courent moins vite et moins longtemps.
Dans ce rapport, nous formulons une conviction forte : c’est qu’une activité physique et sportive régulièrement pratiquée dès le plus jeune âge, est la meilleure garantie que cette bonne habitude sera poursuivie tout au long de la vie, au grand bénéfice de la santé publique. Et vous connaissez les chiffres de l’INSERM qui sont parus cette semaine en termes d’obésité et de surpoids dans notre population. Nous avons formulé 54 préconisations, aussi je ne vous poserai que quelques questions.
Comment mieux faire respecter les horaires obligatoires d’éducation physique et sportive (EPS) dans le premier degré, qui, après les mathématiques et le français, occupe le plus de temps dans les programmes, soit 108 heures par an ?
Comment faire en sorte que le savoir-nager, qui, tout comme lire, écrire, compter, et cliquer est fondamental, soit maîtrisé par l’ensemble d’une classe d’âge à la fin du cycle 3 ?
Comment mieux valoriser les parcours sportifs ainsi que l’engagement associatif, notamment celui des élèves à l’Union sportive de l’enseignement du premier degré (USEP) ou à l’Union nationale du sport scolaire (UNSS), au sein du parcours et du livret citoyens ?
Comment faire en sorte que les nouvelles activités périscolaires organisées dans le cadre des PEDT constituent réellement des temps complémentaires de l’EPS obligatoire, du sport scolaire et des temps extrascolaires au sein des clubs sportifs ?
Comment améliorer la formation initiale et continue des enseignants ? À cette occasion, je veux rendre hommage aux 30 000 enseignants d’EPS qui accomplissent un travail remarquable.
Enfin, nous venons d’adopter un amendement prévoyant la création d’un fonds « Héritage sportif et territorial », doté de 25 millions d’euros par an jusqu’en 2024, dans le cadre de la candidature de Paris aux Jeux olympiques et paralympiques. Seriez-vous favorable à ce que ce fonds puisse servir à créer plusieurs milliers d’équipements légers de proximité dans ou aux abords des écoles – je pense en particulier à l’aménagement des cours de récréation –, ce qui favoriserait l’activité physique ?
En résumé, quelles suites concrètes comptez-vous donner à notre rapport sur le sport à l’école ?
La réponse de la ministre :
Monsieur Juanico, vous avez raison, dans le premier degré en particulier, les trois heures hebdomadaires d’EPS doivent être mieux respectées qu’elles ne le sont aujourd’hui. Sur la base de votre rapport, un rappel a été fait auprès des recteurs et inspecteurs d’académie directeurs des services départementaux de l’éducation nationale (IA-DSDEN), au mois d’août dernier, sur la nécessité de mettre en place un accompagnement des enseignants dans la construction de leurs emplois du temps pour les aider à faire ces trois heures d’EPS.
Un mot sur les rythmes scolaires et sur la gratuité ou non des activités. Celle-ci relève de la compétence des collectivités. On ne peut pas intervenir sur ce point, car il est difficile d’aller à l’encontre de la libre administration des collectivités territoriales. Quant à moduler l’aide versée aux communes en fonction de l’existence ou de la qualité du PEDT, depuis 2015, l’État n’octroie une aide qu’aux collectivités qui s’engagent dans un PEDT. La question est de savoir où placer le curseur pour s’assurer de la qualité du projet éducatif. Nous avons fait le pari que le fait même pour les mairies et les services de l’État de travailler ensemble autour d’un PEDT, en mutualisant leurs moyens et leurs idées, allait relever la qualité. Souvent, des comités de suivi de la réforme des rythmes scolaires ont été mis en place, dans lesquels des collectifs de parents pèsent pour améliorer la qualité des activités périscolaires. C’est ce qui se fait, par exemple, à Marseille. Le pari est donc que ce travail en commun s’avérera vertueux, chacun faisant, d’une certaine façon, pression sur l’autre.
Enfin, certaines communes qui ont été tentées, dans un premier temps, par la possibilité d’organiser les activités le vendredi après-midi, sont revenues sur leur décision. Dire que la réforme des rythmes scolaires trouve maintenant son rythme ne signifie pas que tout est parfait partout, mais comme les parents peuvent aisément comparer ce qui se fait dans la commune d’à côté, ils font pression sur leur propre commune pour tendre vers mieux que la concentration des activités sur le vendredi après-midi. De ce point de vue, les choses s’améliorent.
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Plus de note d’EPS au DNB des collèges, bientôt l’EPS au bac “EN OPTION”, voilà ce que je constate en tant que prof d’EPS aujourd’hui.
Il est loin le temps où je demandais au niveau du PS, qu’au dessein de savoir lire, écrire et compter doit être ajouté le savoir nager en primaire (ce qui a été fait par Bernard LAPORTE )et qu’au collège l’EPS soit organisée en deux fois deux heures de la sixième à la terminale(ce qui a été fait par BAYROU en sixième uniquement).