Le Sénat a adopté à l’unanimité ce mercredi 3 février, dans les mêmes termes qu’à l’Assemblée nationale, la proposition de loi relative à la lutte contre le gaspillage alimentaire. Ce texte, porté par mon collègue Guillaume Garot, avait déjà recueilli l’unanimité lors de son examen par les députés le 9 décembre dernier. Il est donc définitivement adopté.
L’objectif recherché est la réduction de moitié du gaspillage alimentaire en France d’ici 2025. Dans le monde, le gaspillage représente 1,3 milliard de tonnes par an, ce qui équivaut à plus de 160 kilogrammes par an et par habitant (chiffres FAO).
En France, il est d’environ 30 kg par an et par personne, dont 7 kg encore emballés. Comme le soulignait Guillaume Garot lors de nos débats : « le combat contre le gaspillage, c’est d’abord un combat contre l’absurde : produire pour détruire, fabriquer pour perdre. Un non-sens : vingt à trente kilos de nourriture, toujours consommables, jetés chaque année par chacun de nous, en pure perte ».
Cette lutte contre le gaspillage répond en effet à un triple enjeu :
– Ethique : huit cents millions d’êtres humains souffrent de la faim alors que nous perdons ou gaspillons 30 % à 50 % de la nourriture que nous produisons
– Economique : l’alimentation gaspillée représente 159 € par an et par personne, selon l’ADEME
– Ecologique : avec 3,3 gigatonnes d’équivalent carbone, le gaspillage alimentaire est le troisième « pays » émetteur de gaz à effet de serre, après la Chine et les États-Unis d’Amérique.
Le texte prévoit des mesures concrètes :
– Les grandes et moyennes surfaces ont désormais un an pour passer convention avec des associations de solidarité pour donner les denrées consommables qui finissent aujourd’hui à la poubelle.
– Elles ne pourront plus jeter ou détruire, par javellisation par exemple, de la marchandise consommable.
– Est aussi établie une hiérarchie des actions contre le gaspillage pour valoriser les surplus et les invendus alimentaires, via la nutrition animale ou la méthanisation.
– La lutte contre le gaspillage alimentaire pourra être prise en compte dans la responsabilité sociale et environnementale (RSE) des entreprises.
L’article 3 de la loi concerne spécifiquement l’éducation et vise à introduire la lutte contre le gaspillage alimentaire dans l’éducation à l’alimentation. Il est donc désormais inscrit dans le Code de l’Education que « la lutte contre le gaspillage alimentaire est intégrée dans le parcours scolaire au titre des objectifs de la politique de l’alimentation ».
D’autres avancées sont en cours :
Un établissement scolaire de ma circonscription s’inscrit de manière résolument pionnière dans ce travail de sensibilisation à la lutte contre le gaspillage. Il s’agit de l’Institution Saint-Paul de Saint-Etienne qui vient d’être labellisée “Zéro Gaspil'” pour l’action menée avec la société de restauration Mille et Un Repas dans sa cantine. Les résultats sont parlants : les déchets alimentaires représentent désormais moins de 10g par élève et par repas, alors que la moyenne nationale est de 167g. J’étais présent ce jeudi 4 février pour la cérémonie de remise de label au chef Joël et à toute son équipe.
En quoi consiste la démarche “Zéro Gaspil” ?
A l’origine, un constat simple : les solutions de restauration collective classiques conduisent souvent à jeter : le self linéaire avec ses multitudes de choix et ses portions toutes faites et trop copieuses entraîne souvent du gâchis.
“Zéro Gaspil” consiste à laisser l’élève se servir lui-même des entrées, à volonté, avant de prendre avec la même assiette un plat chaud (viande ou poisson), servi par le chef, puis de se servir lui-même en accompagnements (légumes et féculents), à volonté là aussi. Seuls dessert et fromage ne sont pas à volonté.
– Les convives mangent à leur faim, selon leur appétit.
– La fluidité du passage au restaurant est améliorée.
– Le plat principal est mangé CHAUD.
– La convivialité est améliorée car le personnel de cuisine est présent en salle et plus derrière le self.
– Les gains de matière réalisés permettent d’augmenter la qualité des produits cuisinés (volaille fermière, produits labellisés …).
En contrepartie de cette liberté laissée aux élèves de manger ce qu’ils souhaitent, selon les quantités qu’ils souhaitent, un seule obligation : NE RIEN JETER ! Les assiettes doivent arriver en plonge VIDES.
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