Mercredi 7 octobre 2015 matin, la commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale a auditionné Étienne Thobois, directeur général de l’association “Ambition olympique et paralympique Paris 2024”. J’ai souhaité à cette occasion revenir sur les enjeux de cette candidature, les conditions nécessaires pour qu’elle aboutisse, et plus généralement sur l’importance de donner aux grands événements sportifs internationaux une durabilité en termes de retombées pour le sport amateur.
La question qui se pose à nous finalement, c’est de savoir si le premier événement sportif planétaire, les jeux olympiques et paralympiques, peut être un projet fédérateur, un projet rassembleur, pour la prochaine décennie pour notre pays et en particulier pour notre jeunesse.
Nous sommes nombreux ici à penser que la réponse est affirmative, que c’est une formidable chance et une formidable opportunité, mais à certaines conditions. Si, comme vous l’avez très bien dit, M. le directeur général, on est capable de faire de ces jeux, autre chose que simplement (même si c’est déjà beaucoup, Marie-Georges Buffet l’a évoqué) un événement sportif international. Et qu’on est capable avant les trois semaines de compétition, et surtout après, en termes de retombées et d’héritage de faire de ces jeux un projet durable.
De ce point de vue-là, vous pourrez peut-être en dire un mot, le cahier des charges du CIO a clairement évolué ces dernières années. Il y a des modèles et des contre-modèles. Notre modèle, c’est plutôt Londres, c’est pas Sotchi, ont est bien d’accord. Je crois aussi que les ministres des sports de l’Union européenne doivent signe le 23 octobre une déclaration d’engagement commune sur la durabilité des grands événements sportifs internationaux. Je crois que là-dessus nous progressons.
Il y a trois conditions pour que cette candidature marche :
– Premièrement, l’adhésion populaire. Nous avons un atout en France, c’est notre mouvement associatif, nos 16 millions de bénévoles : il y en a 4 millions dans les clubs sportifs en particulier. C’est la question de l’engagement citoyen. On aura aussi sans doute à partir de 2017, 150 000 jeunes en service civique. C’est un formidable atout pour la candidature française que de s’appuyer sur le bénévolat et le mouvement associatif dans notre pays.
– Deuxième condition : il faut que la candidature soit perçue au-delà de la candidature parisienne ou de l’Île-de-France, par tous les territoires. Alors il y a déjà Marseille qui a été retenu comme site olympique. Il y aura aussi 4 stades de foot à choisir dans les prochains mois. Je n’ai aucune préférence, même si je connais des stades dont l’éclairage fonctionne avec de l’huile de friture dans certaines villes, donc je ne donne pas ma préférence. Mais il y a la nécessité d’irriguer tous les territoires avant l’événement sportif. Il faut savoir qu’à Londres en 2007 et 2012, il y a eu 120 événements sportifs dans 41 disciplines qui ont été organisées sur l’ensemble du territoire britannique avec une participation populaire très importante.
– Troisième et dernière condition, et cela a été rappelé par plusieurs collègues, il faut que cette candidature aux JO soit accompagnée d’un plan de développement du sport pour tous dans le pays : sport-santé, sport à l’école, que l’on donne aussi les moyens à nos clubs sportifs de pouvoir accueillir de nouveaux licenciés et des nouveaux pratiquants. Et ça, c’est le défi majeur.
Je pense que les députés, et que les parlementaires plus largement, peuvent être un relais, un soutien utile – au-delà des bracelets que nous portons pour certains d’entre nous aujourd’hui – de la candidature à vos côtés. Nous sommes au contact des bénévoles, du mouvement associatif, 4 ou 5 fois par semaine, dans les assemblées générales. Nous pouvons prendre des mesures législatives utiles : on a cité tout à l’heure le financement de 10 millions d’euros pour le comité d’organisation. Nous pouvons prendre aussi un autre amendement lors du PLF qui consistera à prolonger le prélèvement exceptionnel à la Française des Jeux de 0,3%, après 2017, justement pour accompagner les clubs sportifs lors des grands événements sportifs internationaux, pour permettre un bon accueil des nouveaux licenciés.
Je termine par là : Monsieur le Directeur général, nous avons l’intention de créer un groupe d’études de soutien à la candidature à l’Assemblée nationale. Qu’en attendez-vous en termes de soutien et de relais ?
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