Semaine du 23 au 29 mai

J’étais l’invité de France Bleu Matin ce lundi 21 septembre, pour intervenir notamment sur le dossier du jour : “le droit à l’oubli” pour les anciens malades du cancer, dans leurs relations avec les banques et les assurances. J’ai également été interrogé sur un autre sujet d’actualité : la venue de François Barouin, président de l’association des maires de France (AMF), à Saint-Etienne sur fond de contestation de la baisse des dotations de fonctionnement aux collectivités. Enfin, je suis revenu sur le référendum lancé par le Parti socialiste sur la question de l’union de la gauche.
FBSEL : Une première question sur le droit à l’oubli, c’est le dossier de France Bleu Saint-Etienne Loire ce matin. Et la déception de certains malades face à la promesse de François Hollande : 15 ans pour oublier, face à banque ou à une assurance, qu’on a été malade, qu’on a été touché par un cancer, “c’est trop long ” disent-ils sur France Bleu ce matin.
Regis Juanico : Cet engagement du Président de la République est maintenant inscrit dans la loi santé, qui est portée par Marisol Touraine. Nous avons fait un article, l’article 46, qui permet pour la première fois ce droit à l’oubli. Il faut le dire : aujourd’hui, on meurt du cancer, plus de 350 000 nouveaux cas déclarés chaque année, mais on guérit aussi du cancer grâce aux progrès de la médecine et de la recherche. Aujourd’hui, il y a un malade sur deux qui guérit du cancer.
L’enjeu, c’est de bien en vivre ensuite ?
Aux yeux des assureurs, aux yeux des banquiers, ces malades qui sont guéris ne doivent pas être pénalisés par des majorations de tarifs ou des délais ou des exclusions de garantie. Dond, on l’inscrit dans la loi et ensuite on renvoit à une convention entre les associations (notamment de malades, comme la Ligue contre le Cancer), les banquiers, les assurances, pour prévoir des délais maximum. Je prends un exemple : un cancer pour les enfants, avant 15 ans, le délai maximum sera de 5 ans pour le droit à l’oubli. Chaque délai sera fixé par l’Institut national contre le cancer et sera adapté en fonction des pathologies et des possibilités de guérison. Nous défendons des délais minimum pour les malades.
Mais vous pensez qu’on peut vraiment leur faire confiance à ces banques, à ces assurances, pour qui le profit…, pour qui les bras-de-fer en ce moment sont justement très compliqués avec les malades ?
Elles n’auront pas le choix. La convention a été signée en mars dernier, et les décisions pour chaque pathologie, pour chaque cancer, de délais maximum (je souhaite qu’ils soient les plus faibles possibles), seront prises avec les associations de malades, avec les usagers. Donc il y aura des garanties, et nous, législateurs, nous serons là pour vérifier qu’il n’y a pas d’abus.
En tous cas, le droit à l’oubli est maintenant dans la loi. Nous l’avons même étendu, lors du débat à l’Assemblée nationale, à d’autres pathologies, aux séropositifs du VIH ou aux hépatites par exemple. Car il y a des maladies chroniques aussi pour lesquelles il y a des abus de la part des assureurs ou des banques.
Et troisième avancée aussi dans la loi, il s’agit d’un amendement que j’ai présenté personnellement : pour la première fois dans une loi de santé publique, nous pourrons prescrire des activités physiques adaptées à des patients atteints de pathologies ou qui sont en traitement thérapeutique, par exemple pour un cancer, pour qu’ils puissent mieux récupérer et être mieux traités. c’est une avancée, car ce sera remboursé par la Sécurité sociale. Donc, faites du sport et prescrire du sport.
Le sport comme médicament, donc !
On va revenir à la politique politicienne. Tout le week-end, les maires de France se sont mobilisés, ont manifesté contre les dotations de l’Etat en baisse. Aujourd’hui, ça va continuer dans la Loire avec la journée des maires, la venue de François Barouin, le président de l’association des maires de France. Est-ce que vous dites, comme le Gouvernement, que cette fronde c’était juste une manipulation du parti “Les Républicains” ?
Non. Mais ce qu’il faut éviter de manière générale, c’est politiser les associations d’élus, comme celle des maires de France, parce que cela doit rester des instances de dialogue, pluralistes, où chacun est représenté. Là on voit bien, qu’avec l’approche des élections régionales, il y a une forme d’instrumentalisation.
Mais il y a des maires de gauche qui sont montés au créneau pour dire : “on n’a pas assez de subventions”.
Effectivement, je comprends la réaction d’un certain nombre de maires qui peuvent être inquiets car c’est vrai que la baisse est assez rude pendant trois ans… mais en même temps nos concitoyens eux ne comprendraient pas que les collectivités locales soient exemptées de l’effort de redressement des finances publiques. Surtout que cela correspond à moins de 2% des recettes de fonctionnement des collectivités, ce qu’on demande. Mais ce qu’il faut bien savoir, c’est que l’effort qui est demandé n’est pas le même pour petites communes et pour les grandes communes. C’est de 1 à 8 : on va demande 8 euros par habitants pour les petites communes de moins de 500 habitants et plus de 50 euros pour les très grandes villes, donc l’effort n’est pas le même.
Je comprends, mais il faut rassurer les maires et leur dire qu’on continuera à les aider. On ne peut pas demander des efforts à l’Etat, notamment aux fonctionnaires, à l’Assurance maladie, et ne pas en demander aux collectivités locales, surtout qu’il y a encore des doublons entre les communes et les intercommunalités. Il y a des réponses qui ont été faites : le Premier Ministre a annoncé un fonds de plus d’un milliard d’euros pour l’investissement public local. Les maires qui continueront à investir, à bâtir, seront aidés. Et il y a toute une série de décisions sur la ruralité, très importantes : les maisons de service public, les maisons de santé, le très haut débit, le logement, l’éducation… dans les territoires ruraux. On en parlait plus du tout et aujourd’hui, il y a des aides de l’Etat.
Mais je ne comprends pas un certain nombre d’élus qui ont un discours un peu schizophrène parce qu’ils combattent la baisse des dotations d’Etat, mais leur parti propose des économies beaucoup plus importantes : 100 ou 150 milliards. Et ils ne nous disent jamais merci quand il y a la création de postes d’enseignants ou de postes de policiers, alors qu’on les supprimait il y a quelques années.
Il faut dire merci au Gouvernement quand même.
Une dernière question : Jean-Christophe Cambadèlis, le patron du PS, a lancé ce week-end un référendum pour tenter de rassembler les partis de gauche à trois mois des régionales. Pour beaucoup d’observateurs, c’est la tentative de la dernière chance. Vous en dites quoi ?
Nos électeurs ne comprennent pas pourquoi, ceux qui ont géré la Région ensemble ne défendent par leur bilan ensemble…
Donc, vous êtes d’accord pour ce référendum ?
On va demander à nos électeurs, à nos sympathisants, de venir s’exprimer pour dire s’ils veulent l’unité, le rassemblement. Ce qui nous permettra, peut-être pas au premier tour, mais au moins au second tour de se rassembler dans de bonnes conditions. Et vous allez voir, ça va être serré, les enquêtes d’opinion le montrent dans cette grande Région…
C’est parce que vous avez peur du Front national que vous faites ça ?
Non. On veut le combattre, et on va le combattre par des propositions, par un programme, par la défense de notre bilan. On en discutait encore hier avec Jean-Jack Queyranne à Lyon lors du comité de campagne. On propose par exemple la gratuité du transport scolaire pour tous les lycéens dans cette région. Donc nous attendons les propositions de M. Wauquiez.
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