Le Parti socialiste se fait plutôt discret au moment où l’UMP est bousculée par l’affaire Bygmalion. Mais un député PS s’interroge : Régis Juanico, ancien trésorier du Parti socialiste, souhaite que l’UMP rembourse l’Etat.
Pour quel motif ? Selon le député de La Loire, les révélations sur le système de fausses facturations présumé entre l’UMP et Bygmalion donnent un sens nouveau au “Sarkothon”. A l’été 2013, Jean-François Copé et Nicolas Sarkozy avait lancé un appel aux dons auprès des sympathisants UMP.
Vous estimez que “les contribuables ont été lésés” dans l’affaire Bygmalion. Qu’est-ce qui vous permet de l’affirmer ?
– En 2012, le Conseil constitutionnel a invalidé les comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. Et ce n’était pas pour une petite somme. Nicolas Sarkozy avait 10 à 11 millions d’euros à trouver.
C’est ce qui a motivé l’UMP à faire une grande campagne de récolte de dons appelée le “Sarkothon”. L’opération a permis de récolter 11 millions d’euros. Sauf que la législation prévoit que les dons de personnes physiques soient remboursés à hauteur de 66%. La collecte engagée par l’UMP a donc été un lourd coût pour les finances publiques. On est proche de 7 millions d’euros de dépenses fiscales.
L’UMP doit-elle vraiment rembourser cette somme ?
– Pendant la campagne présidentielle, des factures ont été dérivées sur les comptes de l’UMP. C’est une faute grave et il me paraît logique qu’on puisse demander aux responsables de ces décisions de rembourser l’Etat.
Mais c’est aussi normal d’un point de vue moral, et par respect pour ceux qui ont fait un don. S’il n’y avait pas eu de dépassements pendant la campagne de Nicolas Sarkozy, il n’y aurait jamais eu de “Sarkothon”.
Peut-on contraindre l’UMP à rembourser l’Etat ?
– Il n’existe aujourd’hui aucun moyen de demander ce remboursement. C’est aux responsables politiques de l’UMP de réagir. Au moment où l’Etat est soucieux des dépenses publiques et où l’on demande des efforts aux citoyens, la direction de l’UMP devrait se dire “ok, on rembourse 5 à 6 millions d’euros”.
Jean-François Copé affirme ne “rien savoir du tout” de cette affaire. Vous êtes l’ancien trésorier du PS, est-il possible de passer à côté de telles sommes ?
– Dans la gestion quotidienne, c’est possible que Jean-François Copé n’ai pas eu connaissance de ces engagements. Mais la règle veut qu’on mette au courant le président du parti quand il s’agit de sommes importantes.
Après, tout dépend du fonctionnement interne de l’UMP mais ça me paraît très peu probable que les décideurs politiques n’aient pas été mis au courant. Cette possibilité m’inquiète beaucoup. Peut-être que certains, qui ne voulaient plus de Copé à la tête de l’UMP, ont mis de l’huile sur le feu.
Propos recueillis par Florian Delafoi, le 28 mai – Le Nouvel Observateur
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16h40. Le député Régis Juanico, ancien trésorier du PS en poste lors de la campagne présidentielle de 2012, estime que «peu de personnes à l’UMP étaient en capacité de dire non à Nicolas Sarkozy» pour ses desiderata de campagne.
«Je pense que peu de personnes à l’UMP étaient en capacité de dire non à Nicolas Sarkozy quand il disait “je veux ci, je veux ça”, et c’est peut-être le problème à l’UMP, que personne n’a osé à un moment donné lui dire tout simplement “ce n’est pas possible”», avance-t-il.
Et d’affirmer que «dans une équipe de campagne, chaque semaine, un point est fait sur les dépenses, et donc on sait pertinemment si on va ou pas s’approcher du plafond de campagne». Cet élu socialiste se demande aussi si l’UMP n’avait pas «l’obligation morale de rembourser à l’État» les sommes remboursées aux contribuables ayant participé au Sarkothon.
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