La période de transition des jeunes vers l’âge adulte, entre 16 et 25 ans est aujourd’hui marquée par une forte précarité. Face à ce constat, il y a un an, le Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques (CEC) de l’Assemblée nationale a inscrit à son programme de travail, à la demande du groupe Socialiste, républicain et citoyen (SRC), une évaluation des politiques publiques en faveur de la mobilité sociale des jeunes. J’avais eu l’honneur de me voir confier, avec mon collègue de l’UMP Jean-Frédéric Poisson, cette mission. Nous présentons ce jeudi 5 décembre notre rapport final, assorti de plusieurs préconisations.
Notre rapport s’est attaché à évaluer l’efficacité et la cohérence des dispositifs publics de l’Etat, des collectivités locales et de l’Europe en faveur de la mobilité des jeunes – conçue comme l’évolution d’une position sociale à une autre – sur le plan inter-générationnel et professionnel, dans une approche comparative avec les autres pays de l’Union Européenne (nous nous sommes notamment rendus à Berlin et au Danemark). Nous avons également examiné la question des inégalités sociales et spatiales entre les jeunes, ainsi que celles de l’orientation, de l’insertion professionnelle et de l’accompagnement vers l’emploi des jeunes peu ou pas qualifiés.
Vous pouvez visionner et télécharger l’intégralité du rapport à la fin de cet article.
Le communiqué de presse du Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques à l’Assemblée Nationale : lire le communiqué
Le communiqué de presse local mettant en avant les expérimentations conduites dans la Loire : lire
Le communiqué de Valérie Fourneyron, Ministre de la Jeunesse et des Sports : Communiqué de Valérie Fourneyron
Synthèse (version courte) :
CEC – Présentation rapport mobilité sociale 03 12 2013 Copy by RegisJuanico
Synthèse (version longue, avec l’intervention de présentation des co-rapporteurs) :
Synthèse-du-rapport-MOBILITE pour-site by RegisJuanico
Le rapport complet :
Rapport d’information sur la mobilité sociale des jeunes by RegisJuanico
Les annexes au rapport :
Annexes KPMG Et Suites by RegisJuanico
La presse quotidienne régionale et nationale a largement repris les conclusions de ce rapport :
A lire dans Le Figaro : «Dissoudre» le collège unique pour améliorer la mobilité sociale des jeunes ?
A lire sur Le Grisou : Régis Juanico observe la mobilité sociale des jeunes
Quelque 2,3 milliards vont, sous forme de bourses et aides au logement, aux 30 % de jeunes les plus modestes.
La France n’aime pas ses jeunes – ou plutôt elle les aide mal, et moins que les autres pays, constatent les députés Régis Juanico (PS, Loire) et Jean-Frédéric Poisson (UMP, Yvelines) dans un rapport publié aujourd’hui. Et ils font une proposition qui risque d’allumer une nouvelle polémique, en plein débat sur la fiscalité : diminuer les avantages fiscaux aux familles pour financer plus de bourses et d’aides directes au logement.
« Situation dégradée »
Dans notre pays, « les jeunes sont confrontés à une situation plus dégradée que l’ensemble de la population », constate ce rapport sur la « Mobilité sociale des jeunes », présenté aujourd’hui devant la Commission d’évaluation et de contrôle de l’Assemblée. Pour résumer, il y a en France globalement moins de pauvres qu’en Europe, mais il y en a davantage chez les jeunes.
L’État dépense certes beaucoup d’argent pour aider les jeunes, mais pas toujours à bon escient. Régis Juanico fait ainsi le point sur trois aides financières : les bourses étudiantes, les aides au logement et les avantages fiscaux aux familles (rattachement de l’étudiant au foyer fiscal, déduction d’une pension alimentaire…). Le coût total pour l’État et les contribuables est évalué entre 5 et 5,3 milliards d’euros.
Plus de boursiers
Pour quel résultat ? Une injustice flagrante… 2,3 milliards vont sous forme de bourses et aides au logement aux 30 % de jeunes les plus modestes. Mais près de 1,2 milliard va aux 20 % de familles les plus riches, sous formes d’aides fiscales. Au milieu, 50 % de la population, les classes moyennes, perçoit environ 1,5 milliard.
Régis Juanico préconise donc de revoir cette répartition. D’augmenter le nombre de bourses, qui aident vraiment les plus modestes, pour passer d’un tiers à la moitié des étudiants. Et de le financer en réduisant les avantages fiscaux aux familles.
Consensus impossible
Même logique sur la question particulière des aides personnelles au logement, qui bénéficient aux jeunes les plus modestes et aux étudiants, quelle que soit la situation sociale de leur famille. Il propose d’augmenter l’aide aux jeunes sortis de formation, souvent en situation précaire, et de demander en contrepartie aux étudiants et à leurs familles de choisir : soit ils bénéficient de l’aide personnelle au logement, soit des avantages fiscaux familiaux, mais pas des deux à la fois.
En ces temps de restriction budgétaire, ces questions ne peuvent être balayées. Elles tombent même à pic dans le débat sur la réforme fiscale – avec une certitude : le consensus sera difficile, sinon impossible à atteindre.
Francis Brochet
A lire sur le site du Progrès : ici.
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