Ce lundi 28 octobre, à l’occasion de la commission des Finances élargie consacrée aux Relations avec les collectivités territoriales, j’ai interrogé Marylise Lebranchu, Ministre chargée de la décentralisation, au sujet des petites villes hospitalières. Un échange a ainsi pu avoir lieu au sein de la commission, notamment enrichi par Olivier Dussopt, député de l’Ardèche et rapporteur des projets de loi de décentralisation.
Ma question à Marylise Lebranchu :
Ma question à la ministre, à laquelle je veux associer mes collègues Sylvie Tolmont, Barbara Pompili et Frédérique Massat, concerne la charge financière excessive qui porte sur les petites communes de plus de 3 500 habitants qui accueillent sur leur territoire des grands centres hospitaliers intercommunaux du fait de leurs prérogatives d’état civil. C’est un sujet bien connu par le rapporteur Olivier Dussopt. Je vais vous donner un exemple : dans ma circonscription, le CHU de Saint-Etienne est situé sur la commune de Saint-Priest-en-Jarez, 6 000 habitants. Entre les actes de naissance, les actes de décès et les copies d’actes d’état civil, la charge d’état civil représente près de 300 000 euros pour le seul CHU. C’est la quasi totalité des charges financières d’état civil de la commune.
Sensibilisés par les très petites communes, les parlementaires avaient adopté en 2011, un dispositif de solidarité intercommunal dont le bénéfice a été limité aux communes de moins de 3 000 habitants. D’autres seuils ont limité la portée et l’intérêt de ce dispositif. Nous avions envisagé avec la dizaine de communes qui sont regroupées dans l’association des petites villes hospitalières de déposer un amendement au projet de loi de finances qui supprime le seuil de 3 500 habitants et renforce le mécanisme de solidarité financière aux profits des petites villes hospitalières. Mais cet amendement était irrecevable, au titre de l’article 40, car ne relevant pas du domaine de la loi de finances mais d’un texte de décentralisation.
Ma question est de savoir si Madame Lebranchu pourrait nous indiquer si elle compte donner une suite favorable, dans l’hypothèse où nous déposerions cet amendement au moment du second texte de décentralisation pendant l’année 2014.
Intervention d’Olivier Dussopt, député de l’Ardèche
Non comme rapporteur, mais comme membre de la commission des lois, en écho à ce que vient de dire Régis Juanico au sujet des petites villes hospitalières. La principale difficulté pour les petites villes hospitalières ne vient pas du fait d’avoir un hôpital sur leur territoire. Vous évoquiez, Madame la Ministre, la question des villes centres qui n’accueillent que 20 ou 25% des agents du centre hospitalier sur leur territoire. Là où les difficultés sont posées de manière très criante pour les communes, c’est lorsque l’hôpital est implanté sur une commune qui n’est pas commune centre. Et je m’appuie sur l’exemple le plus proche que Monsieur Juanico connaît bien, Saint-Priest-en-Jarez, dit Saint-Etienne Nord et non pas centre hospitalier de Saint-Priest-en-Jarez. En fait la commune n’accueille que la construction et ne bénéficie en rien de recettes notamment liées à la taxe d’habitation de la part des agents de l’hôpital, ou alors de manière très marginale. C’est vraiment dans le cadre des petites communes et non pas des communes centres que cela se pose.
La réponse de Marylise Lebranchu :
Sur la remarque de M. Dussopt : la remarque est juste. C’est vrai que de temps en temps l’hôpital est sur la commune périphérique, la petite commune. Il me semble finalement que cette question devrait pouvoir se régler au sein d’une intercommunalité, même si l’impact de l’hôpital peut s’étendre au-delà de celle-ci. Nous devons étudier comment mieux répartir la charge de l’état civil sans alourdir le budget de l’État. Nous pourrions envisager l’hypothèse d’une charge exceptionnelle de collectivité. Je m’engage à faire travailler mes services sur le sujet. Nous trouverons ensuite sans difficulté le véhicule législatif pour cette mesure dès lors qu’elle ne pèse pas sur le budget de l’État.
Ce sujet a été repris, mardi 19 novembre 2013, par mon collègue Olivier Véran par une question orale sans débat.
Mme Anne-Marie Escoffier, ministre déléguée chargée de la décentralisation. Monsieur le député Olivier Véran, merci de reprendre cette question, qui avait effectivement été débattue lors de la commission des finances élargie. La ministre de la réforme de l’État, de la décentralisation et de la fonction publique et moi-même avions alors entendu la proposition d’amendement visant à améliorer la loi de 2011, qui ne répond pas à toutes les préoccupations des plus petites de nos collectivités territoriales. Celles-ci ont des charges considérables au regard de l’état civil, qu’il s’agisse des naissances ou des décès. La ministre et moi-même avons pris solidairement devant l’Assemblée l’engagement de conduire des travaux, qui sont en cours.
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