Semaine du 23 au 29 mai

La Fête de la Rose 2013, moment fort de rencontre et de débat des socialistes ligériens s’est tenue samedi 5 octobre à Firminy, au Firmament. Nous avons eu le plaisir d’accueillir deux intervenants nationaux : Jean-Christophe Cambadélis (PS) et Laura Slimani (MJS), venus en « précurseurs » quelques jours à peine avant la visite de François Hollande dans notre département.
Vous trouverez ci-dessous des extraits du discours de Jean-Christophe Cambadélis et de mon intervention en tant que Premier secrétaire fédéral du PS dans la Loire.
Intervention de Régis Juanico
Mes chèr(e)s ami(e)s, mes chèr(e)s camarades,
Nous sommes particulièrement heureux d’accueillir Jean-Christophe CAMBADELIS à notre Fête de la Rose, comme pilier de la majorité parlementaire en tant que député et pilier du PS dont la parole et la sagesse font autorité.
Il vient à Firminy en précurseur, quelques jours avant la venue du Président de la République dans notre département, sur le thème de l’emploi et à quelques semaines de la tenue du congrès national du Mouvement des Jeunes Socialistes qui marquera les 20 ans de l’autonomie du Mouvement. J’en profite pour saluer Laura SLIMANI et lui souhaite bonne chance puisqu’elle est candidate au poste de Présidente.
Jean-Christophe, nous sommes heureux de t’accueillir, en tant que Secrétaire National à l’Europe et à l’International du PS et Vice-président du Parti Socialiste Européen.
A huit mois des élections européennes, nous sommes, en tant que socialistes, particulièrement préoccupés de l’évolution du projet européen qui semble en panne, voire en recul sur le plan économique, sur le plan social, sur le plan politique, ou sur le plan diplomatique ou de la Défense, comme le montrent les derniers événements internationaux, à Lampedusa, ou en Syrie. Nous mesurons la difficulté pour les Européens à parler d’une même voix, plus largement à incarner le progrès.
Nous sommes inquiets car nous voyons bien que la pré-campagne européenne est marquée par la forte progression des votes xénophobes, nationalistes et populistes. Comme tu l’as dit il y a quelques jours : « le scepticisme prospère, on sent se lever le vent mauvais des nationaux-populismes ».
Partout en Europe, nous assistons à une poussée de l’extrême-droite : en Autriche, en Grèce, en Scandinavie, plus largement du vote contestataire pour des raisons diverses, contre l’Euro en Allemagne ou contre Bruxelles aux Pays-Bas, mais aussi en raison du chômage, de la désespérance et des politiques d’austérité, on le voit au Portugal.
L’Europe est-elle condamnée à désespérer les européens ? Cher Jean-Christophe, nous t’entendrons avec intérêt.
Nous sommes heureux de t’accueillir en tant que combattant infatigable de l’extrême-droite et du FN. Je rappelle que tu as lancé en 1990, il y a 23 ans, le Manifeste contre le Front National.
Tu le sais, le FN obtient dans la Loire, territoire industriel et ouvrier qui a subi les crises économiques de plein fouet, un score important et renouvelé, le plus élevé de Rhône-Alpes depuis de longues années. Jean-Marie Le Pen est arrivé en tête de la Présidentielle de 2002 avec 21,6% des voix, sa fille Marine a réalisé 21,5% des voix, 10 ans après, aux présidentielles de 2012. Aux dernières élections locales, le FN a réalisé des scores entre 25 et 30% dans certaines communes urbaines et rurales ou comme ici dans la vallée dans l’Ondaine.
Tu as appelé à dresser cette semaine, « un mur citoyen contre le FN » en le qualifiant pour ce qu’il est : d’extrême-droite. La aussi, nous souhaitons t’entendre sur les moyens de faire reculer dans le urnes le FN.
Nous sommes heureux de t’accueillir en tant que militant, architecte et ingénieur de longue date du rassemblement de la gauche, à 6 mois des élections municipales.
Les élections intermédiaires sont toujours difficiles pour la majorité en place. Nous avons connu un cru exceptionnel en 2008 partout en France et en dans la Loire en particulier avec la conquête par la gauche des cinq principales villes du département.
Nous savons que le rassemblement de toute la gauche dès le 1er tour, partout où cela est possible, est une condition de notre succès en mars prochain. C’est une volonté partagée ici dans la Loire par les principales forces politiques à gauche face à une extrême-droite forte et une droite revancharde.
Je le dis avec force : ceux qui ont travaillé ensemble pendant ce dernier mandat au sein des majorités municipales de gauche au service de leurs administrés ont vocation à repartir ensemble, sauf à susciter incompréhension et démobilisation de nos électeurs alors que la tentation de l’abstention sera forte.
D’autant plus que la droite ligérienne ne représente pas une alternative crédible aux yeux de nos concitoyens. Elle reste profondément divisée, déchirée par les querelles des égos et des ambitions. Déchirée entre les partisans à l’UMP de Copé, de Fillon et de Sarkozy ; déchirée entre l’UMP et l’UDI avec un remake de trois hommes pour un maroquin à Saint-Étienne et Saint-Chamond ; déchirée au sein même de l’UDI où les partisans du Nouveau Centre sont en voie d’exclusion pour leur soutien à l’UMP…
Francois Fillon t’as précédé dans la Loire. Le Fillon du déshonneur républicain, qui refuse de choisir au second tour entre un candidat PS et FN (je rappelle que c’est une habitude dans la Loire hormis quelques exceptions). Le Fillon de la régression sociale qui propose le report de l’âge légal de la retraite à 65 ans et les 39h payées 35, comme seul projet de la droite.
Jean-Christophe, tu nous as collectivement appelé à la raison cette semaine, dénonçant à juste titre, les polémiques hors sol, les divisions et les couacs à répétition qui rendent illisibles les réussites gouvernementales.
Je te donne à 100% raison : nous avions à l’occasion de cette rentrée, malgré les difficultés financières héritées de la droite, des atouts : un début de reprise de la croissance économique, un début d’inversion de la courbe du chômage en particulier pour les jeunes, la meilleure rentrée scolaire depuis dix ans, une loi sur la reprise des sites rentables, une réforme des retraites qui se traduit pour la 1ère fois par des droits nouveaux : pour les femmes, les travailleurs précaires et la prise en compte de la pénibilité au travail, une grande avancée sociale pour les ouvriers…
Au lieu de souligner ces progrès pour les Français, nous venons de passer un mois à parler du raz-le-bol fiscal, des heures supplémenatires défiscalisées, des Roms, du regroupement familial, des rythmes scolaires, du travail le dimanche : nous sommes devenus maitres dans l’art de se tirer collectivement une balle dans le pied chaque matin.
Jean-Christophe, tu as devant toi un territoire, la Loire, qui se bat avec des atouts extraordinaires pour relever les deux défis qui sont devant nous. Le défi de l’emploi, avec l’engagement du Président de la République, d’inverser la courbe du chômage d’ici la fin de l’année et le défi de la croissance, avec une reprise fragile qu’il s’agit de conforter, avec certes des mesures fortes et nécessaires en faveur de la compétitivité des entreprises, mais sans oublier le pouvoir d’achat des ménages sur lequel nous sommes très attendus. Des mesures comme la TVA rénovation thermique répondent à ces deux défis, la discussion qui s’ouvre cette semaine à l’Assemblée sur le projet de loi de finances 2014 permettra à notre majorité d’aller plus loin sur la question du pouvoir d’achat.
Nous avons des atouts qui nous rendent confiants dans nos capacités de rebond : 25% des emplois industriels (c’est 2 fois plus qu’au niveau national), 4000 PME-PMI industrielles, innovantes, qui exportent, avec des savoir-faire (mécanique, technologies médicales, design, agroalimentaire) et une main d’œuvre qualifiée.
Le CICE, la BPI, les contrats de génération, les 34 plans pour les industries d’avenir sont des dispositifs taillés sur mesure pour notre territoire, où le chômage décroît plus rapidement qu’au niveau national et où nous obtenons d’excellents résultats pour les emplois d’avenir et les contrats de générations.
Jean-Christophe, tu as devant toi des militants socialistes qui souhaitent être entendus. On les sent parfois inquiets car ils souhaitent que leur Parti joue pleinement son rôle, pas simplement de porte-parole ou de Service-Après-Vente du gouvernement, c’est nécessaire, mais aussi d’aiguillon, de force de propositions et d’action sur le terrain.
Ils vont se battre et se mobiliser pleinement comme toujours, dans la bataille des élections municipales, mais ils veulent être rassurés sur notre capacité à jouer collectif au service de nos concitoyens. Alors, Jean-Christophe, redonne-nous des raisons d’espérer !
Extrait du discours de Jean-Christophe Cambadélis : La France se redresse
La France se redresse lentement certes, mais sûrement ! La croissance ? L’Insee vient de revoir les chiffres à la hausse. La France se redresse moins vite que nous souhaitons. Mais elle se redresse ! Le chômage ? Les chiffres indiquent que le chômage des jeunes est à la baisse depuis plusieurs trimestres. La France se redresse pas à pas, même si nous attendons l’inversion de la courbe du chômage. La France se redresse, mois après mois c’est la décrue des déficits. La France, grâce aux efforts des Français revient étape après étape vers un niveau d’endettement qui ne pénalise pas nos enfants.
La France se redresse ! Le redressement productif est engagé. Nous ne sauvons pas toutes les entreprises mais nous sauvons des entreprises. La France se redresse, les réformes réputées impossible ont été engagées: école, cumul, retraites, logement, mariage pour tous. Elles furent discutées parfois durement. Mais elles finissent par s’imposer. La France se redresse. Elle n’hésite pas à dire ce qui lui semble conforme à l’idée qu’elle se fait des relations internationales, de la cohésion mondiale. Tout le monde n’est pas d’accord ? Et alors ? La France redevient influente. Car seules les nations qui se taisent sont sûres de ne pas être contredites. La France se redresse, le gouvernement de gauche et des écologistes soutenu au cas par cas par les communistes, a doté la France des moyens du redressement économique, même si on peut l’améliorer, la BPI, les contrats de générations, les mesures sur les sites rentables. Et puis pourquoi ne pas citer la PAC sauvegardée ! Les lois sur la consommation améliorée.
La France se redresse mais les français souffrent car ils ont à supporter le poids de ce redressement. La France se redresse, mais les français souffrent, le chômage est là, les salaires ne suivent pas, l’insécurité endiguée n’a pas reculée dans les cambriolages. (…) Comment voulez-vous que les français voient les premiers pas du redressement de la France si chaque jours couacs et polémiques viennent obscurcir les résultats obtenus. (…) Et si les français ne perçoivent pas les premiers pas, ils ne voteront pas et d’autres chercheront d’autres voies (…). Malgré la crise, les déficits, les droites dominantes et leur libéralisme-capitalisme comme viatique, on peut aisément dire que le cap est le bon.
Evidemment nous voudrions tous que les marqueurs de gauche soient mieux soulignés. Mais nous dessinons à petits traits la France à venir. Une France qui a vocation à retrouver sa place en Europe. La première ! (…) Vous voulez vous convaincre que notre voie est juste et de gauche ? Regardez le contre projet budgétaire de la droite: Refus d’augmenter les petits fonctionnaires, refus d’aider les familles modestes, et même refus d’augmenter les allocations pour les handicapés (…). Le pays se redresse lentement, la droite ressasse le programme de Sarkozy, les français souffrent, voilà pourquoi l’extrême droite progresse. Si vous ajoutez à cela l’infantilisme dans les attitudes, le refus de voir que la France est à cran (…).
La France n’est pas seule dans ce cas, partout le national-populisme monte (…). L’immobilisme, le dogmatisme des droites européennes et de leur Commission ont conduit au désinvestissement des pro-européens, aux déchainements des nationalistes et à la haine xénophobe des nationaux-populistes. (…) L’Europe vit un drame. C’est à nous, à notre génération, qu’il convient de porter le flambeau de la renaissance européenne (…).
En France, L’extrême droite progresse à cause de la lenteur du redressement qui créée rancoeur et amertume. L’ absence d’espoir dans un lendemain qui change et dans l’abaissement des frontières entre les principes républicains de la droite classique et l’extrême droite. (…) Le refus de la droite d’assumer les principes du barrage républicain, la proximité des thèmes et l’absence d’identité de la droite font que malheureusement entre le FN et nous il n’y a rien (…). Alors il nous revient d’assécher le Front National par une politique économique et sociale qui soulage les plus faibles, cherche une nouvelle croissance fiable, durable et juste. Il nous revient d’être tout à la fois dans le respect de nos lois et généreux. Il nous revient d’être intransigeants sur chaque mot de la République, l’égalité qui soit réelle, la liberté qui soit ordonnée et la fraternité qui ne peut exister sans solidarité (…). Le modèle municipal de la gauche c’est la solidarité. L’extrême droite (…) L’extrême droite donc c’est la préférence nationale ou la priorité nationale. C’est-à-dire un régime d’apartheid entre les français de souche et les français « de papier » (…). La France y perdrait son âme et notre pays sombrerait dans l’affrontement (…). Le Front National n’espère pas conquérir des villes ou peu (…). Il veut être dans les villes et attaquer de l’intérieur notre modèle opposant à la solidarité la priorité nationale sur tous les sujets (…). Assécher le Front National est indispensable, le réduire est nécessaire. Et il n’y a que l’unité pour le faire. (…) Dans ce moment où se conjuguent le redressement de la France, l’histoire du continent européen et de la République, il y a une certaine fierté à être socialiste.
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