Jeudi 7 mars dernier, j’avais reçu les représentants de la Fédération Départementale du Syndicat des Exploitants Agricoles (FDSEA) et des Jeunes Agriculteurs (JA) de la Loire qui souhaitaient m’alerter sur l’imminence d’une nouvelle “crise du lait”. Afin d’éviter la répétition de la catastrophe qu’avaient subi les éleveurs ligériens en 2009, une mobilisation urgente du gouvernement pour la définition d’un juste prix du lait était indispensable. C’est avec plaisir que j’ai pu leur transmettre par courrier les engagements en ce sens du Ministre de l’Agriculture.
Les syndicats d’agriculteurs demandaient que je saisisse Stéphane LE FOLL, Ministre de l’Agriculture, aux vues d’une intervention urgente face à la situation extrêmement tendue dans laquelle se trouvent une nouvelle fois les éleveurs de notre pays. Pris entre une chute des prix d’achats du lait aux producteurs (non répercutés sur les prix pour les consommateurs) et l’augmentation du coût de l’alimentation du bétail, les producteurs laitiers étaient plus que jamais mis en danger en ce début d’année 2013.
La réponse du gouvernement a été rapide et à la hauteur des enjeux. Stéphane LE FOLL a su en effet conjuguer aide d’urgence pour faire face aux difficultés les plus pressantes et mesures structurelles pour traiter le problème à la racine. Ainsi, la mise en place d’une aide exceptionnelle de 44 millions d’euros permettra aux éleveurs les plus fragilisés de ne pas couler face à cette nouvelle tourmente. Parallèlement, une modification de la Loi de Modernisation des Entreprises permettra de rééquilibrer les négociations sur les prix entre les producteurs et la grande distribution. Enfin, l’action au niveau européen n’a pas été oubliée puisque notre pays a obtenu la création de dispositifs qui devraient permettre de réorienter la PAC (politique agricole commune) en faveur de l’élevage, ainsi que l’ouverture de négociations pour préparer l’après-quotas laitiers.
Plus récemment, Stéphane LE FOLL a réuni lundi 8 avril, en présence de Guillaume GAROT, Ministre délégué chargé de l’Agroalimentaire, les représentants des producteurs de lait de vache et de chèvre, des transformateurs et les grandes enseignes de la distribution.
Cette réunion avait pour objectif de réunir tous les protagonistes de la filière laitière, afin de permettre une discussion et d’aider au déblocage d’une situation de crise conjoncturelle relative au prix du lait. Par l’organisation de cette table-ronde, le gouvernement entend ainsi pleinement jouer son rôle d’impulsion et de facilitation, en rendant possible le dialogue entre les acteurs.
Le constat a été partagé par les participants des difficultés des producteurs et de l’urgence d’y répondre rapidement. Lors de cette table-ronde, de premières propositions de hausse des prix ont été confirmées par la grande distribution, les transformateurs ayant de leur côté assuré de leur volonté de retransmettre ces hausses aux producteurs. Des discussions auront lieu entre distributeurs et transformateurs pour concrétiser ces avancées, le médiateur des contrats, Francis Amand, ayant été chargé par les Ministres d’apporter son appui aux échanges entre les acteurs dans le respect du droit de la concurrence.
Le gouvernement, qui ne peut évidemment pas fixer une hausse du prix du lait lui-même ou orienter le résultat des négociations entre transformateurs et distributeurs, veillera à ce que 4 grands principes soient respectés :
1. que tous les produits laitiers (et pas seulement le lait de consommation) soient couverts par ces discussions pour une hausse des tarifs ; certains distributeurs ont déjà proposé de couvrir tous les produits;
2. que le producteur bénéficie de la totalité de ces hausses;
3. que cela se fasse en toute transparence, ce dont le médiateur sera garant;
4. que ces discussions se fassent dans le respect du droit de la concurrence et de la libre négociation entre les parties.
Cette réunion a permis de faire les premiers pas dans la bonne direction et d’enclencher une dynamique positive, qui doit trouver ses premières concrétisations dès le mois d’avril. Au-delà du mois d’avril, une discussion sera nécessaire pour anticiper les évolutions du prix mondial du lait prévues pour le deuxième semestre. Les questions d’ordre plus structurel quant à l’organisation même de la filière et des relations entre les acteurs seront abordées lors d’échéances ultérieures, notamment dans le cadre du projet de loi consommation (modification de la LME) et du projet de loi d’avenir agricole (modification de la LMAP).
Je me félicite de ces engagements forts qui répondent à ce problème récurrent du prix du lait dans toute sa complexité.
(Crédit photo : Zoom 42)
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