J’étais l’invité de l’émission « Politique Matin », matinale politique de LCP animée par Patrick Chêne, ce jeudi 4 avril, pour débattre des sujets d’actualité face au sénateur UMP Philippe Dallier : l’affaire Cahuzac, le projet de loi sécurisation de l’emploi, le redressement économique et social du pays, le mariage pour tous…
Sur l’affaire Cahuzac, nous avons tous eu le sentiment mardi d’être trahis. Jérôme Cahuzac a commis une faute grave, une faute personnelle. En tant qu’élus, nous nous devons d’être irréprochables, exemplaires, intègres. Les Français, comme nous, ont été particulièrement choqués par ces faits parce que celui qui les a commis était Ministre du Budget, c’est-à-dire celui qui demandait à tous des efforts de rigueur et qui s’en exemptait dans le même temps. Ce qui est encore plus grave, c’est qu’il a menti sur sa situation.
Le traitement de cette affaire a démontré que nous étions aujourd’hui dans notre pays dans une toute autre approche que dans la période précédente : il n’y a eu, en 4 mois, aucune entrave de la justice, aucune pression sur la presse. Dès que l’instruction judiciaire a été lancée, le Président de la République a demandé à Jérôme Cahuzac de démissionner. C’est en cela qu’il ne faut pas céder à l’emballement médiatique et vouloir en faire une crise de régime.
Il faut bien sûr de nouvelles mesures de moralisation de la vie publique, notamment tout ce qui concerne les conflits d’intérêt public/privé ou encore les déclarations de patrimoine du personnel politique. Il faudra renforcer encore l’indépendance de la justice, continuer à protéger les sources de la presse. En effet, cette affaire a pu éclater au grand jour grâce à une presse indépendante, qu’il faudra conforter. François Hollande a apporté très vite de premières réponses et aura très certainement l’occasion de s’exprimer de nouveau dans les prochains jours.
En revanche, je ne pense pas que ce qu’attendent les Français aujourd’hui ce soit un remaniement du gouvernement ou de diviser par deux le nombre de ministres. Les Français attendent de nous des résultats en termes d’emploi et sur les terrains économique et social. Cette crise morale est venue compliquer la crise économique. Mais fondamentalement, la vraie réponse pour réhabiliter la politique c’est de sortir le pays de l’ornière, c’est de donner de l’espoir, de donner un cap et un horizon. C’est cela que nous devons remettre en perspective, et cela passe en premier lieu par la mise en oeuvre rapide de nos dispositifs en faveur de l’emploi, de la croissance et de la compétitivité.
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