Le projet de loi relatif à la création de la banque publique d’investissement à été adopté en Conseil des ministres le mercredi 17 octobre.
La France dispose enfin d’une arme d’investissement massif qui va lui permettre de passer d’une posture défensive à une stratégie de reconquête face à la crise. La BPI s’appuiera sur une dotation de 42 Mds €, et des cofinancements lui permettront d’exercer un effet de levier. C’est une structure de financement des entreprises qui a fait ses preuves, notamment en Allemagne, pour appuyer le développement des entreprises de taille intermédiaire.
Son premier atout est de doter l’Etat et les régions d’une force de frappe financière considérable qui leur donnera les capacités de mettre en œuvre les nouveaux programmes industriels sans lesquels il n’y a pas de redressement durable. C’est notamment l’occasion de définir de vrais choix économiques au profit de certaines filières participant par exemple à la transition énergétique.
Son deuxième atout est de « mettre la finance au service de l’économie et non de la spéculation » comme l’a dit Jean-Marc Ayrault. C’est une rupture complète avec le court-termisme et l’économie de la rente qui ont désindustrialisé notre pays.
Son troisième atout est d’assurer aux petites et moyennes entreprises un accès au crédit que les banques commerciales ne parviennent plus à assurer. C’est une planche de salut pour des milliers d’entrepreneurs qui n’ont plus aujourd’hui de soutien soit pour défendre leur outil de production, soit pour mener à bien leurs projets de développement. La BPI montre un peu plus l’attachement du gouvernement aux PME, à l’esprit d’entreprise, à l’innovation.
Son quatrième atout tient à son organisation et à sa gestion. 90% des décisions seront prises en région, au plus près des entreprises, qui trouveront face à elles un guichet unique. C’est l’assurance que l’investissement public ira aux bons projets et favorisera un développement équilibré des territoires.
Concernant la gouvernance de la BPI, Jean-Pierre Jouyet en sera le président, en sa qualité de directeur général de la Caisse des dépôts et consignations. Nicolas Dufourcq, numéro deux de Cap Gemini, a été chargé d’une « mission » pour définir « la préfiguration » des prérogatives de la direction générale, qui sera « une direction générale forte ». Un conseil national d’orientation, présidé par un président de région, apportera son aide à l’élaboration de la stratégie de la BPI, en associant l’ensemble des forces vives du pays, en particulier les partenaires sociaux. En région, un conseil régional d’orientation permettra d’articuler l’action de la BPI avec les schémas régionaux de développement économique.
Le gouvernement concrétise ainsi le double engagement du président de la République : mettre la finance au service de la production et rendre à l’Etat la maîtrise de sa politique industrielle.
Le projet de loi sera voté avant la fin de l’année.
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