Ce 25 Novembre, Journée Internationale contre les Violences faites aux Femmes, est une journée de recueillement, en hommage aux femmes qui, cette année encore, sont tombées sous les coups de leurs conjoints.
Ce 25 Novembre est une alerte,mais aussi un espoir : l’espoir, chaque année renouvelé, de lever le voile sur une question qui dérange.
Les violences auxquelles les femmes doivent faire face ne sont pas des événements isolés mais un phénomène de société massif auquel il est urgent d’apporter des solutions ambitieuses. Ces violences – qu’il s’agisse d’agressions au sein du couple, au travail, dans l’espace public, de viols, de mutilations sexuelles, de mariages forcés, de prostitution – ne sont ni naturelles, ni inéluctables et nous devons y mettre fin par une politique volontariste.
Adoptée grâce à l’implication des associations féministes et des parlementaires de gauche, la loi contre les violences faites aux femmes du 9 juillet 2010 constitue une avancée importante. Mais il est indispensable d’évaluer cette loi et de combler ses lacunes. Aujourd’hui, 60% des départements ne sont toujours pas dotes d’un référent violence unique, comme le prévoyait la loi. Une écrasante majorité de juges n’a jamais produit une seule ordonnance de protection des victimes, en raison d’un manque criant de formation aux problématiques spécifiques de la lutte contre les violences faites aux femmes. Les bracelets électroniques destinés aux conjoints violents, qui auraient dû entrer en vigueur depuis deux ans, ne seront expérimentés que l’an prochain, ce qui retarde de deux années supplémentaires leur introduction effective.
La France ne pourra véritablement mettre fin aux violences faites aux femmes qu’à condition de changer d’approche. Toutes les politiques du gouvernement ont, jusque-là,cherché avant tout à guérir plutôt qu’a prévenir le fléau de la violence. Au-delà de la mise en application effective de la loi contre les violences faites aux femmes, et de l’indispensable amélioration de la prise en charge et de l’information des victimes par la mise en place d’accueil d’urgence et d’accueils dédiés dans les commissariats et les tribunaux, nous devons aussi nous interroger sur les racines du mal : Lutter contre la violence la plus insidieuse vécue chaque mois par les femmes dont la feuille de paye est en moyenne inférieure de 20% à celle des hommes. Former l’ensemble des professionnels éducatifs, de police et de justice aux violences sexistes pour les repérer et les prévenir. Introduire dès l’école l’enseignement du respect entre les sexes.
Le prochain gouvernement devra combler le retard accumulé par notre pays en comparaison des progrès spectaculaires réalisés par nos voisins néerlandais ou espagnols. Il est urgent de porter le combat pour l’égalité réelle entre hommes et femmes.
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