Un an après le congrès de Saint-Héand, la FNACA organisait, dimanche 22 mai dernier, son congrès départemental à Saint-Priest-en-Jarez, en présence notamment de Jean-Michel Pauze, Maire de la commune, de Michel Sabourdy, représentant national de la FNACA, de Michel Huet, Président du Comité Départemental de la FNACA, d’Antoine Thizy, Président de la section de Terrenoire / Saint-Jean-Bonnefonds, et de Jacques Plessis, Président de la section de Saint-Priest-en-Jarez, qui a, avec l’aide de ses camarades, brillamment préparé la tenue de ce congrès pour lequel j’ai également apporté, à sa demande, une contribution financière.
Une question brûle les lèvres en ce mois de mai 2011 : les Anciens Combattants sont-ils devenus les nouveaux « Oubliés de la République » ? L’on est en droit de s’interroger, en effet, tant les signes de mise à l’écart des Anciens Combattants se multiplient depuis quelques mois. Les Anciens Combattants se sentent, à juste titre, méprisés et ignorés par l’actuel gouvernement.
Sans interlocuteur privilégié depuis plus de 6 mois, après avoir connu un trop-plein de Secrétaires d’Etat (3 en 3 ans !), les Anciens Combattants ne croient plus en un remaniement ministériel qui leur rendrait justice et ne peuvent que constater ce qui s’apparente à un reniement ministériel et le renoncement du Président de la République à honorer ses promesses de campagne.
Par ailleurs, pour la première fois, le débat budgétaire relatif aux Anciens Combattants n’a pas eu lieu dans l’hémicycle, mais en commission, en quelques heures, un lundi après-midi…
Autre signe inquiétant qui indique que les Anciens Combattants sont sortis des écrans radars gouvernementaux : lors de la dernière audition de Gérard Longuet, Ministre de la Justice et des Anciens Combattants, le 3 mai dernier, ce dernier n’a pas eu, en près de 2 heures de débat, un seul mot pour les Anciens Combattants…
Au-delà des Anciens Combattants, c’est bien la FNACA, forte de ses 350 000 adhérents et de ses 4000 associations locales qui est méprisée… D’ailleurs, questionnant, pendant le débat budgétaire, l’ex-Secrétaire d’Etat Hubert Falco, sur son absence au Congrès National de Dijon de la FNACA, 1ère organisation d’Anciens Combattants, celui-ci m’avait répondu qu’il n’avait pas de comptes à rendre quant à son emploi du temps, et que la 1ère organisation d’Anciens Combattants était la Fédération Maginot…
En outre, la baisse de 4% (-110 millions d’euros) du budget des Anciens Combattants constitue un autre signe de mise à l’écart. Nous avons particulièrement mal vécu la dernière discussion budgétaire qui s’est résumée à « circulez, y’a rien à voir, ni rien à faire ! ». Certes, il n’est pas anormal que le budget des Anciens Combattants participe à l’effort de solidarité dans le contexte budgétaire actuel, mais il faut aussi souligner que les Anciens Combattants participent déjà, en tant que citoyens, à cet effort ; ils ne devraient pas avoir en plus à le faire en tant qu’Anciens Combattants. Les Anciens Combattants ont des droits imprescriptibles sur la Nation et sur nous tous, dont un droit de réparation morale et matérielle. Quelques dizaines de millions auraient suffit à satisfaire les engagements de juste reconnaissance auxquels ils ont droit, mais le rendez-vous a été manqué, à plus d’un titre :
– Extension de l’attribution de la carte du Combattant à ceux ayant servi en Algérie avant le 2 juillet 1962 et justifiant de 4 mois de présence avant ou après cette date, ce qui aurait coûté guère plus de 5 millions d’euros ;
– Campagne double, avec un décret extrêmement restrictif publié l’été dernier, et qui constitue un nouveau signe de mépris pour des Anciens Combattants qui demandent seulement l’équité entre les « générations du feu » ;
– La retraite du Combattant : un point seulement d’augmentation cette année alors que trois points étaient programmés dans l’échéancier initial du gouvernement…
La Représentation Nationale garde un goût particulièrement amer d’une séance lors de laquelle 2 amendements prévoyant une augmentation de 2 points d’indice PMI de la retraite du Combattant et le relèvement du plafond de l’allocation de solidarité pour les conjoints survivants à 887 € avaient été votés à une large majorité, avant d’être défaits dans la plus grande discrétion… La démocratie a été ainsi piétinée, et la représentation nationale, et à travers elle, les Anciens Combattants qu’elle représente, a été humiliée.
Nous sommes véritablement amers car nous avons le sentiment que la seule boussole du gouvernement en ce qui concerne les Anciens Combattants est celle qui conduit à vouloir gagner du temps pour faire un maximum d’économies sur leur dos, comptant sur ce que l’on appelle pudiquement « l’œuvre de l’érosion des effectifs »… En effet, il y avait 1,5 million de bénéficiaires de la retraite du Combattant en 2007, ils ne sont plus que 1,3 million en 2011, soit 200 000 de moins. En effet, ce sont près de 50 000 Anciens Combattants qui nous quittent chaque année.
Alors, vraiment, n’attendons pas que les Anciens Combattants ne soient plus là pour leur donner la juste reconnaissance à laquelle ils ont droit.
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