Les députés du groupe socialiste, radical et citoyen expriment leur émotion et leur solidarité au peuple japonais, qui connaît l’une des pires catastrophes naturelles de son histoire. Les accidents nucléaires successifs au tremblement de terre et au tsunami qui ont frappé si durement le Japon suscitent une très vive inquiétude et relancent le débat sur la sécurité de l’énergie nucléaire. Dans le cas de la centrale de Fukushima, exploitée par la compagnie privée nippone Tokyo Electric Power (Tepco), une conjonction exceptionnelle d’événements a empêché les systèmes de refroidissement de fonctionner. Nous devons tirer tous les enseignements sur les origines, les conséquences et la gestion de ces accidents pour ajuster, en France comme au plan international, notre appréhension du risque nucléaire.
Les orientations des députés socialistes, radicaux et citoyens sur le nucléaire s’inscrivent dans une politique globale de maîtrise de l’énergie et de développement écologique.
Le constat
Nos principes
1. L’efficacité énergétique.
Le système électrique français est surtout dépendant en matière de production de pointe. Il est nécessaire de responsabiliser les consommateurs domestiques et industriels sur la maîtrise de leur consommation énergétique.
L’évaluation de nos besoins énergétiques futurs doit être analysée à l’aune de la priorité donnée à la sobriété et à l’efficacité énergétique, notamment dans le bâtiment et les transports qui constituent les 2/3 de notre consommation énergétique. Seule une politique volontariste d’économie d’énergie pourra être efficace.
2. Sécurité et transparence
Sans attendre le retour d’expérience des accidents au Japon, nous exigeons un audit public sur la sécurité de chaque centrale et la prolongation de durée de vie. Nous demandons concomitamment l’arrêt de tout projet d’augmentation de la capacité nucléaire en France.
Les socialistes n’ont pas attendu cette crise et ont défini, en mai 2010, les principaux axes d’une politique nucléaire responsable, au moment où le gouvernement posait la première pierre d’une privatisation de la production nucléaire par la loi sur la nouvelle organisation du marché de l’électricité (NOME).
Les socialistes placent la sécurité au cœur de leur approche de l’énergie nucléaire. Cette sécurité passe par une exigence totale en matière de contrôle et de transparence de la filière nucléaire et de non prolifération. Contrairement au gouvernement, qui a fait le choix de classer secret défense le rapport Roussely sur la nouvelle architecture de la filière nucléaire, nous exigeons qu’il soit rendu public. La confiance suppose la transparence.
La sécurité passe aussi par le refus catégorique de toute privatisation de la production d’énergie nucléaire, qui doit impérativement demeurer sous la maîtrise de l’Etat, c’est-à-dire à 100 % public. Nous nous opposons à toute privatisation de la production d’énergie nucléaire et proposons la constitution d’un pôle public de l’énergie. Dans ce sens, nous demandons que le gouvernement revienne sur sa décision d’autoriser la construction d’un nouveau réacteur ATMEA, voulu par GDF-Suez.
Des normes internationales de sécurité doivent être adoptées. Les pays les moins vigilants ne peuvent menacer l’ensemble de leurs voisins par leurs négligences. Toute forme de dumping sur les coûts peut s’avérer criminel dans ce domaine.
La sécurité passe également par le contrôle de nos exportations. La vente inaboutie de centrales nucléaires à la Libye, souhaitée par le Président de la République, donne rétrospectivement matière à réflexion.
Un grand débat national sur notre stratégie énergétique devra être organisé. Toutefois, un référendum sur l’avenir de la filière nucléaire serait inopportun dans un contexte où l’émotion domine. Le débat ne peut d’ailleurs être tranché une fois pour toute. Il doit être permanent, transparent et européen.
3. Rééquilibrer le bouquet énergétique
Le prolongement de l’autorisation d’exploitation des centrales nucléaires existantes et leur renouvellement ne peuvent reposer que sur la continuité de l’effort de recherche et le maintien des compétences.
Toutefois, cet effort de recherche ne doit pas se faire au détriment d’un effort de recherche au moins équivalent en matière d’énergie renouvelable et d’efficacité énergétique et de développement volontariste de l’ensemble des filières industrielles liées. Or, le gouvernement ne cesse de fragiliser les filières photovoltaïques et éoliennes. Pour leur part, les socialistes se sont engagés depuis 2005 à aller au-delà du respect des 3 X 20 (réduire de 20% les gaz à effet de serre, améliorer les économies d’énergie de 20%, augmenter la part des renouvelables de 20 %) en réduisant la part du nucléaire et à rééquilibrer le mix énergétique.
4. Développer les interconnexions européennes
Notre système électrique doit renforcer sa solidarité avec l’ensemble du réseau européen en assurant le développement des interconnexions et en contribuant à la réalisation d’une Europe de l’énergie.
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