En attaquant une nouvelle fois les magistrats concernant une décision qu’ils ont prise envers des policiers, le ministre de l’Intérieur oppose de manière irresponsable la justice à la police et contrevient aux règles les plus élémentaires de notre démocratie. Mais quelle réponse le gouvernement apporte-t-il au besoin de sécurité des Français et au mal-être des policiers ? La LOPPSI 2, examinée par les députés à partir du 14 décembre, n’est pas à la hauteur des enjeux. Ni loi d’orientation, ni loi de programmation, ce fourre-tout juridique traduit la radicalisation impuissante du pouvoir et la privatisation rampante des fonctions régaliennes de l’Etat en matière de sécurité.
La LOPPSI 2 n’est ni une loi d’orientation, ni une loi de programmation, mais un fourre-tout juridique qui traduit la radicalisation impuissante du pouvoir et la privatisation rampante des fonctions régaliennes de l’Etat en matière de sécurité.
La politique de sécurité menée depuis huit ans par Nicolas Sarkozy est un échec. La priorité à la sécurité, thématique de prédilection du Président, n’existe que dans les discours, certainement pas dans la réalité budgétaire. Alors que les principales sources d’insécurité continuent de progresser, le gouvernement poursuit la paupérisation des forces de sécurité, qui ont déjà subi 9000 suppressions de postes depuis 2002. Pour masquer l’absence de résultats d’une politique du chiffre absurde, le gouvernement donne un nouveau tour de vis pénal, qui s’assoit sur nos principes de droit et de libertés sans apporter de sécurité supplémentaire. Parallèlement, les fonctions régaliennes de l’Etat en matière de sécurité sont progressivement déléguées au secteur privé, notamment par le biais des nouvelles technologies.
Pour les socialistes, le droit à la sécurité est un fondement de la République. La nécessité d’une présence quotidienne des forces de sécurité sur le terrain est incompatible avec les milliers de suppressions d’emplois programmées. Parce qu’elle touche aux droits fondamentaux des citoyens, la sécurité doit impérativement demeurer la prérogative régalienne de l’Etat, qui ne saurait se défausser sur les entreprises de sécurité privées. Les députés socialistes porteront une vision alternative de la protection et de la sécurité, fondée sur des principes d’efficacité, de fermeté et de respect du droit. Nous voulons rétablir la confiance entre les forces de sécurité et la population. L’efficacité des forces de sécurité doit être évaluée au regard du service rendu à la population, de l’efficacité judiciaire et de l’évolution réelle de la délinquance. Dans cet esprit, nous défendrons notamment la définition de zones de sécurité prioritaire et le déploiement d’une police de quartier dotée de moyens de dissuasion, d’investigation et de répression.
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