Semaine du 23 au 29 mai

Jean Pisani-Ferry est économiste et directeur du centre d’étude et de recherche « Bruegel » sur les politiques économiques en Europe. Il est intervenu le mercredi 5 mai devant les Députés socialistes afin de donner un éclairage sur la crise financière grecque et ses conséquences sur l’Europe.
Il décrit la situation de la Grèce comme reposant sur deux problèmes : un problème de finances publiques avec un déficit de 13,6 % du produit intérieur brut (PIB) et une dette de 115 % du PIB dont l’évolution est explosive, et un problème de compétitivité en raison de l’écart d’inflation accumulé depuis son entrée dans l’euro.
Le scénario d’une sortie de l’euro aurait seulement répondu au second problème en lui permettant de laisser sa nouvelle monnaie se déprécier, mais elle aurait aggravé considérablement le premier, et le simple fait d’en évoquer l’idée aurait créé séance tenante une crise financière dévastatrice.
En effet, rien n’a été prévu pour organiser une telle sortie. Volontairement d’ailleurs, car lors de la mise en place de l’euro il ne s’agissait pas d’instituer un système de change fixe, mais une monnaie permanente. Un abandon de l’euro exigerait de longs mois de négociations avec l’Union européenne. Or, dans une telle éventualité il ne faudrait que quelques jours aux déposants pour transférer leurs avoirs hors des banques grecques, ce qui provoquerait leur effondrement.
La Grèce et l’Union Européenne ont donc fait le choix d’un mécanisme de prêts empilés qui atteint 110 milliard d’euros (80 milliard venant des pays de la zone euro et 30 milliards venant du FMI). Jean Pisani-Ferry estime que c’est la moins mauvaise des solutions mais que l’Union Européenne a tardé coupablement avant de décider ce plan d’aide.
Désormais, il lui semble nécessaire que l’Europe face preuve d’une plus grande solidarité et surtout qu’une véritable gouvernance économique se mette en place autour de dispositifs budgétaires, non-budgétaires et de gestion des crises.
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