Dimanche 5 juillet s’est tenue, pour la première fois depuis plus de 30 ans, la Fête de la Rose, organisée par le Parti Socialiste sur la commune de Sorbiers. L’occasion pour l’ensemble des militants et sympathisants du Parti Socialiste, ainsi que pour de nombreux curieux et associations qui avaient été invitées, d’échanger et de discuter sans retenue dans un cadre agréable et informel. Plus de 500 personnes ont contribué au succès de cette journée, dont le point d’orgue fut l’intervention d’Arnaud Montebourg, député et président du Conseil Général de Saône et Loire, et Secrétaire National du Parti Socialiste en charge de la rénovation.
Compte-rendu des interventions politiques
Raymond Joassard, Maire de Sorbiers, a tout d’abord souhaité la bienvenue à l’ensemble des participants dans sa commune, dont il a brièvement retracé l’histoire, avant se souligner combien les Sorbérans étaient sensibles à l’unité de l’équipe municipale en place. C’est cette unité qu’il faut que les Socialistes retrouvent au niveau national, afin de montrer aux Français que ce qu’ils sont capables de faire à un niveau local peut très bien être réalisé à une plus grande échelle. Car non, le socialisme n’est pas ringard, et le PS reste l’élément moteur du progrès et de la justice sociale. Mais pour que l’avenir soit socialiste, il est plus que jamais nécessaire de mettre un terme aux querelles intestines qui minent l’image du Parti.
C’est sur ces mots que Lauriane Deniaud, candidate à la Présidence du Mouvement des Jeunes Socialistes, a pris la parole, pour rappeler deux choses fondamentales. La première, c’est que le peuple de gauche doit retrouver le chemin de l’espoir, qui doit être incarné par le Parti Socialiste. La seconde fut un vibrant appel à l’ouverture et à une massification du PS et du MJS, pour que ces structures retrouvent le sens du mouvement. Alors que la droite nous fait paradoxalement passer pour des conservateurs, il est de notre ressort de prouver à nouveau que nous sommes le camp du progrès, car nous sommes la gauche, car nous sommes les Socialistes.
Régis Juanico, quant à lui, a tout d’abord tenu à féliciter l’équipe d’organisation ainsi que l’ensemble des artistes (42ème Street, La Parisienne Libérée, Jean-Luc Epalle, Prise de Conscience, Diogène Consultant, etc.) qui ont contribué au succès de cette Fête de la Rose, dédiée à Chantal Longaud, militante de longue date récemment décédée. Et Régis Juanico de souligner que le PS n’est pas coupé du monde de la culture, contrairement à ce que certains veulent laisser entendre. Après avoir également salué les camarades d’autres formations politiques de gauche présentes pour l’occasion, ainsi que l’invité d’honneur du jour, Arnaud Montebourg, Régis Juanico a rappelé que cette journée se voulait avant tout une fête populaire, ouverte, familiale et festive, à l’image de la gauche que nous voulons, fraternelle et conviviale. Pour se faire, il n’est plus temps de temporiser, il faut au contraire raviver au plus vite la flamme militante de chacun et transformer le Parti et son fonctionnement, afin de faire en sorte qu’il soit en ordre de bataille pour 2012. C’est à ce prix que le Parti Socialiste pourra ramener à lui les classes populaires, qui désormais ne croient plus en lui. Dans cette optique globale, quatre devoirs impérieux se présentent au PS. Premièrement, il faut retrouver le sens du collectif, ré-apprendre à dire « nous » plutôt que « je », et mettre fin à la polyphonie qui nourrit notre décomposition. Deuxièmement, il est nécessaire d’œuvrer à un rassemblement de toute la gauche. De plus, en cette période de crise, ressentie « puissance dix » dans les quartiers populaires mais également dans le monde rural, notamment par les agriculteurs, il apparaît primordial que les Socialistes soient aux côtés de ceux qui souffrent. Enfin et surtout, il faut retrouver un temps d’avance par rapport à Sarkozy, qui depuis trop longtemps impose son tempo et condamne l’opposition à n’être qu’une force de réaction. Face à un Président qui concentre tous les pouvoirs et sème la confusion en ouvrant le gouvernement de son Premier Ministres à d’anciens Socialistes, qui démantèle les services publics, musèle la presse, met à mal l’indépendance de la justice, procède à un « tripatouillage électoral » particulièrement favorable à son propre camp et dynamite le code du travail, ces quatre devoirs ne sont pas que de vains mots, ce sont véritablement des obligations. A cet égard, le Parti s’organise pour la rentrée, pour contrer une droite qui ne s’interdit plus rien et pour le bien de la population qui a besoin d’une gauche également décomplexée et tout autant ambitieuse.
Arnaud Montebourg a alors conclu ces interventions politiques, en soulignant l’importance d’opérer les ruptures nécessaires en nous-mêmes et de larguer quelques amarres pour être au rendez-vous de l’Histoire. Car la France ne doit pas changer avec d’autres que nous. En 1929, alors qu’une crise sans précédent entraînait une contraction des salaires et une forte croissance du capital, un mouvement de grande ampleur allait porter F. D. Roosevelt au pouvoir aux USA, et, dans une moindre mesure, le Front Populaire triomphait en France. A chaque fois, des chambardements politiques naissent des convulsions économiques. Plus que jamais, le PS doit lutter pour redonner de la dignité humaine aux travailleurs, face à l’actionnariat tout puissant. Car une entreprises n’appartient pas qu’à ses actionnaires, elle appartient aussi à un territoire et à ses salariés. C’est le rôle du Parti Socialiste que d’imaginer comment partager les richesses via la reconstruction d’une gauche à même de penser la reconstruction du monde. Aujourd’hui, si la social-démocratie est à bout de souffle, c’est en grande partie dû à sa compromission dans la mondialisation financière : mollesse dans la condamnation des paradis fiscaux, mollesse dans la condamnation de la mise en concurrence de toutes les activités, etc. Mais tandis que le NPA se contente de condamner en criant, le PS entend construire, imaginer le changement, en étant le moteur de la concertation à gauche. Effectivement, nous ne sommes pas les conservateurs, et nous restons le grand parti politique de l’alternance. Cependant, il ne faut pas rester muré dans ses propres convictions, ni se couper de la société, qui a toujours de l’avance sur les appareils partisans. D’où l’importance de porter en bandoulière le courage politique, pour remonter la pente, et affronter les réalités qui se présentent à nous en faisant preuve d’audace. Après 7 ans de droite au pouvoir, la France est dans un sale état. Pour la sortir de cette ornière, nous devons aller vers les Français, écouter la France, et ne pas rester entre nous. En ce sens, un rapport promouvant la mise en place de primaires populaires ouvertes à gauche a été soumis à la direction du Parti, afin que chaque Français de gauche puisse choisir le candidat et le projet de la gauche pour les prochaines présidentielles. Une manière d’impliquer tous ceux qui, sur le terrain, font se lever les foules et permettent les victoires, mais qui ne se retrouvent pas forcément dans les appareils partisans. Mais pour que ces gens-là prennent la main du Parti Socialiste, encore faut-il qu’il la leur tende.
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Bravo à Laurent Fabius, c’est le premier vrais grand discours de parlemtaire socialiste, il en faut d’autres de cet acabit
bravoslaurent