Tête-de-liste aux élections Européennes dans la grande région Sud-Est, eurodéputé socialiste sortant, Vincent Peillon était de nouveau dans la Loire hier, rejoint le soir pour une réunion publique à Mably par Sylvie Guillaume, en 2e position sur la liste.
Au cours de cette journée très chargée consacrée à la reconversion économique et l’aide de l’Europe en direction des territoires, il a sillonné tout le département : reconversion industrielle sur l’ancien site GIAT de Saint-Chamond, culture et patrimoine sur le site Le Corbusier à Firminy, technologie et recherche scientifique au pôle optique de Saint-Etienne, agriculture au GAEC Pic-Mondon de Boisset-Saint-Priest, soutien aux agriculteurs qui bloquent la laiterie de Balbigny (cf Photo), visite de l’entreprise d’ennoblissement textile Danjoux au Coteau et enfin rencontre avec les syndicats à Roanne.
Une journée de campagne sur le terrain riche d’enseignements pour note tête de liste qui est reparti dès le soir sur Grenoble sa prochaine étape de campagne.
Compte-rendu de la venue de Vincent Peillon dans la Loire
Mercredi 27 mai
Au terme d’une journée marathon, Vincent Peillon, tête de liste pour les élections européennes du 7 juin dans la grande région sud-est, Sylvie Guillaume, Otman El Harti et Marie-Hélène Riamon, colistiers de Vincent Peillon (respectivement 2ème, 7ème et 20ème sur la liste), Régis Juanico, premier secrétaire de la fédération de la Loire du Parti Socialiste, et Saïd Ayachi, secrétaire de la section de Roanne, ont animé une réunion publique à Mably, dans le cadre de la campagne pour les élections européennes.
Saïd Ayachi a ouvert cette réunion publique en rappelant que le seul vote à même de changer l’Europe le 7 juin est le vote socialiste, et qu’il incombe aux militants et aux sympathisants du Parti de se mobiliser pour inciter leurs amis à voter, et à voter utile.
Régis Juanico a également voulu, à 10 jours du scrutin, lancer un message de mobilisation, afin de parachever la campagne de qualité menée par Vincent Peillon depuis le début du mois de mars, sur tout le territoire de la grande circonscription sud-est. La journée du 27 mai, dont le fil conducteur était la reconversion économique des territoires industriels ligériens, en a d’ailleurs été une parfaite illustration, puis qu’elle a conduit les candidats du site GIAT à Saint-Chamond à Mably, en passant par Firminy et son patrimoine Le Corbusier, Saint-Etienne et le Pôle Optique/Vision, Boisset Saint-Priest pour y rencontrer des agriculteurs, la laiterie de Balbigny bloquée par d’autres agriculteurs dénonçant le prix du lait, l’entreprise textile Danjoux au Coteau, ainsi que par la Bourse du Travail de Roanne, dans le cadre d’une rencontre avec des représentants syndicaux. L’occasion, entre autres, pour Vincent Peillon de parler du modèle social européen et de sa protection. Regis Juanico a lui aussi exhorté ses camarades à s’emparer des outils militants et à se mobiliser pour lutter contre l’abstention et la dispersion des voix, rappelant que le vrai et l’unique vote social, c’est le vote socialiste.
Vincent Peillon a ensuite pris la parole pour prononcer un discours de haut vol, soulignant la qualité de la campagne menée par les militants socialistes sur le terrain dans les régions Rhône-Alpes, Provence Alpes Côte d’Azur et Corse, malgré les difficultés qu’ils rencontrent. En effet, le débat européen semble véritablement interdit dans notre démocratie. La campagne pour les élections européennes est tout simplement esquivée, en dépit du fait que les trois quarts de nos lois nationales ne sont que des transpositions de directives européennes. Ainsi, l’Europe n’est pas lointaine, au contraire, elle est omniprésente. Mais les réels enjeux sont escamotés au profit des questions de sécurité et d’immigration, thématiques que la droite aime réanimer à des fins électoralistes, plutôt que de parler véritablement d’Europe. Et l’Europe étant aujourd’hui dirigée par la droite, il lui faut impérativement empêcher l’irruption des citoyens dans le débat. Face à cette politique d’endormissement, il nous incombe de forcer la discussion, en activant le clivage gauche/droite : tandis que la gauche a proposé une directive cadre sur les services publics, concertée avec les syndicats, la droite, Françoise Grossetête en premier lieu, l’a refusé ; tandis que la gauche a proposé de mettre en place un vrai plan de relance européen, nécessitant forcément un budget important, la droite a continué d’opter pour un budget de l’Union quasi nul, équivalent à 1% du PIB des Etats membres, condamnant de la sorte l’Europe à rester une « Europe de la faiblesse ». De même, c’est bien la droite qui est à l’origine de la directive retour, ou « directive de la honte », qui autorise la détention des migrants en centre de rétention pendant 18 mois, avant que ceux-ci soient renvoyés dans leur pays d’origine. Et c’est encore la droite qui a systématiquement refusé les amendements déposés par la gauche afin de garantir un minimum de respect et de dignité à ces personnes (s’assurer de la présence d’un accueil lors de l’expulsion de mineurs, ou de la possibilité de soins pour les plus grands malades, etc.) Et c’est toujours la droite qui a refusé l’extension des mécanismes de protection contre les discriminations dans les PME, extension proposée par la gauche. En définitive, les votes de la droite européenne sont bel et bien radicalement différents de ceux des socialistes européens, quoi qu’en disent certains journalistes et autres politiciens mal intentionnés. A n’en pas douter, gauche et droite défendent deux projets opposés. Et le projet socialiste, entre autres, c’est celui d’une Europe forte, disposant d’un budget conséquent, à même de lever des emprunts et de mettre en place un plan de relance ambitieux. Pour que ce projet voie le jour, nous, Socialistes, devons nous battre pour défendre les valeurs que nous portons du modèle européen : celui d’une Europe harmonisée sur les plans fiscal et social, celui d’une Europe élargie mais financée via un nouvel impôt européen unique. L’alternative à l’Europe libérale telle qu’elle existe aujourd’hui, ce n’est pas le repli national que prône une certaine droite et même une certaine gauche, qui serait non seulement inefficace mais surtout une totale régression, mais c’est l’Europe que veulent les Socialistes, celle qui est décrite dans le Manifesto.
Il nous faut également mener une âpre bataille pour dénoncer l’hypocrisie et le double discours de la droite. Comment, par exemple, Michel Barnier peut-il prétendre vouloir doubler le budget européen de la recherche, alors que la droite n’a cessé de le faire diminuer en France depuis 2002 ? Bref, le 7 juin, il s’agira avant tout de rendre clair le choix qui se présentera aux Français, afin de lutter contre l’abstention et la dispersion. En effet, lors de cette élection à un seul tour, l’extrême gauche risque fort d’être à nouveau une machine à faire triompher l’UMP. Car si la droite devait arriver en tête au soir du 7 juin, Sarkozy n’hésiterait pas à faire de ce résultat le signe que les Français sont d’accord avec la politique qu’il mène depuis 2007. Disperser les voix à gauche est donc d’une certaine manière un geste criminel, en ce qu’il aboutit nécessairement au gain de plus de sièges par la droite, à une défaite de la gauche et à une victoire de Sarkozy. N’oublions pas que toutes les voix obtenues par les listes qui n’atteindront pas la barre des 5% le 7 juin seront « reversées » sur les premières listes. Ainsi, un vote NPA pourrait très bien se transformer en vote UMP ! D’où l’importance de voter utile le 7 juin.
Sur ces mots tout aussi alarmants que pertinents, un débat s’est engagé avec la salle, en particulier sur l’absence de visibilité et de lisibilité de l’Europe au quotidien, surtout en dehors des périodes électorales. De nombreux citoyens déplorent en effet l’absence du sujet européen en France ainsi que le manque de pédagogie quant au fonctionnement des institutions de l’Union. L’occasion pour Régis Juanico de souligner la volonté des Socialistes français de parler davantage d’Europe à l’Assemblée Nationale, notamment dans le cadre de la transposition en droit français de la directive services, qui doit intervenir prochainement. A ce titre, le député a voulu « faire sortir le Premier Ministre du bois », en l’interrogeant sur le sujet des Services Sociaux d’Intérêt Général, dont l’importance est considérable pour nous tous. Les Services Sociaux d’Interêt Général, ce sont tous les services qui ont pour mission d’assurer une fonction de cohésion sociale : les services à la personne, le logement social, le secteur médico-social, la formation, la petite enfance, les personnes âgées, le sport ou l’économie sociale et solidaire. Ces secteurs, d’autant plus indispensables à la cohésion territoriale dans le contexte de crise que nous vivons, représentent 10% de nos emplois en France. 36 000 collectivités locales et 60 000 opérateurs locaux (dont la moitié dans le secteur de la santé) sont directement concernés ! En l’état actuel, l’essentiel de ces Services Sociaux restent soumis au niveau européen aux règles du marché intérieur et de la concurrence, ce qui les met dans une situation d’insécurité juridique intenable et menace leur existence même. Reste à savoir ce que le gouvernement compte exclure de la règle de la concurrence et du marché lors de la transposition de cette directive services, afin de préserver le modèle social français. Mais celui-ci avance masqué, tant il refuse, une fois de plus, de s’emparer des véritables enjeux dans le cadre de cette campagne.
Otman El Harti a enfin fait part de son optimisme quant à la construction du projet socialiste à l’échelle européenne lors des prochaines années. Car de toute évidence, le 7 juin ne constitue en rien un aboutissement, mais est au contraire le début d’un nouveau chemin, d’une nouvelle construction, celle d’une Europe politique, forte et résolument sociale.
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