Semaine du 23 au 29 mai

Daniel SZEMENDRA, secrétaire de section de Saint-Chamond, a ouvert cette réunion publique en accueillant Bernard SOULAGE, eurodéputé socialiste sortant, Régis JUANICO, premier secrétaire fédéral, ainsi que les deux candidats ligériens présents sur la liste de Vincent PEILLON, Otman EL HARTI et Marie-Hélène RIAMON, avant d’excuser Philippe KIZIRIAN, maire de Saint-Chamond et vice-président de Saint-Etienne Métropole.
Bernard SOULAGE a alors pris la parole pour rappeler combien cette campagne est essentielle, en dépit du peu d’intérêt médiatique qu’elle suscite. Et même si elle s’avère difficile pour le Parti Socialiste, ses militants doivent se convaincre et convaincre autour d’eux d’aller voter le 7 juin. Car objectivement, la France a réellement besoin d’Europe. Aujourd’hui plus que jamais, notre pays ne pourra pas sortir de la crise seul. De toute évidence, l’avenir de la France passe par l’Europe. Mais il passe pas une autre Europe, l’Europe que veulent les Socialistes, une Europe aux antipodes de celle prônée par Sarkozy et Barroso. L’Europe que nous voulons, c’est celle qui verra se mettre en place le contenu du Manifesto, c’est-à-dire la base programmatique commune des socialistes et des socio-démocrates des 27 pays de l’Union et des 5 pays candidats à y entrer, base qui met l’accent sur la croissance et l’emploi. Pour cela, il apparaît plus que nécessaire pour l’Europe de pouvoir emprunter, pour qu’elle puisse investir massivement dans les domaines de la recherche, de la connaissance et de la construction d’infrastructures à l’échelle continentale. Par ailleurs, les Socialistes se mobilisent également pour obtenir une harmonisation sociale et fiscale dans tous les États membres, pour l’avènement d’un salaire minimum européen et pour la mise en place d’un impôt européen unique à même de bénéficier à tous les eurocitoyens, et en vue de doter l’Union de fonds propres. Mais c’est sur la question des services publics que les Socialistes doivent absolument se faire entendre, et mener la bataille des idées. Il va falloir se battre pour une directive cadre des services publics dits d’intérêt général, c’est-à-dire les services publics non-régaliens, mais qui n’en restent pas moins importants. En outre, les Socialistes plaident pour une Europe du dialogue social, tant celui-ci conditionne réellement la performance économique des pays. Car pour être compétitifs, les salariés doivent avant tout se sentir bien, être payés dignement et se savoir utiles et respectés. Une évidence qui ne l’est apparemment pas pour tous.
Dans un second temps, Bernard SOULAGE a rappelé que près des trois quarts des lois françaises ne sont que des transpositions en droit français de directives européennes. Ce qui souligne bien entendu l’importance des élections à venir. D’ailleurs, Bernard SOULAGE n’a pas manqué de souligner que la loi HADOPI, récemment votée en France, ne pourra pas être effective, car elle est contraire au droit européen, en ce qu’il énonce que seule une autorité judiciaire est à même de prononcer une résiliation de ligne Internet. Un exemple parmi tant d’autres illustrant le pouvoir du Parlement Européen. D’où l’importance de dégager au sein de ce dernier une majorité alternative, une majorité de gauche. Pour cela, nous devons d’abord plaider pour l’Europe que nous voulons, et rendre clair le choix politique qui se présentera aux citoyens le 7 juin. Car l’Europe souffre de la déconsidération du politique et de la chose publique en général. A nous, Socialistes, de nous battre pour nos valeurs et nos idées, des valeurs qui nous dépassent et qui sont éternelles : la solidarité, la justice sociale, l’internationalisme, etc. C’est donc une réelle bataille intellectuelle qu’il nous faut mener, en cette période de crise historique. Et pour y faire face et y apporter une réponse durable, seule la solution d’une Europe socialement forte semble être viable. C’est aussi pourquoi il faut voter Socialiste le 7 juin.
Régis JUANICO a ensuite souhaité revenir sur la question des services publics, en développant la thématique des services publics d’intérêt général, des services qui couvrent un champ d’une étendue considérable : logement social, formation, économie solidaire, etc. Car si la gauche a gagné la bataille de la défense des services publics dits régaliens en 2006, tout reste à faire en ce qui concerne les services publics d’intérêt général, dont l’avenir sera joué au plus tard le 28 décembre 2009. C’est en effet au plus tard à cette date que la « directive services » doit être transposée en droit français. Le mutisme actuel du gouvernement quant à cette échéance trahit toute la gêne de celui-ci. Il faudra cependant bien qu’il « sorte du bois » et annonce clairement quel est le périmètre qu’il entend exclure de la règle de la concurrence et du marché. La transposition française de cette directive sera ainsi l’occasion de révéler des positionnements politiques, et notamment diverses conceptions de ce qu’il convient d’appeler les services publics « à la française ». Le Parti Socialiste défendra une idée large de la notion de service public, afin d’assurer la proximité, la qualité et l’accessibilité de ceux-ci pour tous. D’ores et déjà, les Socialistes entendent faire de cette question un enjeu clivant de la campagne pour les élections européennes.
Puis, un débat riche et pertinent s’est engagé avec la salle. L’occasion pour citoyens et politiques d’échanger sur des thématiques telles que les capacités financières de l’Union, les prochains grands travaux d’infrastructures à l’échelle continentale, les rapports qu’entretient le Parti Socialiste français avec le Parti Socialiste Européen, le regard porté par les médias sur la campagne, la possibilité d’une candidature socialiste à la tête de la commission, etc.
Enfin, Otman EL HARTI et Marie-Hélène RIAMON ont pris la parole pour faire part de leur activité en tant que candidats. Otman EL HARTI a rappelé que le 7 juin constitue le début d’une nouvelle histoire pour l’Europe, et non pas un aboutissement. En effet, la plateforme commune du PSE élabore un véritable programme pour l’Europe, qui s’accompagne de 7 mesures phares à mettre en place dans les 100 jours suivant les élections. Ce qui rend l’hypocrisie et le cynisme de la droite, qui ne cesse de répéter que les Socialistes n’ont pas de propositions pour l’Europe, d’autant plus criants. Celle-ci ne fait d’ailleurs qu’adopter des postures électoralistes, n’hésitant pas à prôner la défense des services publics et l’harmonisation fiscale dans tous les États membres sur les plateaux de télévision français, pour voter contre ces mêmes intentions lorsque ses élus siègent au Parlement Européen. Très clairement, la droite fait le pari de l’amnésie et de la crédulité des citoyens, et fait tout pour endormir la campagne. « On prend les Français pour des veaux », se serait scandalisé De Gaulle ! De ce fait, il incombe aux Socialistes de rétablir certaines vérités et de rendre claires les divergences idéologiques, afin de mettre la droite face à ses responsabilités. Les Socialistes veulent sortir de l’Europe de la concurrence pour entrer dans l’ère de l’Europe solidaire, et pour cela, le Parti Socialiste compte plus que jamais sur ses militants, tant il ne peut rien espérer des médias. Les militants socialistes sont donc à la croisée des chemins, et seule leur implication personnelle pourra faire que le 7 juin, les trajectoires personnelles commenceront à s’articuler à la grande Histoire pour commencer à relever le challenge de l’Europe du 21ème siècle, c’est-à-dire la construction d’un espace politique, démocratique, pacifié, et à vocation sociale. Bref, un réel continent-Providence assumé.
Marie-Hélène RIAMON a elle aussi insisté sur le fait que le destin de l’Europe réside en partie entre les mains des militants socialistes, qui ont une vraie responsabilité dans cette campagne et un réel devoir d’engagement. En effet, le principal ennemi des Socialistes reste l’abstention, qui fait le jeu des extrêmes. D’où l’importance de faire ressortir nos propositions, afin de se démarquer des autres partis qui, pour la plupart d’entre eux, ne font que dénoncer et contester. Et il est primordial d’aller voter car la France a besoin d’Europe, de plus d’Europe et d’une Europe meilleure. Déjà, l’Europe a beaucoup fait pour l’amélioration de la qualité de vie des citoyens ligériens, très durement touchés par la crise du secteur industriel. Mais elle doit encore faire plus, notamment dans le domaine environnemental, pour lequel elle est le véritable niveau décisionnel. Il ne faut donc pas faiblir, et tous se donner rendez-vous le 7 juin.
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