Qui a dit : “Je souhaite que le pouvoir de nomination du Chef de l’Etat soit encadré, pour que, pour les postes à haute responsabilité, la décision soit partagée avec le Parlement. Parce qu’il est nécessaire de sortir de la République des connivences pour rentrer dans la République des compétences.” (Epinal, le 12 juillet 2007)…
C’est pourtant Nicolas Sarkozy qui s’apprête à nommer François Pérol, son conseiller économique, à la tête du groupe issu de la fusion de la Caisse d’épargne et de la Banque Populaire.
Nicolas Sarkozy démontre encore une fois sa stratégie délibérée de prendre en main l’ensemble des rouages de l’Etat mais aussi du monde économique. Ses nombreuses amitiés dans le monde des grands patrons et des banquiers ont été maintes fois décrites, mais ici, on passe une étape supplémentaire. C’est le chef de l’Etat qui impose un proche à la tête d’un groupe qui sera la seconde banque française.
Cette décision pose de nombreuses questions, d’abord, de pertinence et d’efficacité. En effet, ce M. Pérol est celui qui a préparé la création et l’entrée en bourse de Natixis, la filiale de la Banque Populaire. Celle-ci est le maillon faible d’un groupe qui, auparavant, était un des plus sains du secteur bancaire français et européen. Ce sont les résultats calamiteux de Natixis qui précipitent cette fusion, mais qui ont aussi nécessité l’aide financière de l’Etat. Et François Pérol en serait remercié ?
Nicolas Sarkozy a également affirmé lors du sommet franco-italien, qu’il avait reçu un avis positif de la part de la commission de déontologie, censée se prononcer sur les conflits d’intérêts potentiels. Or, il s’avère que cette commission ne s’est jamais réunie à ce sujet! Nicolas Sarkozy ment effrontement comme à son habitude.
Quoi qu’en pense F. Lefebvre, porte-parole et député UMP, qui estime que les protestations de l’opposition sont uniquement guidées par la malveillance, nommer François Pérol à la tête de ce nouveau groupe nous semble être une grave erreur. Mais c’est aussi une atteinte de plus à notre démocratie, déjà bien malmenée. C’est un véritable conflit d’intérêt que de nommer l’homme qui a décidé du montant des aides de l’Etat destinée à sauver un groupe privé quelques semaines auparavant, à la tête de ce même groupe. Nicolas Sarkozy semble ne pas vouloir s’en apercevoir…
Paris, 25 fév 2009 (AFP) – Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a estimé mercredi que la nomination de François Pérol à la tête de l’ensemble Caisse d’Epargne/Banque Populaire devenait “une affaire d’Etat”, Nicolas Sarkozy ayant “décidé de court-circuiter” la commission de déontologie.
Le chef de l’Etat “décide de court-circuiter les instances légales pour forcer la main de la commission de déontologie et imposer un choix qui pourrait être contraire à la loi”, a déclaré M. Hamon en marge d’une conférence de presse du PS sur la formation professionnelle et l’emploi.
“Une commission ne s’est pas réunie et voit ses conclusions rendues publiques par le président de la République qui prétend qu’il y a un avis”, a-t-il ironisé.
“C’est en train de prendre la dimension d’une affaire d’Etat ce dossier”, a-t-il poursuivi.
Selon M. Hamon, “on est en pleine dérive autoritaire monarchique, c’est le fait du prince absolu”, M. Sarkozy ayant la “volonté de passer en force sur un dossier qui manifestement est loin d’être ficelé”.
Le chef de l’Etat “veut placer l’un des siens, ce qui montre bien qu’il a d’autres objectifs dans cette affaire que celui seulement de l’intérêt général”, à savoir “asseoir son influence dans les milieux bancaires”, a-t-il conclu.
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Le projet PS n’est toujours pas audible du grand public, les derniers sondages le prouvent.
Pierre Larrouturou (à l’origine de cet appel) milite depuis 7 ans pour un vrai projet PS de gauche en béton armé.
L’objectif par exemple de créer 2 millions d’emplois est tout-à-fait réalisable avec des solutions actuellement expérimentées avec succès en France.
Encore faut-il que la direction du PS daigne prendre ses responsabilités face à la gravité de cette crise…