Je suis intervenu cet après-midi dans la Discussion Générale sur le Budget de l’Enseignement Supérieur pour 2009. L’AFP a d’ailleurs repris certains de mes propos dans le compte-rendu qui a été fait de ce débat budgétaire :
“Les députés ont adopté lundi le budget de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, (24,16 milliards d’euros), alors qu’une centaine de chercheurs manifestaient à l’extérieur pour dénoncer “un budget insuffisant” et des baisses d’emplois.
Considéré comme “courageux et ambitieux” par la ministre Valérie Pécresse, ce budget est en augmentation de 720 millions d’euros (23,4 en 2008).
Cela revient à un accroissement de +2,9% (et si l’on compte les missions interministérielles, +758 M, soit +3,2%). En tout, “les moyens budgétaires et fiscaux progresseront de 6,9% en 2009 et, de plus, de presque 18% sur la période 2009-2011”, a assuré la ministre.
“Il s’agit de faire de la connaissance le pilier de la croissance et du développement de notre pays”, a-t-elle noté en rappelant les propos du président Nicolas Sarkozy. “La recherche, l’innovation, la formation, ce sont les emplois de demain, donc une arme anti-crise”, a encore réaffirmé Mme Pécresse.
L’opposition, avec Jean-Yves Le Déaut (PS) et Yves Cochet (Verts) a dénoncé un budget “maquillé” qui traduit dans la réalité un “déclin” des crédits et “des suppressions de postes”. Le budget prévoit en effet un non-renouvellement de 900 postes, dont quelque 250 dans l’enseignement supérieur.
Cette diminution des postes, a estimé Régis Juanico (PS), représente “un signal négatif pour les Universités”. Quant à Mme Marietta Karamanli (PS), elle a affirmé que ce budget marquait “une sous-évaluation de la recherche publique”.
Les moyens budgétaires alloués à la recherche publique “progresseraient de 243 millions d’euros en 2009 auxquels il convient d’ajouter 122,5 millions d’euros d’économies sur un certain nombre de dispositifs en faveur de la recherche privée”, selon le projet de loi de finances.
A l’extérieur du Palais Bourbon, une centaine de chercheurs et d’enseignants s’étaient rassemblés à l’appel de leurs syndicats (Snesup, Unef…) pour dénoncer le budget présenté par le gouvernement. “Sauvons l’Université”, réclamait une banderole.“
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bravo pour l’opposition à ces moyens de misère que l’on ne dénonce pas assez. La situation se dégrade à tous les niveaux même si ici ou là quelques universités ou centres de recherche retrouvent un semblant de dignité grâce à des contrats. Cette évolution s’accompagne d’une redéfinition des services des enseignants qui entraîne des discriminations entre les plus jeunes qui bénéficieront de mesures d’accompagnement de leur projet de recherche alors que les plus anciens en seront exclus. De plus, ces décrets en préparation, ne prennent jamais en compte les sections CNU déficitaires en enseignants, ce qui accroît considérablement la pression sur les enseignants impliqués dans les structures administratives et les projets de développement, risquant par leur implication dans le fonctionnement d’être dévalorisés pour leur carrière.
Je ne me suis pas investi dans cette carrière pour me retrouver aujourd’hui dans un univers où ceux qui n’ont rien apporté vont profiter de ce que j’ai contribué à construire. Déjà un nombre important de collègues sentant ces évolutions, quittent les tâches collectives ou abandonnent des projets, pour ce consacrer individuellement à leur carrière. C’est une catastrophe pour ce métier. Enfin, la plupart des critères de carrières seront maintenant définis par les universités elles-mêmes. Lorsque l’on connaît déjà le mandarinat à la française, on ne peut que s’inquiéter des nouvelles fourches caudines que certains subiront jusqu’au découragement le plus complet. Ces problèmes de reconnaissances s’accompagnent aussi de problèmes majeurs de rémunération. Là aussi, beaucoup de mesures prévues pour les nouveaux, cependant, je ne vois rien pour les anciens.
Pour moi qui suis agé de 50 ans, au 9ème échelon des Maîtres de conférence, après avoir passé le CApet en 1984 et l’agrégation en 1990, dans l’enseignement depuis 1981 et dans l’enseignement supérieur depuis 1990, il n’y a que peu de perspectives, en particulier je vois que mes possibilités de passage à la hors-classe s’éloignent.
Je n’ai pas de question, mais je sais que pour la protection des intérêts de ma famille, je dois désinvestir de nombreux projets, limiter mes cours, laisser la formation continue et le suivi des stages, pour investir individuellement et égoistement la recherche si je veux avoir une chance de passer un jour professeur.
Amitiés socialistes
Manuel Garcia