Après les déremboursements tous azimuts, la hausse des tarifs médicaux et les franchises, le gouvernement s’apprête à porter un nouveau coup à la santé des Français. Le Directeur Général de la CNAM et de l’UNCAM a ainsi présenté un rapport, qui envisage la réduction de 100% à 35% de la prise en charge de certains médicaments pour les patients souffrant d’Affections de Longue Durée (ALD)
Alerté, comme moi, par les associations et notamment la FNATH, mon collègue Christian Paul, Député de la Nièvre, a pris la parole sur le sujet au cours de la séance des Questions d’Actualité. Il a dénoncé l’injustice de ce plan qui affecte des personnes déjà aux prises avec des pathologies qui rendent leur quotidien difficile. Il a aussi fait le parallèle entre les modestes économies escomptées et l’amleur des cadeaux fiscaux consentis aux plus nantis.
Voici le texte de son intervention dans l’hémicycle :
“Pendant que les contribuables offrent au Gouvernement des campagnes de publicité coûteuses sur un pouvoir d’achat qui ne vient pas, le directeur de l’Uncam annonce par voie de presse un plan massif de déremboursement des médicaments et des soins pour les maladies de longue durée.
C’est un sujet grave pour des personnes aux prises avec des pathologies qui rendent leur vie quotidienne difficile.
Il n’est pas question de remèdes de confort, mais du droit élémentaire à la solidarité et du droit de se soigner. Jusqu’à présent, les malades souffrant de diabète, d’hypertension, d’insuffisances cardiaques, de la maladie de Parkinson et d’autres affections encore étaient remboursés à 100 %. J’observe d’ailleurs que la ministre n’a pas dit un mot des malades eux-mêmes…
Nombre d’entre eux ne seront plus couverts en totalité par l’assurance maladie, qui rêve de les renvoyer vers les mutuelles complémentaires et les assurances privées, c’est-à-dire de privatiser la sécurité sociale (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC). Après les franchises, vous allez porter une nouvelle atteinte inacceptable au droit des malades. Les déremboursements obligent en effet des millions de Français à retarder leurs soins ou à y renoncer, ce qui est contraire à toutes les politiques de santé publique. Et quand on commence à culpabiliser les malades, où s’arrête-t-on ?
Vous devrez rendre des comptes pour la politique injuste que vous menez. Les 250 millions d’économies que vous voulez réaliser sur le dos des malades représentent moins de 2 % des immenses cadeaux fiscaux consentis l’an dernier aux plus fortunés (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et du groupe GDR). Des solutions plus courageuses existent pour financer la sécurité sociale – je pense aux profits des laboratoires pharmaceutiques et aux stock-options. Vous avez l’embarras du choix ! Mais les profits sont visiblement un sujet tabou pour vous…
Il n’y a pas d’un côté ceux qui agissent et ceux qui critiquent ; il y a ceux qui font des propositions dans un esprit de justice, et ceux qui décident au contraire de semer l’injustice. Vous récolterez les fruits de la colère, Monsieur le Premier ministre. Allez-vous renoncer à ce plan massif de déremboursements ? Il en est encore temps (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et du groupe GDR).”
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