Deux générations d’artistes stéphanois à la filiation évidente livrent un vibrant hommage à leur terre natale dans le nouvel album de Bernard Lavilliers « Sous un soleil énorme ».
Avec « Je tiens d’elle », les trois artistes évoquent leur « Saint-Etienne » : « Ma Saint-Etienne / plus brave que belle / plus frères que fiers / plus fiers que celle qui ont pas souffert ».
Un titre à propos « des sentiments d’attache et le désir d’ouvrir ses ailes, sans jamais être totalement affranchi de sa terre natale ».
Les paroles de ce nouvel opus réactualise plus de 45 ans après celles du chef d’œuvre « Saint-Etienne » de Bernard Lavilliers écrite en 1975 :
« On n’est pas d’un pays mais on est d’une ville
Où la rue artérielle limite le décor…
… mais c’est quand même ici que poussa tout petit
Cette fleur de grisou à tige de métal »
Voilà ce qu’en dise les frères Herrerias :
« Je tiens d’elle » parle de notre ville, Saint-Etienne, comment elle nous a forgé, pourquoi la musique nous a appelé loin d’elle, ce qu’elle a laissé d’indélébile en nous. C’est assez inexprimable ce que les villes ouvrières laissent dans la poitrine, quelque chose entre le vague à l’âme et une certaine idée de la fraternité. Ce tissage intérieur bizarre, dessine parfois des cœurs en forme de voiliers. Des humains qui se cassent loin, par les mots, par le poème.
Bernard Lavilliers représente pour nous la pure essence de l’aventurier, du poète : la vitalité, l’acuité du regard, la compréhension de la souffrance, la détestation des chemins obligatoires, la liberté. Nous avons vécu des jours d’écriture, de composition, de réalisation merveilleux. On a bien bossé, on a beaucoup ri, nous nous sommes écoutés et entendus. Cette chanson est le marqueur de quelque chose pour nous, elle dissimule une magie noire particulière, qui prend racine dans nos origines.
Merci Bernard de nous avoir fait confiance, dirigé avec amitié et délicatesse. Nos ancêtres ont travaillé ensemble dans les hautes usines de la vieille Armeville, nous avons continué ce geste en musiciens. »
Les paroles de la chanson :
[Bernard Lavilliers]Je tiens d’elle
Ma Saint Étienne
Plus brave que belle
Plus frère que fière
Plus fière que celles
Qu’on passe aux fers
[Terrenoire]Je suis noire, je suis belle
Je suis fumée poussière
Vacarme assourdissant
Mais ça c’était avant
[Terrenoire]Il faudra que je parte mais promis je reviens
Poser ma rose fière sur la terre des anciens
Je ferai rugir les gares qui rêvent de grands chemins
Il faut bien que je parte pour devenir quelqu’un
[Bernard Lavilliers]Au quartier du soleil quand j’apprenais la boxe
Pour secouer les grilles d’un avenir branlant
Brûlant comme une torche que n’éteint pas le vent
J’ai franchi l’océan
[Bernard Lavilliers]Je tiens d’elle
Ma Saint Étienne
Plus brave que belle
Plus frère que fière
Plus fière que celles
Qu’on passe aux fers
Je savais pas bien
Comment devenir ce musicien
Partir loin d’elle
Ouvrir mes ailes
Quel visage aurais tu demain ?
Ma Saint Étienne
Ma Saint Étienne
[Bernard Lavilliers]Il faudra que je parte
Le tramway du désir à 5 heures du matin
Les paupières mis closes
La musique sur pause
Les mains calaminées
Et les rêves en sursis
La guitare si lointaine
Me parle de pays
D’amazones en cavales
Et de femmes fatales
Il fallait que je parle
[Terrenoire]Je crache mes poèmes, je crache mes première cigarettes
J’gueule dans l’usine morte les entrailles ouvertes
Milliers d’arpèges dans le garage, chasseur d’orages à vélo
L’aventure c’était les fruits volés, les plans d’eau
Si mon coeur est bizarre c’est p’t’être que mon accent est bizarre
Tous les mots que j’écris jaillissent de ma terre noire
J’ai tordu la vie pour elle dans ces forges j’imaginais
J’suis pas un marin mais j’ai pris la mer
[Bernard Lavilliers]Je tiens d’elle
Ma Saint Étienne
Plus brave que belle
Plus frère que fière
Plus fière que celle
Qu’on passe aux fers
Je savais pas bien
Comment devenir ce musicien
Partir loin d’elle
Ouvrir mes ailes
Quel visage aurais tu demain ?
Ma Saint Étienne
Ma Saint Étienne
[Bernard Lavilliers]Oh ma première guitare ma petite espagnole
Qui ressemble à un voilier
Le manche a tant souffert sous mes doigts malhabiles
Mes rires mes colères
C’est ma mère qui me l’a offerte
Elle m’attend quelque part
Elle m’attend quelque part
[Bernard Lavilliers]Je tiens d’elle
Ma Saint Étienne
Plus brave que belle
Plus frère que fière
Plus fière que celles
Qu’on passe aux fers
Je savais pas bien
Comment devenir ce musicien
Partir loin d’elle
Ouvrir mes ailes
Quel visage aurais tu demain ?
Ma Saint Étienne
Ma Saint Étienne
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Déjà fière d être stéphanoise et Terranéenne, j’apprécie d’autant plus que notre ville soit mise en valeur par des chanteurs que j’aime beaucoup. Vive Sainté.
Bonsoir,
C’est un grand plaisir d’écouter “Le Stéphanois”, qui a notre âge.
Nos petits-enfants quant à eux écoutent “Terrenoire”.
Qui dit mieux ?