Un grand merci à la journaliste du quotidien Le Monde Pascale Santi d’évoquer dans sa chronique « Dix mille pas et plus » ce jour notre rapport parlementaire avec ma collègue députée Marie Tamarelle-Verhaeghe : « Sédentarité : désamorcer une bombe à retardement sanitaire ».
Le détail :
« Une bombe à retardement sanitaire. » C’est un véritable cri d’alarme qu’ont lancé les deux députés Régis Juanico (Génération.s, Loire) et Marie Tamarelle-Verhaeghe (LRM, Eure), dans un rapport, présenté fin juillet, sur le manque d’activité physique.
« La nécessité de bouger est aujourd’hui un besoin vital, au même titre que l’alimentation ou le sommeil, insiste Marie Tamarelle-Verhaeghe, médecin de prévention. Cela doit être intégré dans la vie quotidienne. » Ils formulent 18 propositions, en s’appuyant sur la dynamique des Jeux olympiques à Paris, en 2024.
Comme maintes fois répété dans cette chronique, le constat est sans appel. Les Français sont loin des recommandations de l’OMS (au moins 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine, ou au moins 75 minutes d’activité d’intensité soutenue). Ils ne sont pas les seuls.
« Plus d’un quart de la population mondiale est physiquement inactive, ce qui l’expose à un risque de maladies non transmissibles et de mortalité prématurée », rappelle aussi l’éditorial d’une série d’articles publiés par The Lancet, fin juillet.
Dans la revue britannique, les experts appellent à une action urgente, en mettant l’accent sur les personnes vivant avec un handicap et les adolescents.
Rappelons que 80 % des adolescents scolarisés dans le monde (87 % en France) ne respectent pas les recommandations de l’OMS de faire plus de 60 minutes d’activité physique par jour. A cela s’ajoute la montée de la sédentarité.
Risque sanitaire très élevé
Inquiétants, ces constats sont aggravés par la crise sanitaire et ses confinements. Lors du premier, en France, près d’une personne sur deux a réduit son activité physique par rapport à ses habitudes et six personnes sur dix ont augmenté leur temps quotidien passé assis, selon l’enquête CoviPrev de Santé publique France.
Le temps sur écran s’est aussi accru. Une expertise menée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), publiée en novembre 2020, a mis en évidence que 66 % des jeunes de 11 ans à 17 ans « présentent un risque sanitaire préoccupant », caractérisé par le dépassement simultané de deux seuils : plus de deux heures de temps d’écran et moins de 60 minutes d’activité physique par jour.
Quarante-neuf pour cent présentent un risque sanitaire très élevé, avec plus de quatre heures trente d’écran et/ou moins de 20 minutes d’activité physique par jour.
Crise sanitaire oblige, les experts veulent plus que jamais faire de la promotion de l’activité physique une grande cause nationale. Le gouvernement a annoncé le lancement du Pass’Sport, une allocation de 50 euros pour favoriser l’inscription dans une association sportive à la rentrée.
Elle est destinée aux personnes bénéficiant de l’allocation de rentrée scolaire ou de l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé. « Le but est de mettre et remettre les gens en mouvement, leur donner envie de trouver du temps de pratiquer l’activité physique dans leur quotidien », explique Christèle Gautier, chef de projet de la stratégie sport santé au ministère des sports.
Mais « il manque une coordination et il existe de fortes disparités selon les régions », déplore Régis Juanico, qui appelle à fédérer toutes ces initiatives.
« C’est bien de faire des commissions parlementaires, des grandes politiques de santé publique, mais il faut une véritable prise de conscience, tant collective qu’individuelle, insiste David Thivel, chercheur à l’université Clermont-Auvergne et membre du conseil scientifique de l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps). Cela passe par l’éducation dès l’école aux bienfaits de l’activité physique sur la santé et aux méfaits de la sédentarité. »
Un message à quelques jours de la rentrée : bouger plus, moins d’écran, quel que soit votre âge. Les études le montrent, il n’est jamais trop tard pour s’y mettre.
Le député de la Loire (Génération.s) présente ce mercredi un rapport d’information sur le rôle de l’activité physique dans les politiques de prévention en santé publique. Lire la suite
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