J’étais invité, hier, de l’émission Questions d’actu sur LCP, pour discuter avec Nicolas Turquois, Député MoDem, Coralie Dubost, Députée LREM et Julien Dive, Député LR.
Nous avons d’abord échanger sur le retour des néonicotinoïdes, insecticides tueurs d’abeille, proposé par le Gouvernement et auquel je m’oppose.
Nous avons ensuite parler de la Proposition de loi, que j’ai cosignée, qui propose l’allongement du délai d’accès à l’IVG.
Le détail de mes interventions :
à propos des néonicotinoïdes
« Très mauvais signal sur le plan démocratique et sur le plan écologique aussi. Il faut de la constance dans l’action publique, pas des revirements, il ne faut pas des zigzags. D’ailleurs nos concitoyens n’y comprennent plus rien ! J’étais là en 2016, bon. On a effectivement voté au terme d’un débat de 2,5 ans au Parlement ! Alors certes, les votes ont été ric rac, serrés, donc c’est vrai qu’il y avait discussion, il y avait débat, mais nous avons voté l’interdiction des néocotinoïdes effectivement au 1er septembre 2018. Mais en laissant dans la Loi, une période d’adaptation au monde agricole, s’il n’y avait pas d’alternatives, il pouvait utiliser des substituts effectivement aux produits utilisés pendant 2 ans supplémentaires. Donc jusqu’en 2020, 4 ans ! Là, nous rajoutons 3 ans supplémentaires. Alors on dit « c’est que pour la betterave sucrière », […] le problème c’est qu’on ouvre la boîte de Pandore.
C’est-à-dire qu’à partir du moment où un secteur économique aura des difficultés, il pourra demander une dérogation, ça pourra être fait par arrêté ministériel et on ne repassera pas par la Loi. Donc c’est là qu’il y a une difficulté, il faut de la constance. Or aujourd’hui, je pense que sur les questions écologiques, on a un souci avec cette majorité. Nous, on avait voté la Loi, moi je crois beaucoup au volontarisme : 1er septembre 2017, interdiction des pesticides pour les Collectivités territoriales, 1er janvier 2019 les jardins particuliers. Ça s’applique ! Et puis, il y a eu le coup d’arrêt, Emmanuel Macron a dit « Non, non, 3 ans [ça fait trop] ! ». […]
Alors d’abord, bien évidemment la betterave sucrière, c’est un secteur qu’il faut aujourd’hui aider, soutenir. On a proposé, nous, d’utiliser la Taxe sodas sur les sucres, aujourd’hui un des produits les plus sucrés, qui rapporte 400 millions d’euros, quelques centimes de plus sur la taxe pour pouvoir indemniser effectivement la filière. Ça coûte 80 à 100 millions d’euros. Mais, le problème est que vous ouvrez la boîte de Pandore, parce que dès qu’il y aura un secteur en difficulté, le maïs par exemple, eh bien ils pourront demander par Arrêté ministériel, de pouvoir avoir cette dérogation sur les néocotinoïdes. Donc là, il y a un sujet vraiment majeur, un vrai problème et qu’il faut, moi je pense, régler dans la Loi et qu’il faut faire preuve de constance. […]
Si on ne veut pas faire vivre une Loi, on ne la fait pas vivre, donc c’est une question de volonté politique ! Alors il y a eu la Loi, je suis d’accord, il y a eu un défaut de suivi et d’application de cette Loi dans la première année, mais aussi dans les 3 dernières années où vous êtes au Gouvernement. Et donc, si on voulait un Comité de suivi, si on voulait un Conseil de surveillance, si on voulait que les Parlementaires soient beaucoup plus associés au faut, au suivi de l’application de la Loi, il fallait le décider tout de suite ! Il n’y a pas eu de volonté, pourquoi ? Parce que les administrations en charge de ce dossier ne l’ont pas voulu et que sous la pression des lobbies de l’agrochimie, effectivement, il ne s’est rien passé ! C’est ça la réalité. Et là où je suis un petit peu étonné, c’est qu’on a parlé beaucoup « souveraineté nationale », hein, vous évoquiez les importations, le risque …etc. On n’a jamais évoqué hier soir, la filière nationale de l’Outremer, la canne à sucre de la Réunion, des Caraïbes, alors qu’elle existe ! Ça, ça m’a profondément choqué. Je suis pour soutenir la betterave sucrière et la filiale bien évidemment et les emplois dans vos départements, mais on aurait pu au moins évoquer l’Outremer aujourd’hui et l’apport sur cette filière. »
à propos de l’IVG :
« Alors, moi j’ai signé la Proposition de Loi du Groupe EDS, mais en soulignant quand même que c’est un travail qui a été fait dans la Délégation aux Droits des Femmes ! Et donc, qui est un travail transpartisan, même si sans doute, il y a encore des imperfections et c’est des débats qui ont eu lieu aussi un petit pendant le Projet de Loi sur l’Ethique. Donc effectivement, le problème c’est qu’aujourd’hui après 45 ans et le vote de la Loi de Simone Weil, aujourd’hui ce droit fondamental, pour les femmes, ce droit acquis, à disposer de son corps, il est extrêmement fragile. Et donc, aujourd’hui, c’est quoi le problème ? C’est sur 220.000/230.000 IVG chaque année, il y a 3000 à 5000 femmes qui sont aujourd’hui encore obligées de se rendre à l’étranger ; parce qu’elles sont, du fait de dépassement [du délai]
B.Boucher : « Notamment en Espagne et aux Pays-Bas . »
[…] « Voilà, oui. Et pendant le confinement, c’est ça qui est intéressant, ces derniers mois, qu’il y a eu encore plus de difficultés d’accès, d’accueil. Il y a 70 points, je crois, du Planning Familial, qui ont dû fermer. Et donc, on a expérimenté pendant cette période de confinement, l’allongement des délais. Et c’est plutôt une évaluation positive, donc c’est là-dessus qu’il faut s’appuyer, pour aller effectivement vers l’allongement des délais légaux et permettre à ces femmes, qui se rendent aujourd’hui à l’étranger de pouvoir le faire dans des bonnes conditions chez nous. »
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