Je vous invite, comme moi, à signer la pétition de Michel DEBOUT,
professeur de médecine légale et de droit de la santé et membre associé du Conseil Économique Social et Environnemental : Réaffirmons le droit imprescriptible des femmes de recourir à l’IVG.
En Europe et dans le monde, le droit des femmes à disposer de leur corps est remis en cause. La France n’échappe pas aux attaques des réseaux conservateurs. Les propos haineux retrouvés dans les médias et sur Internet qui visent les médecins et professionnels de santé intervenant dans la pratique des IVG doivent être interdits et sanctionnés.
La Loi Veil du 17 janvier 1975 a marqué une véritable rupture sociétale en reconnaissant, enfin, à toutes les femmes le droit de recourir de façon libre et volontaire à l’interruption de grossesse. Elle porte pourtant un article de compromis souvent nommé « Clause de Conscience », laissant à penser que seuls les médecins opposés à l’avortement ont une conscience. Cet article doit être abrogé. La conscience de citoyen et de médecin doit amener à refuser d’abandonner une femme à la culpabilité, les blessures corporelles, voire à la mort, provoquées par l’avortement clandestin.
La journée internationale des droits des femmes est l’occasion de faire le point sur l’état de l’égalité entres les femmes et les hommes. Cette année, je participerai aux animations proposées par les habitants de Montreynaud à l’initiative du Collectif Vivre Ensemble à Montreynaud, La Sauvegarde et les PEP42 : un projet musique avec un groupe de jeunes filles habitantes du quartier de Montreynaud (atelier d’écriture, chant, enregistrement en studio et clip vidéo). Le choix du thème s’est porté sur le droit et les violences faites aux femmes : thème qui est régulièrement abordé avec les jeunes filles accompagnées par les associations
Le texte de la pétition. Pour le 8 mars réaffirmons le droit imprescriptible de toutes les femmes de choisir leur maternité, en ayant un recours libre et sans entrave à la contraception et à l’interruption volontaire de grossesse.
En France le vote de la Loi VEIL le17 janvier 1975 a marqué une véritable rupture sociétale en reconnaissant, enfin, à toutes les femmes le droit de recourir de façon libre et volontaire à l’interruption de grossesse.
Cette liberté fondatrice du droit des femmes a été conquise par leurs luttes autour de Simone De BEAUVOIR et Gisèle HALIMI et de très nombreuses militantes auxquelles s’étaient joints des citoyens souvent professionnels de santé.
Le droit à l’IVG est aujourd’hui remis en cause dans de nombreux pays européens ; même en France autour de réseaux conservateurs s’appuyant notamment sur les positions de l’Eglise catholique, d’une partie du corps médical et d’un courant politique de pensée réactionnaire.
Le droit à l’avortement n’est pas un simple principe juridique, il doit se réaliser en permettant à chaque femme qui en fait le choix de trouver un établissement de santé qui l’accueille et puisse pratiquer l’intervention. Les moyens humains et matériels s’appauvrissent dans l’hôpital public et de surcroit certains médecins refusent d’accompagner les femmes qui en font la demande ; le Président du Syndicat National des Gynécologues le docteur Bertrand De Rochambeau vient lui-même de qualifier honteusement l’avortement d’homicide pour justifier son refus d’accompagner ses patientes dans leur démarche.
L’offensive du Pape François
Le Pape François a renoué avec le courant le plus archaïque et le plus machiste de l’Eglise Catholique qui veut réduire la sexualité de la femme à une « chasteté reproductive ». Le 10 octobre 2018 sur la Place Saint-Pierre il a dans une harangue haineuse et stupéfiante condamné sans appel le Droit à l’avortement et comparé sans autre forme de nuance les médecins pratiquant les I.V.G. à des « tueurs à gage » !
Une telle qualification venant de l’autorité morale qu’il représente pour plus d’un milliard de croyants, peut constituer un véritable appel au meurtre : ceux qui tuent méritent le châtiment suprême, ce qu’a d’ailleurs subi, aux Etats Unis, un médecin assassiné pour le seul motif de sa pratique des IVG.
Il est ici utile de rappeler qu’à l’occasion du vote de la loi VEIL, le Professeur LORTAT-JACOB alors Président de l’Ordre National des Médecins a défendu, prétendument au nom de tous les médecins français, la même posture idéologique que celle qu’exprime aujourd’hui le Pape FRANCOIS.
L’article L2212-8 de la Loi Veil s’oppose au droit fondamental des femmes
La Loi VEIL défendant l’essentiel -la possibilité pour la femme de recourir à l’IVG- contient un article de compromis, pour déjouer les visées de l’Église catholique et de certaines instances médicales qui s’efforçaient à l’époque, d’empêcher à tout prix le vote de la Loi. Cet article dispose que tout médecin confronté à la demande d’une femme peut lui annoncer qu’il refuse de l’accompagner dans sa démarche.
Cet article souvent nommé « Clause de Conscience », laisse à penser que seuls les médecins opposés à l’avortement ont une conscience, alors que c’est justement avec leur conscience de citoyen et de médecin qu’ils doivent refuser d’abandonner une femme à la culpabilité, les blessures corporelles, voire à la mort, provoquées par l’avortement clandestin.
Plus fondamentalement cette clause s’oppose à l’esprit même du Code de Déontologie qui dans son article 7 interdit au médecin de refuser les soins prévus par la Loi, même à une personne dont il réprouve les pensées et les actions. Dans la relation médicale la seule règle que le praticien a le devoir d’observer est l’utilité de son acte pour le bien-être du patient ; il ne peut imposer sa propre idéologie dans ses choix thérapeutiques.
C’est pour ces raisons que les signataires de cette pétition appellent le Parlement Français -Assemblée Nationale et Sénat- à :
Les signataires demandent à tous les candidats à l’élection au Parlement Européen du 26 Mai prochain à s’engager au vote d’une résolution solennelle faisant du Droit imprescriptible des femmes à choisir leur maternité l’un des droits fondateurs des libertés humaines, dans tous les pays appartenant à l’Union Européenne.
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Je signe mais je ne suis pas d’accord pour considérer que le droit à l’avortement ne concerne que les femmes. Les hommes aussi ont le droit de décider s’ils souhaitent ou non enfanter. Je suis papa de deux enfants que j’adore et je considère qu’ils doivent être libres de choisir avec leur compagne de faire ou non les enfants qu’ils peuvent assumer. Ce n’est pas aux religieux, militaires ou multinationales de nous prendre en otage sous des prétextes moraux de de marketing. nous ne voulons pas enfanter en batterie comme les animaux de ferme. Qu’on se le dise !