J’étais l’invité de France Bleu Saint-Etienne Loire, ce lundi 11 septembre à 7h50, à la veille de la journée de mobilisation sur la loi Pénicaud. Je suis revenu sur les enjeux de ce texte et les raisons pour lesquelles je serai présent aux côtés des syndicats les 12 et 21 septembre pour manifester.
Bonjour Régis Juanico, vous êtes à Paris, vous irez manifester sans scrupules demain contre la réforme du code du travail ?
Oui comme j’ai l’habitude de le faire quand il faut défendre, aux cotés des salariés leurs droits. Je crois que la mobilisation syndicale est importante et nécessaire demain, et le 21 septembre également, pour faire connaitre les reculs que contiennent ces ordonnances à nos concitoyens.
Je rappelle que ce texte a été écrit par le gouvernement à la place du parlement, en plein mois d’août, au moment où nous étions en vacances parlementaires et pendant que les salariés étaient en congés. Ils n’ont pas encore pris conscience du contenu extrêmement défavorable de ce texte par rapport à leurs droits.
Et donc c’est à vous en tant que parlementaire de « montrer l’exemple » ?
D’abord aux syndicats qui vont manifester demain, je l’espère le plus nombreux possible. Puis on va débattre de ce texte à l’Assemblée Nationale mais une fois seulement que les ordonnances seront entrées en vigueur c’est-à-dire dès la fin septembre. C’est un texte d’application immédiate, donc c’est une situation un peu ubuesque où les parlementaires discuteront du détail de ce texte dans trois ou quatre mois.
Ça c’est pour l’explication technique Régis Juanico mais le Parti socialiste n’appelle pas à rejoindre les cortèges demain, ça ne vous dérange pas d’y aller alors que votre parti ne donne pas de consigne ?
Non, le Parti socialiste dit une chose très simple, il soutient toutes les initiatives de mobilisation contre les ordonnances. Notre groupe a voté à l’humanité, je vous le rappelle, comme tous les groupes de gauche contre le projet de loi d’habilitation fin juillet à l’Assemblée Nationale, donc notre position est extrêmement claire. On s’oppose à ce texte et on laisse la liberté à nos militants et sympathisants, qui sont souvent aussi des salariés et militants syndicaux, de s’associer aux défilés parce que nous avons là un texte très déséquilibré et très défavorable aux salariés.
Sur les 36 mesures, je crois qu’il y en a une ou deux qui sont favorables aux salariés, tout le reste facilite les licenciements, c’est plus de précarité, c’est moins de protection. Je vais vous prendre un ou deux exemples très brièvement. La barémisation des indemnités prud’homme pour les licenciements abusifs, ça va être moins de droit, des montants moins importants pour les indemnités des salariés qui sont licenciés de manière abusive par rapport à leur ancienneté.
Des avantages acquis comme le 13e mois, ou la prime à l’ancienneté, qui sont aujourd’hui liés aux contrats de travail et qui font l’objet aujourd’hui d’une protection au niveau de la branche ou de la convention collective, pourront être mis en cause par des accords d’entreprises.
Et je veux terminer sur la pénibilité. Le dispositif de pénibilité auquel j’ai beaucoup travaillé il y a quelques années, est être fortement dégradé. C’est un dispositif qui permet aux salariés de partir plus tôt quand on a des conditions de travail plus difficile. Et bien l’exposition par exemple aux produits chimique ou la manutention de charges lourdes sont des critères qui disparaissent avec les ordonnances et donc effectivement ce sont des droits en moins pour les salariés.
Vous l’avez dit en préambule Régis Juanico la journée de demain c’est une première journée de mobilisation, il y en aura d’autre, le 21 à l’appel de la CGT à nouveau, le 23 à l’appel cette fois d la France insoumise. Vous marcherez aux cotés des militants du mouvement de Jean- Luc Mélenchon ?
Je ne serai pas à Paris ce jour-là mais par contre je tiens à dire que je soutiens toutes les initiatives unitaires de rassemblement à gauche qui permettront de mobiliser pendant ce mois de septembre contre le texte des ordonnances. Il y aussi la Fête de l’Humanité le week-end prochain organisé par le Parti communiste qui sera une formidable caisse de résonance pour mieux faire connaitre le texte et notre mobilisation et notre position. Il y a aussi le travail que l’on va poursuivre à l’Assemblée nationale. Mais toutes ces initiatives se complètent et je ne veux pas les opposer.
Et donc le Parti socialiste et la France insoumise peuvent être d’accord et mener des combats ensemble Régis Juanico ?
Oui je vous prends un exemple tout simple, on a déposé un recours au conseil constitutionnel par rapport au projet de loi d’habilitation des ordonnances au mois de juillet, nous l’avons fait avec les trois groupes de gauche, les Communistes, la France Insoumise et le groupe Nouvelle Gauche qui est le groupe socialiste.
Dans un tout autre registre, une question qui concerne Saint-Etienne et la gestion du stade Geoffroy Guichard. Vous avez été auditionné la semaine dernière à ce sujet, le conseil de développement de Saint-Etienne va rendre un avis d’ici la fin du mois, la question c’est de savoir si la ville va vendre le stade à l’AS Saint-Etienne. Est ce qu’elle doit le faire ?
Non pas forcément par contre nous avons une opportunité c’est ce que j’ai dit devant le conseil de développement avec notamment l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 qui vont concerner Saint-Etienne.
Effectivement donner plus de possibilités au club d’exploiter commercialement le stade en dehors des jours de match et de leur en confier la gestion pour qu’il puisse en tirer des ressources financières supplémentaires, ça c’est important. Il faut que Saint-Etienne métropole en tant que collectivité garde un droit de regard important, que les propriétaires du stade gardent un droit de regard important pour pouvoir organiser et accueillir les grands événements sportifs internationaux qui vont être très nombreux avant les Jeux Olympiques.
Donc vous n’êtes pas pour une cession totale ?
Non pas pour une cession totale, mais par contre pour augmenter la redevance et inverser les termes de la convention pour laisse une plus grande attitude au club. Et si nous avions plusieurs millions supplémentaires de ressources venant du club à la collectivité nous pourrions avoir une politique sportive de haut niveau, des équipements sportifs, et des soutiens au club et à notre territoire qui seraient beaucoup plus ambitieux.
Merci beaucoup Régis Juanico, député socialiste de la Loire.
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