Ce matin j’ai participé à une conférence de presse dans le cadre du groupe de réflexion “La Forge” (http://la-forge.info) auquel j’appartiens avec Benoît Hamon, député européen et Noël Mamère, député.
L’occasion pour nous de présenter, avec les contributions d’économistes comme Guillaume Duval, Liem Hoang-Gnoc, Jean-Marie Monnier et Philippe Moati un contre-rapport aux 316 propositions sur la “libéralisation de la croissance” de Jacques Attali. Nous nous sommes étonnés de voir l’ex-sherpa de François Mitterrrand devenir la principale lame du Sarkozysme et de la dérégulation économique qui désossent méthodiquement notre modèle social.
Vous pouvez consulter la contre expertise à l’adresse suivante :
Il existe aujourd’hui une tendance lourde qui vise à soustraire des sujets toujours plus nombreux à l’examen critique, au crible du débat contradictoire et à conclure à l’archaïsme du clivage gauche/droite. On finit par se convaincre qu’il existe une réalité objective, décrite par ceux qui savent, les experts. Conséquence de ce « diagnostic unanime », les solutions (les politiques) peuvent différer sur le dosage ou le rythme, pas sur leur nature.
En 250 pages et plus de 300 propositions, le rapport Attali énumère sans hiérarchie véritable, souvent des poncifs, quelquefois de solides préjugés idéologiques, mais parfois aussi des mesures utiles. Ce bloc où selon son architecte principal « tout se tient », décrit-il la seule politique efficace possible ou une option parmi plusieurs ?
Le rapport Attali doit être lu pour ce qu’il est : un rapport politique, un parti pris évident en faveur des recettes libérales classiques. Cela le rend-il moins sérieux ? À l’évidence non. Cela le rend-il moins légitime ? À l’évidence oui. D’autres experts réunis par la Forge font à partir des mêmes chiffes, des constats différents. Ils en déduiront d’autres politiques. Ils proposeront d’autres stratégies. Le champ économique même mondialisé propose des options radicalement différentes au choix des citoyens. Notre rôle est de rappeler par cette contre-expertise que ce choix existe.