Tout le monde s’en souvient. En 2002, le Ministre de l’Intérieur de l’époque, actuel Président de la République avait brutalement mis fin à la Police de proximité à Toulouse devant son concepteur, Jean-Pierre Havrin. Plus récemment, le 3 décembre dernier, son Premier Ministre, en visite au Commissariat de la rue Barrouin à Saint-Etienne avait jugé “sans fondement” le débat sur le nécessaire retour de la Police de proximité, ajoutant que la police n’a pas “vocation à faire de l’assistance sociale dans les quartiers difficiles. La Ministre de l’Intérieur a surenchéri en affirmant quant à elle ” que la police devait exercer son véritable métier plutôt que de faire du sport avec les jeunes”.
Confrontée à une insécurité toujours préoccupante la même Ministre de l’Intérieur a annoncé la mise en place de sa police “territorialisée” afin de remettre les agents du service public de la sécurité au plus près du terrain et des besoins des habitants. C’est mon collègue, élu de Seine-Saint-Denis, Bruno Le Roux qui a pointé hier ce paradoxe lors de la séance des questions au Gouvernement.
Après avoir caricaturé l’action de la police et le travail des policiers dans ces quartiers (Même mouvement), désorganisé la sécurité publique, distendu les liens entre la police et la population, vous en revenez enfin à la seule politique efficace, une police présente au cœur des quartiers, connue, reconnue et disposant de véritables moyens de sécurisation et d’investigation – autrement dit, l’organisation que nous avions décidée et appliquée entre 1997 et 2002 et qui était tout autre chose qu’une police « sociale » comme on l’a entendu dire !