Les députés et sénateurs ont, depuis la loi du 15 juin 2000, la possibilité de visiter les établissements pénitentiaires, en vertu de l’article 719 du code de procédure pénale.
Dans le cadre de la semaine nationale « Parlement-Prison », organisée par le GENEPI (groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées), nous nous sommes rendus avec Jean-Louis Gagnaire le lundi 19 novembre à la Maison d’arrêt de la Talaudière.
Lors de cette visite de près de trois heures et de nos entretiens avec les personnels de l’administration pénitentiaire, nous avons pu faire le constat d’une surpopulation carcérale dans cet établissement : il y a aujourd’hui 435 personnes détenues pour 285 places théoriques (soit un taux d’occupation de 150%).
Cette surpopulation carcérale entraîne des conditions de détentions relativement dégradées et précaires en particulier dans les quartiers réservés aux hommes. Nous avons pu également constater que les locaux pour mineurs de la Maison d’Arrêt (7 détenus) étaient complètement inadaptés (absence de salles de sports et de possibilité d’activités diversifiées).
Malgré des chantiers importants en cours : construction d’un centre de semi-liberté de 40 places à proximité de l’établissement pour un coût de 3 millions d’euros et rénovation des cuisines pour un coût d’un million d’euros, la Maison d’Arrêt de la Talaudière nécessite des travaux de restructuration qui ont trop été retardés (réhabilitation de cellules, terrain de sports viabilisé, véritable accessibilité par les transports en commun…) ainsi que des aménagements aux abords de la prison afin de limiter les projections d’objets de l’extérieur et les nuisances pour les riverains.
Ce sont autant de priorités budgétaires que nous ne manquerons pas de faire remonter à l’occasion de la discussion de la Loi pénitentiaire actuellement en cours de préparation et qui sera discutée dans les prochains mois au Parlement. Dans ce cadre, le groupe Socialiste, radical et citoyen organisera un colloque consacré à la condition carcérale le mercredi 28 novembre après-midi à l’Assemblée Nationale.