Sarkozy s’y voit déjà. ll piaffe, il n’en peut plus, cela fait tellement longtemps qu’il rêve de l’Elysée. Il a déjà annoncé, qu’une fois élu, il se retirerait quelques jours au calme (son credo depuis quelques semaines) pour habiter la fonction…!
Les français n’ont pas encore voté qu’il a déjà composé son gouvernement ! La scène, racontée dans le détail par le Canard Enchaîné, se passe à Porto Vecchio lundi dernier. Sarkozy a convié une douzaine de ses amis à diner. il y a là Fillon, Bertrand, Alliot-Marie, Dati et le “traître” Besson venu le conseiller avant son duel télévisé. Sarkozy s’adresse à eux et leur dit : “vous serez mon gouvernement”.
Le Calla Rossa, l’hôtel qui les acceuille ce soir là est un palace 4 étoiles : prix de la nuit : environ 1000 euros. Alors répétez-le autour de vous d’ici dimanche aux ouvriers, employés, aux Français modestes ou des classes moyennes qui ont pu être abusé par le discours démago et mensonger de Sarkozy sur la valeur-travail et qui ont voté pour lui au 1er tour : ce monsieur et sa suite ont leurs habitudes dans des palaces qui coûtent un Smic mensuel la nuit.
Dans sa diatribe anti mai 68, il a fait preuve d’un révisionisme hallucinant en osant affirmer que le mouvement ouvrier était étranger à mai 68, alors qu’à l’époque 10 millions de salariés ont occupé les usines et obtenu 30% d’augmentation de salaires et le droit d’organisation syndical dans l’entreprise. Celui qui a découvert à l’occasion de cette campagne Jaurès, Blum et les usines est “cul et chemise” avec les milieux d’affaires qui gravitent dans son entourage proche (Bouygues, Lagardère, Arnault…).
Répétez-le d’ici dimanche autour de vous : si par malheur Sarkozy devait être élu à la tête de l’Etat, ce sont les plus modestes dans ce pays qui trinqueront. Avec Sarko, ils auront à la fois :
– Berlusconi sur le plan de la restriction des libertés fondamentales (droit de grève…), la confiscation et la concentration des pouvoirs économiques, financiers et médiatiques
– Thatcher sur le plan social avec la volonté de faire exploser ce qu’il reste du pacte social et républicain, et des Services Publics déjà gravement amputés par cinq années de régressions (bouclier fiscal, généralisation du CNE, TVA sociale, non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite…)
– et le Pen car non content d’avoir “syphonné” l’électorat de Le Pen au 1er tour, Sarkozy a recyclé son programme (eugénisme, ministère de l’intégration et de l’identité nationale…), son discours de haine et de stigmatisation des plus faibles, des immigrés…)
Nous ne voulons pas d’une France de la confrontation en conflit, en état de siège permanent avec à sa tête un chef de l’Etat qui passe son temps à aiguiser les méfiances entre Français et à dresser les catégories sociales les unes contre les autres.
C’est bien deux visions de la société, deux types de civilisation qui s’affrontent dimanche : ces deux visions s’incarnaient physiquement en début de semaine dans les meetings des candidats : d’un côté Bercy, de l’autre Charléty : le 6 mai, faisons gagner la France de Charléty !