Bernard Tapie vient d’annoncer son ralliement à Nicolas Sarkozy. S’agit-il d’une bonne nouvelle ou d’un cadeau empoisonné pour le candidat de l’UMP ? En tout cas, cette décision vient sérieusement discréditer le discours tenu il y a quelques jours par l’homme de Neuilly : “la gauche est du côté des fraudeurs…”.
Il faut dire que Sarkozy collectionne les fraudeurs dans son propre camp notamment dans son comité de soutien : Johnny Halliday, exilé en Suisse, en instance d’acquérir la nationalité belge afin de s’installer ultérieurement à Monaco pour mieux échapper encore à l’impôt, Doc Gynéco qui doit une ardoise de 700 000 euros au Trésor… Sans compter les nombreux élus condamnés par la justice dont le soutien infaillible du candidat UMP n’a jamais manqué : Patrick Balkany, Pierre Bédier, Alain Carignon, Jacques Peyrat, sans parler de l’ex-préfet Jean-Charles Marchiani…
Du côté de François Bayrou, les ralliements se font rares, comme ses idées…
Pour le moment son “équipe de France” fait pâle figure entre l’ultralibéral et pro-CPE, François Goulard, le transparent Azouz Begag (qui a attendu quinze jours avant le 1er tour pour démissionner du gouvernement alors qu’il s’est fait humilier par Sarkozy au moment des émeutes de novembre 2005) : quel courage !) -ces deux là étant d’abord motivés par leur antisarkozysme primaire- et l’indéfrisable Antoine Waechter… Sans compter des haut-fonctionnaires (tous énarques) qui ont fait le choix très courageux de rester dans l’anonymat !
Dans cette bouillie de chat, on a du mal à bien cerner la fameuse “contestation positive”. Avec une telle équipe de France, on comprend pourquoi le patron de l’UDF semble s’enfoncer dans les sables mouvants de la confusion quand il dit : “je suis plus à gauche que le PS”.
Et pendant ce temps là, la personnalité préférée des Français, Yannick Noah peut tranquillement annoncer : “naturellement je voterais pour Ségolène Royal”. On préfère ce genre de ralliements.