Je participe ce soir au débat “La prison : pour qui ? Pourquoi ? Comment ?” organisé au cinéma Le France à 20 heures à l’initiative de la section locale de la Ligue des Droits de l’Homme, l’Observatoire International des Prisons, du Syndicat de la Magistrature, le Syndicats des Avocats de France, la CIMADE, le Secours Catholique, des avocats et des intervenants dans les prisons.
Cette soirée débutera par la projection du film de Bernard Georges : “Les prisons, une honte pour la République”. Le débat s’inscrit dans le cadre des Etats Généraux de la condition pénitentiaire. L’an dernier, 15000 détenus et 5000 personnes travaillant dans les prisons ont répondu à un questionnaire.
Des cahiers de doléances ont été établis. Lors des journées parlementaires organisées le 11 décembre 2006, ces travaux ont été présentés et les candidats aux élections présidentielles ont été invités à répondre sur l’engagement ou non à faire voter une loi d’orientation pénitentiaire.
Ségolène Royal -contrairement à Nicolas Sarkozy- s’est engagée sur la totalité des revendications des Etats Généraux. Non seulement elle fera voter rapidement une loi pénitentiaire, mais elle fera en sorte de rompre avec le tout-carcéral et le toujours plus d’enfermement, en considérant la peine de prison comme une sanction de dernier recours. Pour cela elle souhaite restreindre le recours à la détention provisoire, développer au maximum les alternatives à l’incarcération (sursis avec mises à l’épreuve, Travaux d’intérêt Général…).
Elle souhaite également sanctionner autrement ou orienter vers d’autres institutions (structures de soins spécifiques) les personnes à l’état de santé physique ou psychologique dégradé (condamnés âgés, malades, lourdement handicapés ou en fin de vie) qui n’ont rien à faire en prison. Enfin, elle développera les aménagements systématiques de peine, qui permettent de manière encadrée et contrôlée de distinguer dans le temps de la sanction, un temps d’incarcération et un temps d’accompagnement dans le monde libre qui est la clef de la réinsertion des personnes détenues.
NB : pari réussi pour les organisateurs : la salle était pleine à craquer pour un thème pas évident pour mobiliser les foules. Aucun parlementaire et élus de droite n’étaient présents…