Alors que les joueurs se sont plutôt bien comportés sur le terrain, la fête annoncée samedi après-midi à Geoffroy Guichard a été gachée par la stupidité de quelques supporters et un climat d’avant-match pourri par les déclarations irresponsables de la part de dirigeants des deux clubs.
Est-il normal qu’un évènement sportif donne lieu à la réquisition de bataillons entiers de forces de police et de gendarmerie mobile omniprésentes samedi en ville et aux abords du stade, sans parler du coût pour les finances publiques que représente cette mobilisation exceptionnelle ? Est-il acceptable de voir déployer, dans le kop nord à la mi-temps, devant des images d’animaux en carton symbolisant les joueurs lyonnais une banderole se concluant par ces mots “Tuez-les !” ? Comment un match interrompu 20 minutes en raison de tirs de lacrymogènes a-t-il pu reprendre, comme si de rien n’était ?
Le football est malade de la violence. L’heure n’est plus aux bonnes paroles mais à l’action car la situation du football est critique. Le football amateur -y compris féminin !- est loin d’être épargné. On peut le constater chaque week-end et pour des équipes de plus en plus jeunes : les actes de violence sur et hors des terrains, les agressions physiques et verbales notamment à l’encontre du corps arbitral se multiplient.
Les sanctions prises contre le hooliganisme doivent être exemplaires comme celles du Tribunal correctionnel de Saint-Etienne qui vient de condamner le supporter lyonnais qui a lançé des fumigènes lors du derby à 2 mois de prison ferme. Les autorites footballistiques ne doivent pas hésiter à prononcer des interdictions de stades ou de jouer à vie pour ceux qui se rendent coupables de faits de violence.
Je suis intervenu mardi 27 février avec mon collègue Jean Gilbert, conseiller général de Saint-Genest Malifaux, lors de l’examen du budget des sports du département de la Loire pour demander à ce que le partenariat de communication qui lie le Conseil Général à l’ASSE (achat de places en échange du logo sur le maillot du club) s’accompagne à l’avenir d’actions communes de sensibilisation et de prévention des actes de violence.
Le Conseil Général doit être à l’initiative avec les autres collectivités partenaires de l’ASSE d’une rencontre avec les dirigeants, les groupes de supporters, les éducateurs du comité de la Loire pour élaborer et faire vivre une charte de prévention de la violence.
J’ai dit également que la même démarche devait être initier sur le terrain de la lutte contre l’homophobie, car je trouve inacceptable que certains chants entonnés par tout un stade -toutes générations et conditions confondues- associent par exemple, les lyonnais, l’arbitre ou un gardien de but, aux mots “enculés” ou “pédés”… Ce combat en faveur des valeurs de respect, de solidarité et de fraternité exige de la part des élus et des citoyens amoureux du sport un engagement sans faille.