Pour une nouvelle conquête sociale : le droit aux vacances pour tous.
Nous avons fêté, avant l’été, avec le 70e anniversaire de la victoire du Front Populaire une des grandes réformes sociales du 20e siècle : l’avènement des congés payés.
Depuis, comme chaque été, 10 millions de Français ne sont pas partis en vacances, dont 3 millions sont des enfants.
Et pourtant, quand on demande à des enfants de classer les droits les plus importants à faire respecter, ils placent le droit d’aller à l’école en deuxième position après le droit d’avoir suffisamment à manger pour vivre. Quand ils énoncent les injustices qui les préoccupent, ils placent en première position le fait de ne jamais pouvoir partir en vacances.
Aujourd’hui, seulement 1/3 des familles monoparentales et de classe moyenne dont les revenus se situent au-dessus des seuils d’accessibilité, bénéficient d’au moins une aide financières : collectivités locales, chèque vacances, bons CAF ou comités d’entreprise.
Dans les faits, c’est bien souvent grâce à l’action des associations comme le Secours Populaire ou Jeunesse en Plein Air, dans la limite de leurs faibles moyens, que des enfants peuvent partir en vacances. Il faut en finir avec cette injustice sociale, la dispersion des dispositifs et le saupoudrage.
C’est à l’Etat de s’engager sur la nécessité du départ en vacances pour que ce droit devienne effectif. On pourrait par exemple créer, sur le même principe que l’allocation de rentrée scolaire, une allocation de départ en vacances, versée chaque été, sous condition de ressources, d’un montant de 150 à 200 euros, pour un séjour moyen de deux semaines. C’est pourquoi, je propose que cette nouvelle conquête sociale soit portée par la future majorité de gauche, si nous l’emportons au printemps 2007.
Régis Juanico