Semaine du 23 au 29 mai

Alors que la côte de sympathie pour notre ville a toujours été forte auprès des Français, sa simple évocation dans les discussions suscite depuis plusieurs mois la raillerie voire la gène. Et ce malaise ne doit rien aux résultats sportifs de l’ASSE.
On compatit pour nous. Saint-Etienne est devenue la risée en France du fait de l’entêtement d’un homme et de son quarteron d’affidés municipaux à se maintenir en fonction. Quoi qu’il en coûte pour la ville, en misant cyniquement sur la lassitude et la résignation de nos concitoyens.
Plus de deux ans après les révélations de la sombre affaire Perdriau, les premiers concernés, les stéphanois, vivent un calvaire, tout comme les agents de la ville de Saint-Etienne et ceux de la Métropole qui subissent dans leurs missions quotidiennes les conséquences ubuesques de cette situation.
Hors des radars politiques, ignoré par les grands décideurs nationaux, effacé des grandes métropoles qui comptent et avancent, notre territoire est aujourd’hui invisibilisé, mise au banc du reste de la communauté nationale, ostracisé par les partenaires naturels que sont les collectivités territoriales comme la Région AURA ou le Département de la Loire.
Les stéphanois n’ont pas à payer le prix fort de cet isolement mortifère.
Les commerces désertent le centre-ville, exceptées la forte hausse de la taxe foncière et l’affaiblissement de nos services publics locaux, peu de mesures ou de réalisations majeures ont vu le jour en 2024.
Saint-Etienne fait figure d’exception avec un maire triplement mis en examen pour des faits gravissimes (chantage, détournement de fonds publics et association de malfaiteurs), arc-bouté à son bureau de l’Hôtel de Ville devenu un bateau ivre, condamné au naufrage.
Hormis quelques défections au sein de la majorité municipale – les deux dernières sous la contrainte pour une adjointe ayant tenu des propos racistes, complotistes et xénophobes sur les réseaux sociaux et pour un élu parti en dénonçant un climat homophobe à la tête de la mairie – Perdriau a su maintenir son emprise sur l’essentiel de ses sbires.
Leur soutien aveugle, jusqu’au-boutiste et sectaire restera une tâche indélébile d’infamie qui les marquera au fer toute leur vie.
L’année 2024 s’achève sans que la parole ne fut redonnée aux stéphanois pour qu’ils puissent s’exprimer dans les urnes.
2024 aura été l’année d’une occasion gâchée en raison de l’absence d’élections municipales anticipées qui auraient pu être provoquées par la démission des neuf élus de l’ex-majorité issus du groupe « Saint-Etienne avant tout ».
Si l’année du rebond démocratique est programmée en 2026, 2025 devrait être le temps de la justice. L’instruction de l’affaire Perdriau est close et la date d’un procès est désormais attendue. Les verdicts rendus par les juges vis-à-vis des élus peu ou pas exemplaires dans ce type d’affaires ces derniers mois, est de nature à rassurer sur la sévérité des peines prononcées.
Une seule certitude, la justice finira par passer, implacable.
La situation de délitement politique et morale à Saint-Etienne n’est pas une fatalité.
Alors que chaque jour qui passe, notre ville s’enfonce dans un bourbier délétère, 2025 doit être l’année de construction des alternatives.
Il y a tant à faire pour combler le retard pris depuis plus de deux ans et répondre aux grands défis climatiques, sociaux, démocratiques et économiques de demain.
Quelque soit le résultat des élections en mars 2026, le chantier de reconstruction est immense : toutes les forces vives dans le milieu associatif, syndical, économique, toutes les forces politiques qui se sont opposées clairement au système Perdriau dans le respect des sensibilités de chacun seront les bienvenues pour travailler ensemble à relever le territoire. C’est notre tâche. Les stéphanois aspirent au changement.
Notre territoire ne manque pas d’atouts et de talents. Ce sont les stéphanois, qui auront le dernier mot dans les urnes.
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