Retrouvez le détail de mon entretien au Progrès qui revient sur le bilan de mes trois mandats en tant que député de la Loire.
Après trois mandats à l’Assemblée nationale, le député de la Loire Génération.s ne se représentera pas en juin prochain.
Il part du palais Bourbon sans frustration avant de se tourner vers une activité de consultant dans le domaine du sport.
S’il ne fera pas campagne sous son nom aux élections législatives de juin, Régis Juanico annonce d’ores et déjà qu’il ne ménagera pas ses efforts pour faire campagne en faveur de Pierrick Courbon.
Si ce dernier n’est pas encore officiellement candidat, pour le député sortant de la première circonscription (Saint-Etienne nord et couronne) il ne fait aucun doute : « Je ferai tout pour qu’il soit candidat et élu député. C’est mon vœu que Pierrick Courbon puisse me succéder et je vais m’impliquer pleinement dans sa campagne pour que cette circonscription reste à gauche ».
À 35 ans, Pierrick Courbon est conseiller municipal à Saint-Etienne, conseiller départemental et président du groupe de gauche au conseil départemental. Il est aussi l’attaché parlementaire de Régis Juanico qui précise : « Il m’a suivi partout. Il maîtrise bien les dossiers. Il est normal qu’il passe maintenant à un mandat national. Il s’est préparé pour cela »
Pourquoi décidez-vous de ne pas vous représenter aux prochaines élections législatives ?
« J’ai été élu député à l’âge de 35 ans. J’ai toujours annoncé que j’étais opposé au cumul dans le temps. Aujourd’hui, à 50 ans, je vais découvrir de nouveaux horizons. Je fais cette démarche, parce que c’est sain pour la respiration démocratique. Il est important qu’il y ait un renouvellement des élus ».
Vous avez été un des députés les plus actifs, vous n’êtes frustré de partir de l’Assemblée nationale ?
« Je pars sans frustration. Ce que j’avais envie de faire je l’ai fait. J’ai été actif à l’Assemblée nationale et présent sur le terrain, ce qui impose un rythme de vie particulier qui demande des sacrifices personnels notamment auprès de sa famille ».
Comment avez-vous conjugué votre activité à l’Assemblée nationale et sur le terrain ?
« Quand on est présent sur le terrain, on légifère mieux. En étant sur le terrain on est connecté aux autres. Ce rôle de thermomètre est indispensable pour comprendre la société.
Cette présence sur le terrain m’a sauvé en 2017 où j’ai été élu avec 23 voix d’avance sur la candidate LREM.
Une chose est primordiale en politique c’est aimer les gens et les écouter. Après les gens vous le rendent bien ».
Après le résultat du premier tour des législatives en 2017 vous pensiez que c’était perdu ?
« Non parce que j’ai pensé à 2007 lors de ma première candidature. Cette année-là j’avais aussi effectué une remontada ».
En 2012, François Hollande est élu président de la République. Vous êtes réélu député dans la majorité socialiste, mais vous devenez un « frondeur ». Ne le regrettez-vous pas aujourd’hui ?
« Au terme « frondeur » je préfère celui de lanceur d’alerte. Non je ne regrette pas ma position il faut parfois montrer des actes forts. J’ai toujours défendu les droits du parlement mais la Ve République impose des majorités disciplinées. Nous ne voulions pas être des députés godillots. C’est pour cela que je milite pour une sixième République avec de réels pouvoirs parlementaires ».
En 2017, François Hollande n’a pas pu se représenter et aujourd’hui la gauche est éclatée…
« Ce n’est pas de notre faute si François Hollande n’a pas pu se représenter. La politique qu’il avait mise en place était très éloignée de sa campagne de 2012.
C’est vrai qu’aujourd’hui la gauche est éparpillée car elle n’a pas tiré les leçons du quinquennat de François Hollande. Dans les années 90, j’ai connu des débats de haut niveau au PS. Aujourd’hui je ne retrouve pas la qualité du débat traditionnel ».
C’est pour cette raison que vous avez quitté le Parti socialiste ?
« Les partis traditionnels sont dépassés. C’est un vrai constat d’échec pour les partis. Si la gauche veut se refonder elle doit s’appuyer sur les forces vives, les ONG, les syndicats ou les structures de l’économie solidaire. Je ne regrette donc pas d’avoir quitté le PS.
Mais à l’Assemblée nationale, j’étais apparenté au groupe PS et nous avons fait du bon travail avec mes collègues. Nous nous sommes battus notamment sur le projet de loi sur les retraites qui a été retiré ».
Il vous reste votre mandat de conseiller départemental. Serez-vous candidat à votre propre succession ou à d’autres élections comme les municipales ?
« Entre le Département et l’Assemblée nationale j’ai été candidat sept fois et j’ai toujours gagné. Je ne me suis jamais mis à l’abri sur une liste proportionnelle. J’apprécie beaucoup le mandat de conseiller départemental qui permet de toucher la réalité de la vie quotidienne.
Après ce mandat je ne serai pas candidat en 2 028. Cette année-là ma vie politique sera terminée ».
Quelle sera votre activité après l’Assemblée nationale ?
« Je vais reprendre un rythme de vie normal. Écrire un nouveau livre. Ensuite mon activité ne sera pas très éloignée de la vie sportive. J’ai eu plusieurs propositions de fédérations sportives. Mais je tiens à ma liberté d’expression.
Je vais donc m’orienter, pour l’instant, vers un travail de consultant dans le domaine du sport en apportant des conseils à des collectivités locales où différentes structures ».
Le député Juanico se félicite des relations qu’il a pu avoir avec ses collègues députés, sénateurs, conseillers départementaux et maires de sa circonscription. Avec tous sauf un, Gaël Perdriau. « Je serais plus nuancé sur mes relations avec le maire de Saint-Etienne, d’ailleurs je ne lui adresse plus la parole depuis 2020 ».
Pour quelle raison ? Régis Juanico explique. « En 2020, en pleine pandémie, il a tenu des propos publics désobligeants à mon encontre. Je n’ai jamais eu d’excuses publiques donc je ne lui adresse plus la parole et je ne m’en porte pas plus mal ». Et le député de constater que « le maire de Saint-Etienne fonctionne seul. Il est isolé. Il ne sait pas travailler en équipe. Il dénigre systématiquement l’opposition. Et ses prises de position nationales ne vont pas dans l’intérêt de la ville », lance Régis Juanico.
Propos recueillis par Dominique Goubatian.
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Bonjour REGIS,
Oh NON, je ne connais pas de représentant aussi humain, démocratique, républicain et social que vous.
Notre souhait est celui de voir votre bel engagement envers les citoyens continuer sa marche.
MERCI.
Alexandre.
Régis,
La boucle est bouclée. Et l’engagement de ne pas prolonger pour vivre autre chose te va bien et te correspond particulièrement. Et si d’autres suivaient ta trace !!!
En tout cas, très content d’avoir croisé ton chemin lorsque j’étais à Saint-Etienne.
Et je te souhaite donc plein de réussite dans tes futures activités où malheureusement tu seras forcément aussi très actif car on ne se refait pas. Donc préviens ta famille.
Yves Huet (depuis Aix-en-Provence)